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EAN : 9782322377695
152 pages
Books on Demand (13/07/2021)
2.83/5   3 notes
Résumé :
Sous la houlette de Rex, le troupeau des animaux domestiques se révolte contre les hommes et part à la conquête de lendemains qui chantent. Ce conte, indémodable regard posé sur la condition humaine, a été écrit aux lendemains de la première guerre mondiale et de la guerre soviéto-polonaise des années 1919-1921, dans un pays en plein marasme économique, alors que la révolution bolchevique était en train de s'imposer en Russie.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sans le challenge Nobel, je n'aurais jamais découvert cette riche fable anthropomorphiste, dernière production littéraire de son auteur parue en 1924, l'année où il reçut le prix Nobel et un an avant sa mort.

Derrière la quête de liberté menée tambour battant par Rex, le chien de ferme qui, après être tombé en disgrâce et avoir été repoussé par ses maîtres, s'éveille aux potentiels d'autonomie qui dorment en lui et pousse à la révolte l'ensemble des animaux qu'il emmène sur un douloureux chemin, se dessinent les grandes aspirations politiques de l'époque dans un contexte polonais, entre rejet du poids de la servitude face aux russes et la grande idée communiste tout juste mise en pratique par les bolchéviques et qui faisait frémir le monde au début du dernier siècle.

Au-delà de l'intrigue haletante et de la magnifique mise en scène de la grande Nature évoquée avec une riche sensibilité, ce qui est passionnant dans ce conte c'est la réflexion posée sur la liberté, sa quête, son sens et ses contraintes. Face à elle la multitude des aspirations et réactions des hommes sont incarnées par les animaux, du bétail préférant le sceau d'avoine quotidien qu'offre la servitude au loup qui mène son jeu solitaire, se repaissant des autres. On pense à La servitude volontaire de la Boétie, à Jack London, à George Orwell...
Fascinante aussi l'analyse du pouvoir, disputé par les plus forts, et celle des ressorts de la motivation politique qui pousse un être seul à emmener derrière lui tous les autres sur la base d'une seule idée, d'un inconnu idéalisé, personnifié dans le roman par les grues qui promettent de guider la troupe vers "là-bas", et la difficulté de se tenir à cet idéal une fois face à l'adversité.

La Révolte est une belle entrée en matière dans l'univers de Stanislas Reymont, et qui me donne fortement envie de continuer avec lui avec les deux pièces maîtresses de son oeuvre, La Terre promise et Les paysans.
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Le roman "La révolte" a été écrit dans les années 1919-1921, par l'écrivain polonais Wladislaw Reymont (1867-1925) prix Nobel de littérature 1924.

C'est un roman étonnant. Il raconte la révolte des animaux domestiques, menée par un chien, Rex, contre le joug et les violences de l'homme. Les rebelles font alliance avec les loups et, menés par Rex, se mettent en route vers "un monde meilleur" dont Rex leur a vanté les bienfaits après avoir écouté les grues raconter leurs voyages.

Le roman est très bien écrit, il s'en dégage une grande force. On peut déplorer quelques répétitions des thèmes principaux comme : dénoncer la violence des hommes, préférer mourir libre que vivre en esclave, ou encore se rappeler le fourrage et le coin de cheminée lors des épreuves du chemin. Ces répétitions peuvent s'expliquer par le fait que le roman été écrit en plusieurs fois.

Ce conte est éminemment tragique, le troupeau va vite déchanté et subir de terribles épreuves, des milliers vont mourir, et les loups sont les seuls à en profiter. Petit à petit, le troupeau va réaliser que ce "monde meilleur" qui les attend là-bas, toujours plus loin, au-delà des montagnes, n'est sans doute qu'une fable, une tromperie, et il désirera rentrer chez les hommes, mais il sera trop tard.

Allégorie ? La promesse trompeuse d'un régime d'égalité à l'époque de la révolution russe ? Je ne m'y connais pas assez pour me prononcer. Il n'y avait malheureusement pas de préface ni de postface au livre (version kindle), ce qui aurait apporté un éclairage bienvenu.

Reste que la lecture de ce livre vaut la détour pour son originalité et la grande force qui s'en dégage, bien que la fin soit un peu décevante, l'auteur ayant apparemment choisi de finir par une touche d'humour, un peu saugrenue après le style brutal et relativement violent du récit.


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La promesse d'une fable politique mettant en scène des animaux m'avait intrigué et franchement intéressé : peut-être allai-je trouver un récit similaire à La ferme des animaux de George Orwell ? Évidemment, le propos allait être autre que celui d'Orwell : La Révolte a été rédigée en 1924, par un auteur plutôt conservateur (ce qui n'était pas du tout le cas d'Orwell), juste après la guerre soviéto-polonaise (donc bien avant le stalinisme qu'Orwell a connu)… Voilà qui pouvait peut-être offrir une lecture intéressante, critique des premières années de la grande révolution communiste, d'un point de vue « de droite » ?

Nenni ! Tant ce livre est médiocre.

On n'y trouve que des platitudes, un récit absurde et terriblement ennuyeux n'ayant absolument aucune prise avec une quelconque réalité historique. (Les choix très hasardeux du traducteur n'aidant d'ailleurs pas du tout à sauver le texte.)

Voilà les grandes lignes : un chien autrefois choyé, se retrouve mis au ban de la bonne ferme bourgeoise où il régnait autrefois en maître. Profondément blessé, il décide alors d'entraîner tous les animaux à sa suite pour vivre sans les humains – à l'exception d'un jeune garçon muet qui les accompagne et les abandonnera.

Ce grand troupeau en exode va affronter et massacrer une armée d'humains avant de continuer sa route jusqu'à un immense désert où le lecteur commencera à s'ennuyer autant que les animaux pris dans cette transhumance interminable. Les turpitudes d'un peuple perdu dans le désert à la recherche d'une terre promise qui ne peut que faire penser à une copie sans saveur des quarante années des Hébreux au désert dans les premiers livres de la Bible.

Au final, la seule délivrance de ce roman en est la fin, où on comprend enfin où l'auteur a voulu nous mener après ces trop nombreuses pages d'errance littéraire, non à une terre promise, mais bien à une conclusion moralisante attendue, inintéressante, toute empreinte de défaitisme et de fatalisme.

Ce livre est parfois présenté comme ayant été « censuré » du temps de la République populaire de Pologne de 1945 à 1989. S'il a été oublié dans ces années, ce n'est certainement pas en raison de son contenu qui n'a absolument rien de bien subversif mais bien plus en raison de son manque total de fond… Un livre de Reymont à oublier !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Tu as engraissé comme un porc au cours de ces combats! Le Muet lui donna un coup de pied dans sa grosse bedaine.
- Tout pouvoir se nourrit de ses administrés hurla Kulas, se pourlechant la gueule pleine de sang.
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- Pour toi vivre c'est seulement se bâfrer, chercher à se remplir la panse.
- Et c'est quoi pour toi ? C'est quoi pour ces bestiaux ? Et même pour l'homme ?
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