Pénétrer dans une prison, entrer dans l'univers carcéral par la lecture, voilà le difficile défi que nous proposent
Cécile de Ram et
Sylvie Paré. Un engagement personnel, celui de considérer l'éducation comme un droit, l'apprentissage comme un moyen.
L'éducation devient dès lors une porte de sortie pour les détenus qui assistent à leurs cours – immédiate puisqu'elle leur permet une évasion momentanée de leurs cellules, et à plus long terme en leur offrant la possibilité d'une réinsertion réussie.
L'oeuvre est riche, parfois descriptive voire subjective à bien des égards, mais elle a le mérite de montrer les difficultés qui existent pour faire entrer l'éducation, l'art, la culture, la lecture et l'écriture en prison ; pour faire sortir les détenus de cet isolement dans lequel les place la société, leur milieu, leurs fréquentations mais également leur propre perception d'eux-même et des personnes qui les côtoient. Ce livre est un témoignage du quotidien, une façon de rappeler l'engagement concret de ces enseignants qui se réinventent, doutent, côtoient la solitude sous toutes ses formes et retrouvent, grâce à un combat de tous les instants, l'essence même de leur métier – transmettre.
Les difficultés qu'ils rencontrent sont ici réelles et clairement établies que ce soit par rapport au lieu, au public (tous les âges, tous les niveaux scolaires, tous les milieux) ou aux partenariats parfois difficiles à gérer (avec les autres intervenants en milieu pénitentiaire), ce livre permet de mettre en lumière ce sacerdoce qu'est l'éducation en milieu carcéral.
Une oeuvre basée sur l'expérience, parfois un peu descriptive et linéaire, mais qui fait la part belle aux exemples concrets. Un récit engagé qui a le mérite de mettre en lumière le travail de l'ombre que ces enseignants atypiques réalisent au quotidien.
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