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EAN : 9782757808207
146 pages
Points (20/03/2008)
3.52/5   74 notes
Résumé :
Au cœur de la nuit, un wagon se détache d'un train-couchettes et s'arrête soudain. D'abord persuadés qu'il s'agit d'une panne, les occupants découvrent qu'ils sont perdus au milieu de nulle part. Abandonnés, oubliés par les secours, certains partent en éclaireurs et disparaissent. Leurs cadavres sont retrouvés, dans une ville déserte et en ruine. La terreur s'empare alors des survivants...
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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C'est La Vie du Rail qui édita cet intrigant opus de Jean-Bernard Pouy en 2003.
... Un roman (de gare?) taillé en moins de 150 pages pour vous tenir captivé durant un trajet... en train!
Acquis à Paris-Austerlitz (par exemple) et terminé à Bourges (par exemple, de même).
Jean-Bernard Pouy connaît bien le train, et décrit magistralement cette ambiance particulière des voitures-couchettes dans lesquelles on ne dort qu'à moitié entre rêves et réveils fréquents.
La nuit, une plaine immense traversée par le train, le ralentissement puis l'arrêt... Les ingrédients sont prêts pour la recette du roman d'angoisse que l'on ne lâche plus! Vous n'entendez plus le glissement du train sur les rails qui traversent la Beauce, vous partagez l'angoisse et les espoirs, et les peurs du narrateur et de ses compagnons "naufragés du rail"...
Jean-Bernard Puy vous tient, sur cette voie ferrée toute droite dans la plaine zoldave.
Quelque part, il y a un peu (juste un tout p'tit peu) de Dino Buzzati et sa magistrale nouvelle "Il était arrivé quelque chose".
Vous achevez Train perdu wagon mort, sur sa fin qui peut laisser sur sa faim (et une demi-étoile en moins!). La voix du train (le vôtre), vous annonce l'arrivée à Bourges (ou avant, si votre lecture a été plus véloce).
... Et Train perdu wagon mort va encore occuper votre imaginaire quelques temps!

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Quelle claque, quelle réussite !
Bon certes, la fin vous laissera sur votre faim, mais il serait injuste de laisser 2 pages en ternir 144. Donc ce sont ces 144 premières pages qui l'emportent.
On ressort de cette lecture en ayant vu un film, des images très claires dans la tête, ce qui est déjà très fort.
On se dit aussi que décidément, la littérature noire, c'est autre chose que la blanche. Réussir à créer quelque chose d'atypique, de déroutant, c'est quand même plus valeureux qu'un texte germanopratin qui se regarde le nombril. Jean-Bernard Pouy a créé une intrigue très originale, angoissante, sur laquelle il ne vaut peut-être mieux rien savoir avant de se faire embarquer.
Je trouve que c'est un livre qui pourrait être proposé en fin de collège ou au lycée. C'est tout à fait aussi réussi qu'un Fred Vargas, alors changeons un peu nos habitudes.
Le rythme du titre "Train perdu wagon mort" m'a fait penser au titre "Chiens perdus sans collier", voilà je l'aurai dit.
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J.-B. Pouy est un auteur que l'on ne présente plus, car nul besoin de présenter un génie.

Pour autant, il est peut-être nécessaire de rappeler que cet écrivain, un brin anarchiste, de 74 ans est un passionné de littérature populaire, de jeux d'esprit, de jeux de mots, de musique, de cinéma... et de bonnes chères.

Qu'il a beaucoup, beaucoup, écrit, des romans, des nouvelles, principalement dans le genre policier, mais pas que.

Qu'il est à l'origine, entre autres, de la série « le Poulpe » pour laquelle il a mis en place les bases, la Bible, avec quelques amis, avant d'écrire le tout premier épisode, « La petite écuyère a cafté », et un autre par la suite...

Qu'il aime écrire sous contraintes.

Un train, la nuit, direction Zoldavie.

En pleine campagne, le train se met à ralentir, puis à s'arrêter.

Étonné, les 18 passagers d'un wagon, sortent et constate que ce n'est pas le train qui s'est arrêté, mais seulement leur wagon, détaché, accidentellement ou pas, du convoi.

Tout d'abord, chacun pense que les secours ne vont pas tarder à arriver. Mais les heures passent et personne ne vient.

Puis deux avions-chasseurs les survolent. C'est certain, on va désormais venir les chercher. Mais toujours rien.

Alors, les questions fusent, les angoisses montent, d'autant qu'il n'y a pas âme qui vive à l'horizon, que les téléphones ne fonctionnent pas...

C'est l'heure de se concerter pour savoir comment réagir à cet étrange phénomène sans avoir le moindre indice sur lequel faire reposer ses décisions.

J.-B. Pouy, avec « Train perdu wagon mort », travaille autour d'un ressort cher aux scénaristes de tous genres : une ou plusieurs personnes se retrouvent dans une situation où elles semblent seules au monde sans savoir ce qu'il s'est passé.

C'est un peu le cas avec ce très court roman (trop court, j'y reviendrais) dans lequel l'auteur place 18 personnages au sein d'un même wagon accroché à un train traversant un pays fictionnel.

D'un coup, le wagon s'arrête, il s'est décroché du reste du convoi sans que l'on sache si c'est volontaire ou accidentel. L'ambiance est étrange, l'atmosphère, dehors, également. Personne ne vient à leur secours, seuls deux avions de chasse les survolent. La peur, l'angoisse. Tout le monde est-il mort ? Est-ce une guerre ? Un phénomène étrange ? Ils semblent seuls au monde. Alors, il faut organiser la survie, les esprits forts prennent le commandement, les faibles obéissent...

On peut retrouver ce schéma dans certains romans de Stephen King, dans la nouvelle « Chienne de vie » de KAMASH, dans la série TV « The Lost », mais également utilisé comme point de départ d'autres oeuvres de tous poils.

Il faut dire que c'est l'idée, par excellence, qui fait à la fois fonctionner l'imaginaire et qui angoisse au plus profond de soi. Se retrouver seul au monde. Une guerre mondiale, une pandémie, un phénomène surnaturel... et, d'un coup, vous voilà face à vous-même ou à quelques individus.

J.-B. Pouy utilise parfaitement cette idée, délivrant un début de récit passionnant dans lequel le lecteur entre aussi rapidement que les personnages.

Format court, pas de temps à perdre, il faut aller dans le vif du sujet.

Avec pour narrateur un spécialiste en géopolitique se rendant en Zoldavie pour partager son savoir (mais pas que), Pouy trouve un héros à la fois touchant et attachant. Pas le super héros, ce ne sera même pas le chef, mais probablement l'un des personnages les plus forts du groupe. Faut dire qu'il n'a plus rien à craindre de la vie, la sienne s'est arrêtée avec la mort de son enfant, la dépression de sa femme...

Alors, le drame qui est en train de se dérouler ne l'affecte pas outre mesure. Mieux, il lui apporte probablement les meilleurs moments qu'il a pu vivre depuis le décès de son fils...

Autour de lui, Pouy tisse une galerie de personnages intéressants. Bien sûr, certains prennent le dessus sur les autres, mais l'ensemble est assez hétéroclite pour être appréciable.

De plus Pouy parvient à rendre parfaitement cette angoisse qui étreint les personnages, à conserver ce mystère autour de l'évènement (Guerre ? Phénomène surnaturel ? Accident ?).

Et, comme toujours avec ce genre de sujet, quand il est bien traité, le lecteur devient impatient. Impatient de savoir comment cela va se terminer, si les personnages vont s'en sortir, mais, surtout, savoir ce qui s'est passé...

Du coup, le lecteur ne peut plus lâcher le livre et, la fin approchant, l'angoisse non seulement demeure, mais elle se multiplie en croisant une autre angoisse, celle de la fin caduque, celle que je qualifierai de « je me fous bien de ta gueule » et que j'ai déjà reprocher à nombre d'auteurs.

Ces auteurs qui tissent des toiles exaltantes, des intrigues qui partent dans tous les sens et qui les relient, à la fin, à la va-comme-je-te-pousse, ou pire, sur un rebondissement à la con du genre : C'était un rêve ! je vous ai bien eu.

Mais J.-B. Pouy est un génie et un génie ne manque jamais d'idée pour clore ses récits. Un génie ne se moque jamais de ses lecteurs. Un génie demeure un génie, même dans sa fin.

Alors, est-ce génial de réussir à tromper à ce point le lecteur ? de lui faire croire qu'un génie ne peut pas se foutre de sa gueule pour, au final, se foutre encore plus de sa gueule ?

Si c'est le cas, alors, J.-B. Pouy est encore plus génial que de coutume.

Sinon, il s'est bien foutu de ma gueule. J'espère qu'il devait rendre son roman à son éditeur et que la veille, il a pris une cuite et que, n'ayant plus de temps et pas la tête à l'endroit, il a décidé de nous offrir cette fin. J'espère... sinon, J.-B. Pouy s'est génialement foutu de ma gueule.

Au final, un roman court très exaltant, passionnant, durant 98 % et très décevant pour les 2 % qui restent.
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Euh l'auteur a-t-il manqué d'encre pour finir le roman ? Je lui en donne s'il en veut.
Un roman plein de mystères et de suspense. On s'interroge avec les personnages, on a peur avec les personnages, on échafaude mille théories. Mais alors la fin... Pourquoi ?
C'est dommage tout le roman était plutôt bien.
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J'ai tout de suite été prise par cette ambiance de fin du monde que Pouy décrit très bien, sans pathos, juste avec les mots qu'il faut pour saisir les réactions des uns et des autres.
Pas d'exagérations non plus, mais l'inquiétude qui se propage chez ces voyageurs qui se rapprochent soudain (pas mal la jolie rousse dans le compartiment du narrateur...).
Pas la peine d'en faire un film, on se le passe devant nos yeux le film...
Pouy fait monter le suspense et nous oblige à lire ce roman noir d'une traite.....
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Un bon quart d’heure est passé ainsi, à rêvasser, en écoutant l’averse, en regardant la plaine. Comme ces dimanches après-midi de l’adolescence, où l’on se persuade que l’on s’ennuie à mort en sachant très bien ce qu’en pensent les parents. Enfin les miens… Ma mère me disait toujours : « Tu t’ennuies ? Oui ? Tu en as de la chance ! ».
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Il faisait presque chaud, comme si un vent puant se levait sur ce bout du monde. C'était sans doute l'odeur un peu écœurante de ces grandes plantes inutiles qui encadraient la voie ferrée, comme les cistes que l'on rencontre un peu partout en Corse. (page 21)
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Et plus loin, sur le mur, tout aussi blanc, un tableau, un Bernard Buffet, le clown. En couleur, lui. Des couleurs de tripes. Il n'y a qu'en France qu'on peut mettre ça au mur.
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À mon âge, je ne vais pas me laisser emmerder par des petits jeunes qui, si on leur presse le nez, pissent, à grands jets huileux, une naïveté idéologique vraiment confondante... (page 13)
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La Zoldavie offrait pas mal de possibilités question délocalisation et esclavage tout azimut.
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