Panorama hétéroclite et contradictoire des évènements de l'univers blockchain, des utilisateurs néophytes aux dirigeants de banque centrale. le mouvement, l'action et l'engagement portent l'énergie de l'écriture.
La liberté est donc mise en avant, et l'optimisme d'un monde meilleur - mais on n'aura pas beaucoup travaillé à améliorer notre cadre de pensée pour évaluer la validité des suggestions faites ici qui insistent pourtant sur leur caractère révolutionnaire.
Reste l'explication intéressante (courte, mais c'est la première que je lis) sur les DAO : ce sont des ensemble des smart contracts (donc des programmes automatisés), validés par les membres de la blockchain considérée. Un peu décevant…
Également, une explication claire du « fork » Ethereum : suite à un hacking, 89% décident de changer le code de la blockchain, 11% considèrent que le principe même de l'automatisme de la blockchain est de rester tel quel : ils font sécession.
Où l'on voit que les promesses déterministes de la blockchain ne sont pas sourdes aux avantages des évolutions ad hoc - et de l'intervention humaine, comme on pouvait s'en douter - par exemple pour garantir la pérennité d'un projet.
Quelques passages sur l'associations entre monnaies locales et cryptomonnaies, mais trop faibles et trop légers : on reste sur le perron, l'idée n'est que mentionnée.
Une fois encore, une technologie qui déroute beaucoup de ceux qui en parlent, qui ne parviennent pas à épurer les usages qui pourraient en être faits et à sélectionner, parmi les orientations théoriques multiples (voire les affirmations farfelues), le cadre où elle pourrait trouver à s'appliquer : on ne peut pas dans un même livre suggérer la disparition des banques centrales et de l'État quelques pages après avoir parlé d'une extension maximale du bitcoin, et avoir entre temps glosé sur la monnaie crypto comme d'une monnaie « communautaire », sans s'être à un moment demandé quel était le rôle d'une société humaine, ce qui la caractérisait et comment elle gagnerait à s'organiser, c'est-à-dire s'être doté d'une théorie politique.
Difficile aussi, sans doute, de lier Aglietta (rapidement cité) et Hayek (abondamment cité) dont les thèses paraissent à peu près diamétralement opposées…
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C’est pourquoi, en 2017, Carlos Domingo compare la consommation électrique du réseau Bitcoin à celle du système financier international.[… ] Même sans tenir compte de tous ces facteurs, la consommation énergétique du système financier international (100TWh annuels) équivaut approximativement à la consommation électrique du réseau Bitcoin en janvier 2021. Toutefois, il est nécessaire de remettre l’analyse de Carlos Domingo en perspective : 69 % de la population mondiale adulte possède un compte bancaire, tandis qu’une part bien moins importante de la population mondiale utilise Bitcoin.
L’organisation décentralisée est un ensemble de smart contracts interconnectés qui permettent à des communautés de s’organiser et de se gouverner sans devoir recourir au système légal officiel. À la place, ils régissent les relations via un protocole appliqué par la blockchain.
Tandis que M-Pesa contrôle la moitié du PIB kényan, Visa et MasterCard contrôlent chacun près d’un milliard de cartes de crédit dans le monde. En Chine, seulement deux entreprises (Ant financial et Tencent) contrôlent plus de 90 % du marché des paiements mobiles et servent chacune environ 1 milliard d’utilisateurs.
… une crypto-monnaie très populaire appelée Dogecoin a recopié le code informatique de Bitcoin, à l’exception d’un mot : « Bitcoin » ; celui-ci s’est transformé en « Dogecoin ».
Que faire, alors, pour inclure les personnes isolées de toute infrastructure financière ? C’est le problème que Safaricom, filiale, kényane de Vodafone, a voulu résoudre en 2007, en lançant M-Pesa : une plate-forme de paiement par SMS sécurisé. Depuis lors, environ la moitié de la population kényane a pu ouvrir un compte d’argent mobile via un M-Pesa et se libérer des contraintes de l’exclusion financière.