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EAN : 9782021140088
448 pages
Seuil (17/09/2015)
3.9/5   5 notes
Résumé :
En 1952, une femme de la haute bourgeoisie est assassinée à Barcelone, peu de temps avant le Congrès eucharistique. L'enquête est confiée à un inspecteur et est suivie par la presse. Ana, débutante à«La vanguardia», et sa cousine Beatriz suivent une autre piste à partir d'étranges lettres découvertes chez la victime. Une enquête entre corruption, violence, prostitution et banditisme.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Quand la philologie lutte contre le crime. En 1952, la ville de Barcelone s'apprête à devenir la vitrine du franquisme en organisant le Congrès eucharistique. Quand le corps de Mariona Sobrerroca, une veuve fortunée, est découvert à son domicile, la brigade criminelle est sommée par la police politique de résoudre rapidement l'affaire sans faire de vague.
Afin de contrôler les informations qui sortiront dans les journaux, l'inspecteur Isidro Castro a pour consigne de collaborer avec un journaliste de La Vanguardia. Mais voilà, le journaliste est une jeune pigiste, Ana Martí Noguer, généralement cantonnée aux rubriques mondaines de la presse féminine, une bourgeoise déclassée fille d'un journaliste mis au placard pour opinions politiques subversives. Méprisée, infantilisée par les inspecteurs, la jeune femme va pouvoir mener sa propre enquête. Elle connaît les codes de la bonne société catalane, engrange les confidences des mondaines qui gravitaient dans les mêmes cercles que la victime et s'aperçoit très rapidement que Mariona Sobrerroca entretenait une correspondance amoureuse avec un mystérieux jeune homme. Ana va solliciter l'aide d'une lointaine cousine, Beatriz Noguer, brillante universitaire qui vit recluse dans son appartement. Peu enthousiaste vis à vis du régime, elle n'a plus le droit d'exercer, survit en vendant ses biens et ne trouve de réconfort qu'en poursuivant ses recherches universitaires dans les bibliothèques de la ville.
La mort entre les lignes -Don de lenguas - est un polar écrit à quatre mains par deux chercheuses, l'Espagnole Rosa Ribas et l'Allemande Sabine Hofmann. Ancré dans les années 50, il dresse un tableau effrayant du pays étouffé par la chape de plomb de la dictature.
Monarchistes, phalangistes, franquistes et autres thuriféraires se partagent le gâteau. La censure et la police musèlent toute tentative de contestation. Les journaux officiels publient les listes des condamnés à mort exécutés la veille, les prisons sont pleines, la population se tait, épie ou dénonce, les pauvres fuient les campagnes: « La gare de France s'appelait ainsi car c'est de là que partaient deux ans plus tôt les trains pour le Nord, mais entre temps elle était devenue la destination d'arrivée des émigrants du sud de l'Espagne, désireux d'échapper à une faim qui, selon la version officielle du régime, n'existait pas. » Il est rare que le roman noir espagnol s'inscrive dans cette période de l'histoire. Ribas et Hofmann la dépeignent avec justesse. Mais c'est le choix de faire des femmes les personnages principaux du roman qui m'aura le plus séduit. Ana et Beatriz symbolisent ce que le régime franquiste abhorre. Intelligentes, indépendantes, curieuses, et opiniâtres, elles tentent tant bien que mal de trouver leur place dans une société qui les exècre, une société qui érige en modèle la femme au foyer, la mère, l'épouse ou la dame patronnesse. La mort entre les lignes est un polar brillant qui démontre que la culture, l'analyse intellectuelle, la finesse de la pensée permettent de connaître les autres, de dénouer des situations complexes et d'avancer ses pions aussi efficacement que par l'argent ou la force. La femme mûre brisée par la dictature et par un amour déçu ne doit sa survit morale qu'aux livres, à la poésie et aux bibliothèques. La jeune fille ambitieuse exclue de son milieu trouve en elle une oreille attentive, une épaule sur laquelle s'appuyer et un mentor. On est pas prêt d'oublier Ana/ Adso de Melk et Beatriz/Guillaume de Baskerville dont l'unique arme dans les rues de Barcelone est le langage.
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Barcelone, 1952. Ana Marti Noguer est pigiste à la Vanguardia. Son père Andreu Marti, collaborateur de ce journal, en fut renvoyé.
Il vivote avec son épouse, Patricia Noguer, en tenant une épicerie.
Survient une affaire criminelle et les autorités choisissent la Vanguardia pour la couvrir.
La veuve d'un médecin franquiste, Marione Sobrerroca a été assassinée à son domicile. La victime était une notabilité.
Un congrès Eucharistique doit se tenir à Barcelone, cette enquête doit avoir un résultat rapide...
Isidro Castro, modeste inspecteur, est chargé de cette affaire.
Le rédacteur en chef d'Ana Marti Noguer lui permet de démontrer ses compétences. Passionnée par les polars, elle se lance et écrit un article qui lui permet d'oublier ses chroniques mondaines habituelles.
Les autorités exigent des résultats, mais en ménageant les élites de Barcelone...
Ce roman nous plonge dans l'Espagne franquiste des années cinquante et nous propose une enquête complexe et politique.
Belle écriture.
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C'est vraiment un polar qui sort de l'ordinaire car la philologie y joue un rôle important.
J'apprécie de vivre dans un pays où, pour rester en vie, je n'ai pas besoin d'exécuter un travail d'équilibriste constant pour échapper à la police ou à des personnes malveillantes.
Pauvres espagnols subissant, en 1952, encore le régime franquiste !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le volailler dit que ce sont les francs-maçons qui ont fait le coup. Ils ont besoin d'yeux pour leurs rituels. Ils les font sécher à petit feu, comme des pruneaux ou des cèpes. Ensuite, ils les coupent en rondelles. D'après le volailler, ils préfèrent les yeux bleus.
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Elle tira un bloc-notes de son sac, inscrivit le mot " abondance " et sa nouvelle définition dans la marge : " Quand quelque chose existe en quantités à peine suffisantes. "
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Il ne comprenait pas le besoin qu'avaient les gens de dévoiler leur vie privée aux autres, de présenter inutilement des failles à leurs ennemis.
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