Révolte de la dernière pluie

Comment notre jeune narrateur, Igor, 13 ans, en est arrivé à vouloir tuer ses parents, adeptes de la paix dans le monde, la nourriture bio, le naturisme et l'amour, avec une mère experte en « rigologie » et un père poète, et surtout, leur préférer un vieil alcoolique, monsieur Escobar, professeur de français à la retraite ? Tout ceci ne semble pas logique. Mais c'est pourtant auprès de l'esprit sagace d'un vieil alcoolique que notre jeune Igor trouve réconfort et réponses à ses questions. Ce roman nous montre ainsi ce que certains ne voient pas alors qu'ils sont sûrs eux-mêmes d'être les plus clairvoyants. Vous y trouverez aussi l'occasion de rire avec notamment des définitions pour le moins personnelles comme : « pitié : sentiment d'horreur qu'inspire le spectacle des conneries d'autrui » ou encore « susceptibilité : tendance à croire que les gens vous prennent un peu trop pour un con. La plupart du temps, d'ailleurs, c'est exactement ce qu'ils font ».
(Franck)

J'ai décidé de suivre le conseil de monsieur Escobar : devenir un écrivain plutôt qu'une petite merde de criminel. Ça ne m'amuse pas beaucoup, mais si j'ai bien compris mon ami, je n'ai pas vraiment le choix. Fernando et Brigitte Ramirez sont pour la paix dans le monde et contre le fascisme. Lui est poète (maudit), elle est rigologue (oui, ça existe). Ils ont tout pour être heureux (ils sont contre le malheur, ça donne le cancer), sauf qu'ils ont enfanté un monstre, le jeune Igor, 13 ans, qui n'a qu'une idée en tête : les massacrer.
Ce qu'il fait, en attendant mieux, dans un petit cahier où il raconte l'existence que lui infligent ces mutants, et l'horreur, quand on veut vivre une vie simplement humaine, d'être né dans un monde grotesque.

Atteint de « mutisme involontaire qui traduit une peur panique de quitter l'enfance », Igor subit sa vie d'ado, pris au piège entre une mère rigologue et un père poète maudit. Heureusement, à quelques portes de là, son ami Escobar l'aide à résister. On rangerait bien Sacha Ramos aux côtés de Pascal Garnier ou d'Olivier Maulin, mais en bibliothèque on ne peut pas. Quelle purge, cet ordre alphabétique ! Un roman court, drôle et corrosif.

p.15 Mon père est rentré tout joyeux de sa séance d'épilation intégrale et on mangé de la soupe aux algues et du tofu recouvert de graines de sésame. Eux, ils se sont régalés. Moi, j'aurais préféré avaler un rat.