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EAN : 9782374910659
157 pages
Quidam (02/11/2017)
3.17/5   3 notes
Résumé :
Ici, nulle forêt vierge, nul animal sauvage, nulle contrée exotique. Horacio Quiroga nous mène au cœur de la grande ville, où l’hostilité est tapie dans l’esprit des hommes et le hasard décide de bien étranges rencontres.

Les Persécutés
Un soir de pluie, chez son ami Lugones, l’auteur fait la connaissance de Lucas Díaz Vélez, curieux individu dont les obsessions et les raisonnements ébranleront ses plus solides certitudes.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai adoré la première nouvelle, c'est fin, c'est original, l'auteur se rend chez un ami où il y fait la connaissance d'un certains Lucas Diaz Vélez, homme curieux et philosophe qui va bouleverser quelques acquis et ça me plaît. J'aime cette façon qu'il a d'aborder les choses et j'ai trouvé cela très amusant à lire.
La seconde nouvelle, plus longue, ne m'a pas spécialement plu, je n'en retiens pas grand-chose si ce n'est le style de l'auteur que je continue d'apprécier. Les histoires d'amour, bien qu'avec un peu de complexité, ce n'est pas ma tasse de thé. J'apprécie toutefois que ce ne soit pas l'une de ses intrigues nunuches, la relation est « cruel et trouble » comme le précise la quatrième de couverture.
Je garde l'auteur sous le coude, ça m'intéresse d'en lire plus.
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Y'a probablement meilleur de la part de Quiroga, que sais-je!? Quoique c'est probablement son récit le + terre-à-terre:

Quel amour malsain! de plus, cette jalousie qui épuise tout le monde.

La jalousie, c'est notamment un sentiment de colère et ça se combat. Si on la laisse aller, elle nous envahit; notre amour devient malade et nous aussi. Dans le couple, on devient l'agresseur psychologique!

Vade retro…
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Délires interprétatifs et jalousies inavouables, tortures et ruses de l'esprit.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2017/11/26/note-de-lecture-les-persecutes-histoire-dun-amour-trouble-horacio-quiroga/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ce que Juárez ignorait, c’est que Rohán connaissait parfaitement les sœurs Elizalde. Après une amitié de dix ans avec la maison, Eglé, la cadette, avait été sa fiancée. Il l’avait aimée immensément. Et pourtant, ils en étaient là : elle, promenant sa beauté célibataire aux côtés de sa sœur, et lui, autre célibataire, travaillant à la campagne à deux cents lieues de Buenos Aires. Eglé ! Il se répétait son nom à voix basse, avec la facilité de qui a souvent et longuement prononcé un mot dans différents états d’esprit. Ces deux syllabes parfaitement connues lui évoquaient avec clarté les scènes d’amour où il les avait exprimées avec le plus grand désir, bien qu’il reconnaissait ne lui rester de cette vieille passion que la tendresse d’un prénom, rien d’autre. Il le murmurait et ne ressentait, à l’entendre, que la douceur obscure d’un mot qui, par le passé, a tant signifié, comme un idiot répète, des heures durant, le regard vide : « Maman » …
« Comme je l’ai aimée ! » se disait-il, s’efforçant vainement de s’en émouvoir. Il se remémorait les situations où il s’était senti le plus heureux ; il se voyait lui, il la voyait elle, il voyait sa bouche, son expression… Mais tout était d’une netteté excessive, car il appliquait ses souvenirs aux scènes plutôt qu’aux sensations, comme lorsqu’on s’efforce de bien se rappeler une chose pour la raconter ensuite à un ami. ("Histoire d'un amour trouble")
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Díaz Vélez marchait toujours et rapidement je me retrouvai deux pas derrière lui. Un de plus et je pouvais le toucher. Mais à le voir comme cela, sans qu’il s’aperçoive le moins du monde de ma proximité, malgré son délire de persécution et ses interprétations, je réglai mon pas exactement sur le sien. Persécuté ? Très bien ! … Je considérais minutieusement sa tête, ses coudes, ses poignets un peu sortis, les plis transversaux de son pantalon sur ses hanches, les talons, cachés et visibles, successivement. J’avais la sensation vertigineuse qu’auparavant, des milliers d’années auparavant, d’avoir déjà fait une telle chose : rencontrer Díaz Vélez dans la rue, le suivre, l’atteindre – et une fois fait, marcher derrière lui – derrière. Se dégageait de moi la satisfaction de dix vies entières qui jamais n’auraient pu réaliser leur désir. Pourquoi le toucher ? Soudain, il me vint qu’il pourrait se retourner, et ma gorge se serra instantanément d’angoisse. Je me dis qu’avec le larynx ainsi noué il est impossible de crier, et mon unique crainte, effroyablement unique, était de ne pouvoir crier quand il se retournerait, comme si le but de mon existence avait été d’avancer précipitamment sur lui, de lui ouvrir les mâchoires et de lui hurler démesurément en pleine bouche – et au passage de faire le compte de ses molaires. ("Les Persécutés")
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– Qu’est-ce que ce diable d’individu ? demandai-je à son retour. Lugones haussa les épaules.
– Un individu terrible. Je ne sais comment il a pu échanger dix mots avec vous cette nuit. En général, il passe une heure entière sans parler, si ce n’est pour lui-même, et vous pouvez imaginer comme je me réjouis quand il vient ainsi. Nonobstant, il vient peu. Il est très intelligent dans ses bons moments. Vous l’aurez sans doute remarqué, j’ai entendu que vous discutiez.
– Oui, il m’a raconté un curieux cas.
– Lequel ?
– Celui d’un ami persécuté. Il s’y connaît en folie, comme un diable.
– Je veux bien le croire puisqu’il est aussi un persécuté.
Entendre cela me suffit pour qu’un éclair de logique explicative vienne illuminer ce que j’avais perçu d’obscur chez lui. C’était indéniable ! … Je me souvins de son air sombre lorsque je lui avais demandé s’il continuait à interpréter… En bon fou, il avait cru que je l’avais percé à jour et que je m’immisçais en son for intérieur… ("Les Persécutés")
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Ici, nulle forêt vierge, nul animal sauvage, nulle contrée exotique. C’est au cœur de la grande ville où le hasard décide de si étranges rencontres que se tapit la plus implacable hostilité, au sein de l’esprit des hommes. (Postface d'Antonio Werli)
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Rohán, pour la troisième fois, vit une ouverture, mais se rappela aussi de ses déceptions antérieures. À peine lui dis-je quelque chose de concret, pensa-t-il, qu’à nouveau elle se ferme. Il était maintenant énervé : si cette idiote pense que je vais lui donner ce plaisir !
Comme toujours en ce cas, s’il forçait l’expression, c’était parce qu’il s’accrochait à un état de haine fictive qu’il créait lui-même pour mieux résister. ("Histoire d'un amour trouble")
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Video de Horacio Quiroga (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Horacio Quiroga
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
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