Aussi les faiseurs de chansons, estimant que les amours secrètes de Mazarin et d'Anne d'Autriche avaient commencé bien avant la mort de Richelieu - contrairement à ce que nous croyons de nos jours - purent-ils écrire :
"Pour que la Reine fût enceinte,
Louis priait les saints, les saintes.
Le Cardinal priait aussi.
Mais il a bien mieux réussi."
Toutefois, il était extrêmement imprudent de dire en public que Louis XIV était un bâtard du Cardinal de Mazarin.
Un sieur Legrand en fit l'épreuve.
Pour avoir tenu ce propos, il fut condamné à faire amende honorable, tête et pieds nus, à genoux, en chemise, la corde au cou, portant à la main une torche ardente du poids de deux livres. Puis le bourreau eut mission de lui enseigner une bonne et dernière fois le principe officiel de la généalogie.
Marie de France avait activement soutenu son mari. Accompagnée de ses deux inséparables capucins, elle avait visité les rebelles dans leurs lieux de réunion. Elle avait tenté de les rendre raisonnables, c’est-à-dire enclins à juger come elle jugeait. Elle s’était efforcée de les préserver de leurs erreurs politiques, c’est-à-dire de formuler des revendications contraires aux avantages dont elle profitait.
Mais ni la logique, ni l’estime, ni la raison ne peuvent retenir des gens qui ont le choix entre le peu qu’on leur accorde et l’énormité de ce que, d’autre part, on leur promet.
Les choses se gâtèrent. L’infortunée Marie de France, sur le point d’être capturée à Exeter par les Têtes Rondes, dut s’exiler et quitter promptement sa cruelle patrie d’adoption.
Elle abandonna Henriette-Anne, le poupon nouveau-né, aux soins de la comtesse Morton, vieille protestante desséchée qui semblait la momie du devoir et de la conscience. Et elle chercha le moyen de regagner la France.