Un grand merci à Babelio pour m'avoir permis de participer à ma toute première Masse Critique, et aux éditions La Martinière Jeunesse pour ce très bel ouvrage qu'est
le mur !
Écrit par
Caroline Fait et mis en images par
Eric Puybaret, cet album raconte avant tout l'histoire d'une séparation et d'une déchirure presque insurmontable.
Après une dispute somme toute banale, un petit garçon crie à son meilleur ami qu'il ne l'est plus, justement… sans savoir que dans la nuit, un mur infranchissable séparera les deux compères et divisera inexplicablement leur ville en deux clans.
Comment réagir alors, quand tout ce que vous avez toujours connu comme uni se retrouve brutalement coupé en deux, opposé, et disparait peu à peu ? La vie d'un enfant, de sa famille et de toute une ville peut-elle reprendre le cours normal des choses lorsque la moitié des camarades de classe, des commerces, des collègues de travail, des amis et connaissances, leur a été arraché sans raison ?
Clairement inspiré de faits historiques,
le mur nous ramène à Berlin dans les années 60' (ou même plus récemment à la construction du mur entre les USA et le Mexique…), même si l'anonymat de la ville qui y est dépeinte nous donne un clair sentiment d'universalité et d'intemporalité.
Vue la tournure du récit, cela ne m'a pas étonné d'apprendre après ma lecture que
Caroline Fait était issue d'un cursus historique et également auteure de plusieurs documentaires jeunesses.
C'est un très bel album qui traite des concepts forts et universels que sont l'amitié, la différence, la séparation, la culpabilité, la fraternité, la résilience, le courage et la liberté… Aussi bien dans le texte et la mise en page poétique (on alterne entre pages doubles et pages simples), que dans le travail des couleurs franches et du clair obscur.
Le texte et les illustrations nous procurent des sensations opposées, entre l'écrasement et l'oppression des dessins gigantesques et la tendresse évoquée par le regard fragile d'un enfant sur ces évènements.
Vous l'aurez compris, beaucoup de choses transparaissent à travers l'histoire de ce petit garçon, et même s'il est destiné à la jeunesse, ce livre comporte plusieurs niveaux de lecture.
Sans Masse critique, je serai peut-être passée à côté, mais je suis très heureuse d'avoir découvert
le mur et je pense qu'il a grand intérêt à figurer parmi les rayons d'une bibliothèque (ma collègue du fond jeunesse l'a acheté ;) !)