Plongeon immersif dans les coulisses du rock français naissant au mitan des années 70. Un rock nouveau qui se veut décomplexé par rapport au tsunami anglo-saxon. Sur le plongeoir, un jeune homme, pour ne pas dire un adolescent, qui, a moins de 16 ans, a déjà largué les amarres avec la bénédiction de ses parents quelque peu iconoclastes.
Ce plongeur c'est
François Ravard. Après une ou deux ‘vadrouillades' qui auraient pu mal tourner, il rallie une boite à bac dans la perspective de faire des études dans le cinéma et c'est la rencontre avec Olive (lili drop) qui va l'entraîner dans un autre univers, un monde parallèle : le rock dans toutes ses dimensions.
Olive a un super pote qui s'appelle…
Jean Louis Aubert qui, lui, est ami d'enfance avec…Richard kolinka. Germe alors l'idée de former un groupe mais Olive n'est pas fiable (caractère instable, drogues…) alors on recrute et ce seront Louis Bertignac et
Corine Marienneau qui sont retenus.
Téléphone est né !
La suite on la connait ou on croit la connaître.
François Ravard qui s'est su manager en manageant le groupe nous la raconte de l'intérieur, étant alors considéré comme étant le 5ème membre du groupe.
L'aventure Téléphone occupe la première moitié de ce livre ‘mémoires' avec ses beaux jours et ses jours sombres, l'amitié et les dissensions, plus axé sur le fonctionnement du band et l'interaction entre ses membres que sur la musique en elle-même. Et quand Corine et Louis, derniers arrivés, décident de raccrocher, il n'y a plus de réseau. L'argent et les egos ont eu raison de la belle histoire, la nuit s'est couchée.
Deuxième partie, on croise les Rita Mitsouko, en orbite et hors moule,
Jean Luc Godard, le chiant,
Jean Pierre Mocky, le pingre, Claude Berry, l'horrible et
Serge Gainsbourg, l'adorable ! C'est la séquence ‘cinéma', voyage au pays des requins pas vraiment blancs !!
Troisième partie, une icône rock : Arrive Marianne Faithfool qui, après une partition professionnelle partage la vie de l'auteur huit années durant. Égérie du swinging london des années 60, son nom reste indissociable de celui des Stones dont il sera forcément question comme de
Roger Waters (Pink Floyd),
Elton John,
Bob Dylan ou Étienne Daho. Artiste hors normes (hors sol ?), elle est de ceux qui enregistrent des albums de grande qualité mais qui ne trouvent pas leur place dans les discothèques. Une grosse tranche d'une vie rock'n'roll dont les excès sont aussi (plus) connus que les succès.
Quatrième et dernière partie où il sera question de maladie ou le pire tonne, alité (les excès ont parfois des conséquences que seul le bistouri peut réparer (sniff)), de départ définitif envisagé et de résurrection puissance deux puisque l'on parle à la foie (!) de celle de l'auteur et de celle de Téléphone sous le nom nouveau improbable des Insus(portables). La boucle musicale est bouclée (sans qu'on évoque l'absence de Corine), la vie vraie peut alors se dérouler sous les meilleurs cieux, solid, solid as a rock !!!
Lecture à conseiller à tous ceux qui ont aimé et aime toujours ce Téléphone pour lequel on ne parle pas de sonneries mais de riffs sauvages qui résonnent tant les textes ont gardé toute leur actuelle pertinence acérée!