Sophie, d'origine camerounaise, a huit ans quand sa mère meurt. Elle va vivre en France chez sa soeur mais elle a perdu ses repères. Elle devient éducatrice et travaille dans une maison de quartier où elle aide des jeunes et des mères de famille. Sa vie lui laisse un grand vide malgré la naissance de son fils Hugo. Fragilisée, elle va se lier avec trois jeunes qui partent en Syrie. Ils arrivent alors à la convaincre qu'elle pourrait donner un vrai sens à sa vie là-bas en aidant à la maternité. Mentant à tout le monde, elle part avec son fils les rejoindre. Sur place, elle déchante vite. Privée de liberté, elle s'aperçoit que les trois garçons ont changé et se sont radicalisés. On lui interdit de rentrer en France où son mari l'attend. Elle va tout essayer pour fuir avec son fils, mettant leur vie en péril. de retour dans son pays, elle est suspectée de radicalisation et d'enlèvement d'enfant.
Je remercie la maison d'éditions Robert Laffont pour m'avoir fait découvrir en avant-première ce roman de la rentrée de janvier. Ce témoignage s'inscrit dans l'actualité avec les nombreuses radicalisations et expatriations de jeunes vers la Syrie, l'Afghanistan… Son thème m'a beaucoup intéressée et j'ai lu ce livre rapidement, en deux jours. Par contre, j'ai parfois eu des doutes sur l'honnêteté du personnage principal, tant elle semble naïve quand elle part pour la Syrie avec son fils, par exemple. Son attitude ma paraît assez inconsciente de la part d'une mère. Je ne sais pas trop quoi penser de Sophie…Alors que la 4ème de couverture affirme que ce témoignage a pour but « d'empêcher que d'autres comme elle succombent au discours de mort des gens de Daech », je regrette que le livre ne fasse pas plus de part aux combats sur place, aux violences perpétrées par exemple, pour renforcer son propos. Un chapitre est consacré au point de vue du mari de Sophie, c'est une bonne idée et cela renforce le caractère dramatique du témoignage, en nous permettant de comprendre que tous, nous pouvons passer à côté d'un proche en train de se radicaliser. Ne relâchons pas notre vigilance pour protéger nos familles et amis.
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Une histoire simple au départ, un couple mixte, un enfant de 3 ans, il est instituteur, elle est éducatrice dans son quartier de banlieue parisienne, et elle assiste régulièrement, impuissante, au drame qui touche telle ou telle famille quand un jeune est parti en Syrie ; comme les autres elle est sidérée, et elle condamne Daesh .
Puis un jour, ce sont 3 "des petits " du quartier qui sont partis, des jeunes qui sont comme des frères ,la famille est sous le choc, elle les soutient.Elle sera en contact avec eux par mail, et peu à peu c'est son cerveau à elle qui va être retourné jusqu'à la faire partir en Syrie avec son fils à l'insu de tous.
Un récit très simple, mais qui décrit finement la lente métamorphose de cette jeune femme, et le travail mené par les djihadistes pour enrôler le plus de monde possible au mépris des valeurs fondamentales (de respect dans les familles et autres relations humaines.)A lire .
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Adepte de témoignage, j'étais curieuse de découvrir celui ci. J'ai lu énormément de livres traitant le sujet de Daesh, mais celui ci a quelque chose en plus. C'est plutôt rare d'avoir le témoignage d'une personne revenue de Syrie, et ce livre va nous aider a comprendre exactement ce qu'il peut se passer dans la tête des personnes embrigadée.
Ce livre parle d'une jeune femme qui se sent perdue depuis quelques tempes, et va se laisser embrigadée très rapidement par 3 jeunes de son quartier partie en Syrie en qui elle a confiance. Très attachée a ses 3 jeunes, elles va décider de partir avec son fils de 4 ans, pour quelques jours afin de ramener les jeunes a leurs parents.
C'est arrivée sur place qu'elle va se rendre compte qu'elle ne va pas pouvoir partir comme elle le souhaite et que les jeunes l'ont bien manipuler.
Nous allons suivre son périple pleins de désillusion, et vivre avec elle sa détermination à quitter coute que coute la Syrie.
Son mari a également pris la plume quelques chapitres afin de nous raconter son ressenti.
J'ai trouvé ce témoignage très interessant, je l'ai lu d'une traite. C'est assez dur et émouvant de lire ce qu'elle a vécu sur place, ce qu'elle a vu et ce qu'elle a du faire pour rejoindre son pays.
Je conseille vivement ce témoignage.
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L'auteur de ce livre nous raconte comment après une période de questionnement sur le sens de sa vie, puis sa conversion discrète à l'Islam, elle a finalement décidé de rejoindre la Syrie avec son fils de quatre ans, pour aller travailler dans un hopital de Rakka. Elle raconte ensuite ses désillusions puis son combat pour tenter de rejoindre la France..
Ce livre est composé de plusieurs parties, la plus importante en volume étant celle qui est racontée par l'auteur. Suit une partie plus courte où l'on découvre le combat de son mari, comment il a remué ciel et terre depuis la France pour essayer de faire revenir sa femme et son fils.
La partie où l'auteur raconte son arrivée et sa vie pendant plusieurs semaines en Syrie parait bizarrement artificielle. Elle est tellement conforme aux clichés et à tout ce qu'on entend et s'imagine qu'elle ne parait pas sincère mais peut être est ce du au style du livre qui est assez lourd et lui-même artificiel ? Tout le long j'ai eu l'impression qu'elle n'était pas totalement franche dans ce qu'elle racontait, sur la manière dont les choses se sont déroulées sans savoir vraiment pourquoi. La version de son mari par contre sonne nettement plus vraie et on perçoit clairement la détresse de cet homme qui ne peut rien faire pour les faire revenir, même une fois que sa femme est vraiment décidée à rentrer.
Impression mitigée donc sur ce livre qui est intéressant pour le sujet et qui montre qu'une personne adulte, qui mène une vie qui semble normale (travail, famille..) peut aussi basculer et se laisser manipuler par cette idéologie. Malgré tout l'ensemble sonne faux..
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Je la regarde cette armée d'occupation, ces hommes arrogants qui patrouillent dans la ville tandis que les civils vont et viennent en feignant de ne pas les voir et je me dis: "C'est l'armée du IIIe Reich à Paris, c'est les colons au Cameroun, les immigrants face aux indiens."Et tout en moi se révulse à l'idée que je participe à ce système.
La femme, entièrement dissimulée sous un voile noir, même ses yeux sont invisibles, les mains gantées, marche à côté d'un homme en sarouel. Ils avancent tous les deux comme un couple en promenade, banal, mais alors qu'ils nous dépassent je remarque qu'ils portent chacun, dans le dos, une mitraillette. Sidérée, je les regarde passer.
Le monde n' a plus de couleurs. J'ai perdu l'Afrique et l'amour de ma mère. Il ne me reste rien.
Petit à petit, je commence à percevoir les différentes strates de la société de Rakka.Au sommet de la pyramide, les étrangers. Une majorité d'hommes, quelques femmes, venues de tous les pays du monde.
La route s'étend tel un rideau jaune dans la plaine dévastée. Les bombardements de l'armée de Bachar el-Assad ont creusé des cratères entre lesquels subsistent, çà et là, quelques fermes misérables parfois encore inoccupées. Mais on ne voit pas les habitants. Jamais. Ils se cachent.