Colchiques dans les prés

En 1975, Marie, Bruno, Michel et Simon formait un groupe de jeunes idéalistes décidés à combattre le système, jusqu'à ce que l'un de leurs braquages ne tourne au bain de sang. C'est Simon qui est tombé et qui a payé pour tout le monde. Après 17 ans de prison, il sort, déterminé à savoir pourquoi ses amis l'ont lâché. Mais qu'a-t-il vraiment derrière la tête lorsqu'il commence à se lier à Nausicaa, la fille étudiante de Marie et Michel ?

À travers l'histoire du retour de Simon, Serge Quadruppani fait un bilan sans concession des illusions perdues de la génération post-soixante-huit et met en avant la superficialité des engagements, les changements de cap, le retour dans le moule malgré quelques bien timides velléités à vouloir paraître encore hors de la norme.
S'il ne se berce plus depuis bien longtemps d'illusions, Simon, le seul de la bande à être réellement issu du prolétariat, le seul véritable rebelle et idéaliste, se trouve face à un spectacle qui ne peut que le laisser perplexe. Riches restaurateurs bien établis dans la haute-société varoise, ses anciens acolytes, Marie et Michel ne sont plus ceux qu'ils étaient, ou, du moins, laissent finalement transparaître ce qu'ils étaient vraiment. Et c'est finalement dans la simplicité de la jeune Nausicaa, dans sa sensation d'appartenir à un monde qui lui est étranger, qu'il va se retrouver.
De cette histoire d'amour/amitié ambigüe flirtant avec l'inceste – car le mystère demeure de savoir si Simon est oui ou non le père de Nausicaa –, de cette quête d'identité et de sens partagée par Nausicaa et Simon, qui est au coeur de son roman, Quadruppani tire aussi une intrigue pleine de faux-semblants et de manipulations. S'il n'échappe pas à certains clichés et ne résiste pas toujours à l'utilisation un peu facile et pas forcément utile de fausses pistes destinées à vaguement faire douter le lecteur (le meurtre du jeune gothique), Quadruppani livre cependant un très bon roman noir que les derniers chapitres, sans illusions sur la nature humaine et donc particulièrement pessimistes, viennent encore assombrir.
Voilà donc, un livre qui vaut que l'on s'y attarde et dans lequel, encore, après l'avoir découvert récemment avec Saturne, on est séduit par la qualité de l'écriture de l'auteur et sa force évocatrice.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..

Noire intrigue mêlant présent dur et jeunesse enfuie, avec un final époustouflant...

Serge Quadruppani nous livrait en 2000 l'une de ces sombres histoires dont il a le secret. Lorsque Simon sort de prison, après dix-sept ans d'incarcération pour un meurtre en partie accidentel commis à vingt ans lors du braquage foireux d'un hôpital psychiatrique, il est décidé à demander des comptes à ses trois complices, qu'il n'a jamais dénoncés, et qui ne lui ont jamais donné signe de vie... La rencontre avec la fille de 17 ans de deux de ces complices va changer totalement son état d'esprit...

"-Notre impudeur... tu veux dire quoi, exactement ? la reprend Marie et de nouveau, elle s'énerve. (...) Notre impudeur... sexuelle, tu veux dire ?
- Non, c'est pas ça. Bon, c'est vrai que vous me gonflez avec votre naturisme militant, à poil au moindre rayon de soleil, mais ça tu le sais, on en a assez parlé, c'est votre côté vieux babas qui ressort... (...) Non, c'est pas ça le fond de la question... tu vois, ce que je ne supporte pas, chez vous, c'est l'impudeur de votre vie. Votre impudeur tout court."

Les quarante dernières pages constituent l'un de ces tours de force dont Quadruppani est coutumier. Alors qu'une sortie de crise est possible, la veulerie et la lâcheté des protagonistes, hors le héros et la jeune fille, précipitent une fin tragique et sordide. Même si, ultime pirouette, l'auteur a la gentillesse de nous "laisser le choix" entre plusieurs issues alternatives, "faute de preuves" de la consommation de la catastrophe.

Quadruppani à son meilleur !

Difficile de lâcher ce roman noir de près de 250 pages qui se lit d'une traite . Il est vrai que le style est vif , l'écriture efficace et les perosnnage si réalistes . Difficile également de ne pas être entrainé dans la quête de Simon Lambrini ; cette quête à l'allure de vengeance en vers ces frères et soeur de coeur ( Marie , Michel et Bruno ) avec qui il a tout partagé : les opinions libertaires, les vols et débauches en tout genre et malheureusement aussi le coup de trop qui a laissé sur le carreau un pauvre innocent. Simon, lui, il a payé, il a payé 17 ans de sa vie derrière les barreaux. Mais les autres qu'ont –ils fait pour lui ? Rien ! C'est donc aussi une soif de justice qui anime Simon après tant de privations de liberté et d'amour . Mais ce roman c'est peut être et avant tout une critique de la société qui annihile les illusions de la jeunesse tel un rouleau compresseur que rien n'arrête et dont le temps est le meilleur allié.

17 ans de silence et la vengeance au bout.
un braquage raté,un mort et Simon plonge mais se tait.
il sort et veut que ses complices s'expliquent et payent leur dû.
17 ans de silence et la vengeance au bout.

Simon, sort de prison au bout de 17 ans. Il y est entré suite à braquage d'amateurs, raté qui a tourné au drame. Il n'a jamais dénoncé ses complices, ses 3 amis d'enfance, Marie, Michel et Bruno. Ceux-ci n'ont jamais essayé de le contacter, ni de l'aider durant ces 17 ans. Trop peur de se faire prendre comme complices, ils ont continué leur vie avec ce lourd déni qui les lie. Mais au fait, pourquoi ce braquage prévu sans violence, a t-il pu tourner au drame ? Simon a eu le temps de changer en prison et au boit de 17 ans d'abandon, il sort avec un plan...