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EAN : 9782378801281
175 pages
L' Iconoclaste (01/04/2021)
3.82/5   73 notes
Résumé :
Premier roman de Catherine Robert, La caresse du loup est un conte noir de deux soeurs face à un prédateur.
Le prédateur c'est Jean-Loup, qui, sous de beaux habits de violoniste, va briser à tout jamais le destin des deux soeurs inséparables, Chloé et Clara. Un après-midi ensoleillé, il attire Chloé, 7 ans. La voilà victime d'une agression sexuelle. N'osant l'avouer, elle s'emmure dans le silence et enfouit ce traumatisme au fin fond d'elle-même. Les deux so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Chloé et Clara deux petites filles, deux soeurs complices qui s'aiment . Chloé, la plus grande est celle qui protège Clara, qui lui montre, qui l'aide, mais voilà en 5 minutes tout bascule. Les rôles vont alors s'inverser. Chloé s'efface dans tous les sens du terme jusqu'au moment où aidée par sa soeur elle va oser!
Ce roman est, comme toujours jusqu'à présent avec cette maison d'édition, une bonne surprise.
L'auteur montre comment en une fraction de seconde, la vie peut-être chamboulée et parallèlement montre combien le chemin est long pour se reconstruire. C'est bien fait, l'histoire est tristement vraisemblable. le
prédateur est, quant à lui, très bien décrit, charmant, charmeur, aimé de tous et c'est ce qui en fait le bourreau idéal.
En quelques pages, Catherine Robert, nous relate donc, sans apitoiement, l'histoire tristement banale d'une agression sexuelle sur une petite fille. Ce roman n'en n'est pas moins intéressant car la plume est agréable et la façon dont on est témoin de la reconstruction de Chloé est jubilatoire.
Beau premier roman.
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La caresse du loup
Catherine Robert
1er roman
L'Iconoclaste 2020, 176p


C'est un roman qui met d'emblée mal à l'aise. Il parle -et il le faut, la littérature a pour rôle de dire les choses- d'une agression sexuelle sur une petite fille, Chloé, de huit ans.
C'est l'anniversaire de sa soeur, Clara, qui fête ses sept ans. L'anniversaire sera célébré à la plage. La maman est affairée avec ses deux derniers et très jeunes enfants. Les trois autres préparent leurs sacs. Chloé remonte dans sa chambre chercher son maillot de bain. Jean-Loup, un violoniste doué, ami de la famille, la petite quarantaine, se trouve dans la chambre du fond, en peignoir. Pour y accéder, il faut passer par la chambre de Chloé et de sa soeur. Il appelle Chloé, lui dit de ne pas avoir peur. Chloé sent qu'il ne faut pas répondre à l'appel, mais quand son père ou sa mère l'appelle, elle y va, donc Jean-Loup l'appelle, sans doute pour lui montrer son violon, parce que Chloé joue elle aussi du violon, elle y va. Or Jean-Loup se caresse la verge avec la main de l'enfant. Chloé vient de quitter l'enfance. Toute l'après-midi, elle sera comme morte. La mère ne s'aperçoit de rien ; le soir, elle demandera d'aller dans l'autre chambre, sa mère ne sera pas alertée ; désespérée elle demande alors à sa soeur de la cacher dans son lit. Clara accepte et lui propose de mettre sa poupée dans le lit vide. Jean-Loup, qui veut Chloé, n'insiste pas devant la ténacité de sa soeur qui lui répète qu'elle dort. Clara oublie l'événement, Chloé du jour au lendemain ne veut plus entendre parler de tout ce qui fait une fille, la fille. La mère ne s'étonne toujours pas.
Dix ans plus tard, l'épisode revient à la mémoire de Clara qui en parle à la famille. Chloé ne parle pas, quant à elle, de l'agression proprement dite. Les parents sont sidérés, les autres membres de la famille sont dérangés par cette révélation, et préfèrent l'étouffer.
Nombre d'années plus tard encore, il s'agit d'obtenir réparation, les soeurs portent plainte, trop tardive, la prescription joue, puis veulent faire reconnaître, de manière plutôt rocambolesque, ses torts au pervers. Enfin Chloé imagine une vengeance qui laisse perplexe, et qui cadre mal avec le personnage renfermé.
On dit de ce roman qu'il est un conte noir ; à un moment, Chloé est comparée au chaperon rouge, et Jean-Loup, naturellement, au loup. Je m'intéresserai au personnage de la grand-mère, Laurence, par qui le drame arrive : c'est elle qui a présenté Jean-Loup à sa famille, elle qui l'a accueilli dans son atelier (Laurence aime les arts et les artistes), par amour pour la musique et parce qu'elle apprécie la façon dont il la joue. Jean-Loup, d'une certaine façon, a trahi la grand-mère pour qui il a joué lors de la messe de funérailles. La grand-mère n'a donc pas cerné le personnage. Et pourtant chacun de se rappeler qu'il a vu Jean-Loup nu arrosant ses plantes, et se cachant, lorsqu'il est aperçu, derrière son arrosoir. Mais personne ne dit rien. La gêne, la honte... ou le scandale que ce fait - qui se répète- provoquerait dans un certain milieu ?
Les frères aînés, tout comme les enfants cadets, de Chloé restent bien silencieux et passifs devant le drame. le père de Chloé ne fait pas grand-chose non plus. Si Jean-Loup s'est conduit ainsi avec sa fille, peut-être d'autres fillettes sont-elles victimes. Il s'engouffre dans sa prostration.
Cette passivité m'a heurtée. Elle s'oppose violemment à l'indignation de la policière qui ne veut pas que des pervers agissent en toute impunité. Alors naturellement la volonté de Clara qui se démène pour faire payer le criminel, l'amour qu'elle porte à sa soeur qu'elle voit détruite, me touchent. le portrait du pervers est aussi bien traité, celui qui se cache sous sa mèche soignée, sous son statut d'artiste, et qui pervertit tout. Lui est malade, mais les bien-portants laissent faire.
Ce premier roman ne me semble pas abouti ; les dialogues manquent de force, et les personnages de profondeur. L'ensemble, écrit avec sobriété, manque de naturel. C'est dommage, car le sujet, bien que douloureux, est fort. Catherine Robert a-t-elle été touchée de près par un drame de ce genre ?
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Roman dur, poignant, lu dans un souffle.
Juillet 1984, en Bretagne, alors que Clara vient de fêter sont 7ème anniversaire dans la joie et l'amour d'une grande famille aimante, sa soeur, Chloé, 8 ans et demi, subit des attouchements d'un ami de la famille, Jean-Loup. Celui-ci lui dit qu'il viendra la chercher le soir même dans son lit. Chloé se réfugie alors dans les bras de sa petite soeur qui la défend contre le prédateur en disant "non" jusqu'à ce qu'il cède. Chloé s'enfonce alors dans l'auto-destruction : elle se mure dans le silence, dans la honte, dans le dégoût d'elle-même, dans la culpabilité de n'avoir pas su dire non, elle efface toute trace de féminité en elle pour éviter le regard des hommes, elle vit seule. Clara ne peut accepter cette situation et va tout faire pour aider sa soeur. Cela passe par la recherche, 32 ans plus tard, de l'aveu du prédateur, la mise en écriture du traumatisme et la main courante déposée auprès de la police comme exutoire, les faits étant prescrits.
Le récit est sans concession, coupant, tendu; l'auteure réaffirme le rôle de la parole dans le processus de reconstruction après un traumatisme, même bien des années après les faits qui l'ont généré. Elle décrit avec sensibilité les réactions des parents, de la famille proche. Mais avant tout, ce roman nous émeut par la force du lien qui unit les deux soeurs, la cadette protégeant l'aînée, ne lui lâchant jamais la main, souffrant avec elle et pour elle. C'est la détermination de Clara qui sort Chloé de l'enfer dans lequel elle se noie.
Je regrette, cependant, une fin de roman, qui je n'ai pas ressenti comme raccord avec ce qui précédait; j'ai eu l'impression d'un dénouement un peu bâclé, comme si l'auteure ne savait plus comment conclure.
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A quel âge réalisons nous, que le loup, n'est autre qu'un proche, une connaissance, un curé, un instituteur, un moniteur, un ami, un homme?
A quel âge ?
Trop tard!
Trop tard, pour savoir que ce n'est pas normal !
Trop tard, pour savoir que nous ne sommes pas coupable !
Trop tard, pour savoir que nous avons le droit de dire NON!
Trop tard, pour savoir qu'il faut le hurler, le crier, le dénoncer, le dire, le confier...
Nous savons Trop Tard que nous seules pouvons faire de notre corps ce que nous voulons, faire aux autres corps ce que nous désirons, que personne ne peut jouir de notre innocence, de notre enfance, de notre ignorance...
Que personne ne peut abuser de notre confiance!
Et même si nous racontons?
Combien nous entendent, nous croient, agissent, quand nous sommes paralysées...?
Ce livre, un conte? Non, un cri, le cri d'une vie volée.
Le silence, assourdissant!
Une justice, qui enfin, bouge, un peu, aujourd'hui, seulement...
On le nomme loup dans les contes pour enfants, il se nomme pédophile... et il n'a aucun signe extérieur qui nous laisse le temps de fuir...

A lire!

Mais surtout, trouver les mots pour que vos enfants les démasquent...
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TELLEMENT NÉCESSAIRE 👊

Chloé a huit ans, elle est pleine de vie et passe des vacances en Bretagne avec sa famille. Cet été là, elle est victime d'une agression sexuelle commise par un ami de ses parents invité a séjourner dans leur logement de vacances.
"Il y a un loup dans la maison et personne ne s'en est aperçu."
Un lourd secret que Chloé va partager uniquement avec sa soeur, Clara. Suite a cet épisode, le sourire de Chloé s'estompera à jamais et elle portera toujours cette marque indélébile en elle... Au fil des années, avec l'aide de sa soeur, Chloé va parvenir à verbaliser ce qu'elle a vécu et trouver la force de se relever...

J'ai lu ce livre d'une traite! Littéralement. Impossible de le reposer. Ce roman au titre parfaitement choisi met des mots sur l'innomable.
La caresse du loup c'est le chemin de deux soeurs pour renouer à la vie. Une ôde à la résilience et à la puissance du lien de sororité.

Que j'aime ces lectures si nécessaires! Il est indispensable de libérer la parole sur ces sujets là et ce roman devrait encourager certaines victimes à verbaliser ce qu'elles ont vécu afin de pouvoir se tourner vers une reconstruction.

Dans la lignée du mouvement #MeToo ou encore du célèbre "Le consentement" de Vanessa Springora, ce roman c'est l'histoire de Catherine Robert, son autrice. Professeure de lettres et de théâtre, elle est aussi Clara, qui vient confier ici sa propre histoire pour que la vérité soit dite.

Si les mots peuvent parfois paraître un peu froid ou distants, ils sont le reflet d'une réalité crue qu'il est parfois difficile d'accepter. D'ailleurs, "Ce n'est pas possible" ont été les premiers mots des parents de cette fillette devenue grande.

Un lecture coup de poing que je suis très heureuse de vous partager et un cheminement vers la résilience inspirant !
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Ils sont là, tout près, tandis qu'elle est à l'autre bout du monde. seule, dans un désert gelé. Seule avec un loup.
Chloé est figée dans ce lit. Clouée. Ça empeste. Personne n'a remarqué que Jean-Loup était dangereux parce qu'il s'est déguisé derrière une mèche bien peignée, de beaux yeux bleus et un grand sourire. Personne n'a rien vu. Mais elle, à cet instant précis, elle le voit.
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Ils sentent bien que la plainte les dépasse. Mieux vaut garder ça dans le cercle de la famille. Un bon couvercle et beaucoup d'amour. Alors chacun épaule Chloé du mieux qu'il peut. Ils mettent en oeuvre tous les contreforts possibles pour permettre à l'édifice de tenir malgré ce sol instable. Pourtant, ils savent qu'on ne construit pas sur une ou deux pierres posées au fil des ans.
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Personne n’a rien vu. Mais elle, à cet instant précis, elle le voit. Une brûlure épouvantable traverse la main de Chloé, remonte son bras, parcourt son corps de glace et attaque son esprit. Tout son intérieur de petite fille se consume, montagne de cendre.
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- Vous comprenez, vous, qu'il n'ait jamais été entendu? Jamais convoqué? Jamais inquiété ?
La juriste ne peut dissimuler son trouble.
-C'est vrai que ça peut paraitre étonnant..
- Pour lui, c'est "sans suite" . Pour moi, c'est "à jamais" .
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Si seulement l'oubli pouvait laver, le silence effacer, comme la marée balaye le château de sable.
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