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EAN : 9782352120407
55 pages
6 Pieds sous Terre Editions (19/06/2008)
3.7/5   10 notes
Résumé :
Il est urgent de faire un temps mort.
Réapprendre à vivre sans s'oublier dans douze heures de travail quotidien, partager du temps avec sa famille, retrouver les amis perdus.

Nous retrouvons l'auteur de Dernier Etage, Igor et moi, Dunk chicken and blood... faisant le point à l'aube de ses 40 ans, plus que jamais accro à la bande dessinée, issue quasi-rédemptrice à une vie qu'il a oublié de vivre.

"Je raconte l'histoire de ma d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je me demandais pourquoi Gilles Rochier se mettait (presque ?) toujours en scène dans une 'cité' alors qu'il n'y vit plus - je crois. Il en est originaire, mais on le voit adulte, aussi, dans ses albums : le petit brun ébouriffé & mal rasé, c'est lui !

Ici, le personnage qui lui ressemble se retrouve au chômage après douze ans d'activité professionnelle.
L'économie ne semble pas florissante dans son coin, et ce n'est pas facile de chercher du taf loin quand on a une compagne et des enfants. Il va donc devoir apprendre à vivre autrement. Cela pourrait être l'occasion d'une reconversion, pour lui qui aime dessiner.

« Ma boîte ferme. Fatigue, dépression. Plus d'envie. Me voilà dans le vide. Je dessine. Je retrouve mes potes. Laissés sur le bord de la route du chomdu. Graver ce moment de rien. (...) Faire un temps mort. »

Aux potes, aux anciens voisins, il peut dire qu'il n'a plus de boulot et n'en cherche pas, ou pas 'un vrai', pas tout de suite. Avec certaines personnes, c'est plus difficile, elles ne peuvent pas comprendre - une vieille tante, par exemple.

Encore un bel album de Gilles Rochier : sensible, tendre, doux, drôle, plein d'amour fraternel entre potes. Et toujours cette sincérité d'un regard d'enfant / d'ado, que j'aime tant chez cet auteur :
« Voir que l'on est devenu des adultes avec toujours 16 piges dans la tête. »
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Un des derniers travailleurs de la cité vient de perdre son emploi. Il va devoir occuper ce temps libre imposé afin que ne soit pas un temps mort mais un temps utile. Son problème va être de ne pas sombrer dans la glandouille comme ses copains désoeuvrés.

Le héros va décider de dessiner la vie de la cité à travers les croquis qu'il va faire de ses habitants. Il va déambuler dans sa cité ressemblant à beaucoup d'autres cités : des grands bâtiments qui surplombent un parvis, sur le parvis des habitants qui vont vers leurs différentes occupations, vers les différents lieux de vie comme les commerces, la maison des jeunes.

Dans la cité, tout le monde se connaît ou croit connaître tout le monde. On est souvent dans des relations de surfaces liées à des représentation, à des impressions, à des ressentis. Parfois les personnes s'écoutent mais ne s'entendent pas.

Au milieu de cette foule de la cité, Gilles Rochier choisit de mettre en évidence des solitudes qui sont parmi les autres sans être vraiment là. Il ne va pas tomber dans les clichés mais reproduire des situations avec réalisme et un regard bienveillant. C'est le cas pour les sports des cités : le basket (street-basket), le skate et les rollers avec le parcours aménagé. On va découvrir les adolescents avec leurs casquettes, leurs grands sweats ou tee-shirts de basket et bien sûr les pantalons baggys.

Gilles Rochier propose un graphisme très précis en noir et blanc. Il donne beaucoup de détails dans des dessins parfois un peu naïfs. Il donne à voir ce qu'on ne voit pas dans ces villes de grande solitude. Il présente des gens du bas et choisit parfois de les montrer du haut. Ses traits et ses angles de vues sont pleins de poésie et j'ai beaucoup apprécié cette approche poétique qui permet de porter une autre regard sur la cité, qui n'est pas seulement un lieu de non droit, un lieu de deal.

Un temps mort est une coupure dans certains matchs comme au basket, c'est l'occasion de faire le point, de prendre des informations et de repartir sur de nouvelles bases. le temps mort est une suspension du temps pour une prise de recul. Il faut faire en sorte que le temps mort ne soit pas un temps perdu et qu'il permette de rebondir. C'est la démarche du héros.



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J'ai découvert par hasard Gilles Rochier avec « TMLP », un livre qui m'avait marqué où il évoquait sa jeunesse dans une cité. « Temps mort », paru trois ans auparavant, s'apparente à un premier essai sur le genre. On retrouve la cité, les relations entre les personnes, l'aspect autobiographie/autofiction… C'est une chronique sociale avant tout qui nous est proposé par 6 pieds sous terre.

On suit l'histoire d'un homme qui, après douze ans, se retrouve au chômage. le voilà qui retourne dans son quartier, recroisant les gens qu'il avait connus. Mais si ces derniers sont habitués à l'inactivité, ce n'est pas le cas du personnage qui tombe vite dans une forme de dépression. Il veut profiter de cette mauvaise passe pour se remettre au dessin et à la bande dessinée.

On devine rapidement la partie autobiographique de l'ouvrage. L'ensemble est construit sur une série de saynètes basées sur des dialogues savoureux. le personnage est beaucoup vu de dos. Il essaie de se reconstruire et de se motiver pour publier un bouquin. le parallèle avec les rappeurs de banlieue qui doivent sortir un disque depuis dix ans mais dont on n'a jamais entendu une rime est particulièrement pertinent du coup…

Ce qu'il manque à ce livre, c'est un véritable fil rouge. Il s'arrête brutalement. La chronique d'un être perdu dans l'inactivité n'est pas inintéressante mais il manque un petit quelque chose que « TMLP » saura trouver quelques années plus tard. le livre en lui-même est peut-être la réponse à nos questions ?

Au niveau du dessin, Gilles Rochier a un style particulier. le trait est chargé et paraît très brouillon. Mais il suit son chemin et après une première impression compliquée on s'y habitue. Les cases sont nombreuses et surchargées en texte. La coloration en bichromie est pertinente, ajoutant du volume au trait tout en gardant un ambiance assez terne adaptée au sujet.

« Temps mort » est un ouvrage réussi sur les relations humains (notamment en banlieue). Il ne lui manque qu'un fil rouge et une fin plus solide pour pleinement convaincre. C'est finalement un brouillon à « TMLP » qui gommera toutes les imperfections de ce livre.
Lien : http://blogbrother.fr/temps-..
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2006 Gilles Rochier approche de la quarantaine et se retrouve au chômage. Remise en question, dépression puis changement de vie. Il en profite pour s'occuper davantage de sa famille, renouer avec des amis et surtout observer la cité, son quartier, ses amis, les comportements.
Pas d'histoire, plutôt des chroniques. Observation, ironie, détachement.
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(...)
En effet, si TMLP évoque l'enfant et la jeune cité, Temps Mort raconte l'homme et le vieux quartier. Armé de son carnet de croquis ou simplement se déplaçant au gré de sa vie quotidienne, l'auteur/personnage parcourt la cité dans de multiples saynètes montrant un aspect de la vie dans les barres d'immeubles. On retrouve les mêmes qualités que dans TMLP. Gilles Rochier utilise la bande dessinée comme un documentariste utilise sa caméra, comme un regard sur le réel, sur la vie de tous les jours, comme un simple témoin, sans jugement, sa apriori. D'ailleurs, détail amusant, le lecteur voit la plupart du temps le héros de dos. le travail du regard est là, renforcé par les multiples croquis qui ornent les pages. Elles ne sont pas là pour faire joli, elles illustrent le propos, renforçant l'impression de réalité immédiate. le dessin prend alors toute sa force et devient aussi puissant que l'objectif du caméraman, dévoilant même des sensations particulières.

On retrouve également le dessin si particulier de Gilles Rochier, celui qui donne tant de bonheur aux aficionados de la ligne claire année 80. Je suis certain que ces derniers ont dû s'étouffer à la cérémonie de remise des prix d'Angoulême quand TMLP a reçu le prix révélation. A bien y regarder, les immeubles sont droits, fouillés, détaillés parfois, on sent la rue et son atmosphère particulière tandis que les personnages sont de vraies gueules cassés, burinés par la vie, par les émotions, par le désoeuvrement. le contraste décor réaliste / personnages caricaturaux n'est pas sans rappeler certains grands noms de la ligne claire.
(...)
Lien : http://www.iddbd.com/2012/05..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Bah ! L'immeuble là...
... Tu as vu comme il est beau, on dirait un grand arbre. L'été, les fleurs, c'est le linge aux fenêtres, toutes ces couleurs c'est beau. Et puis l'hiver, hop, on range tout ça, on ferme les fenêtres et l'arbre est déplumé, triste, sans couleur.
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Bah !!! Je comptais un peu sur toi pour me filer un coup de main sur la glandouille. Ca fait des années que tu pratiques. J'ai cru que l'on ferait ça ensemble.
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- Alors, plus de boulot, c'est terminé. Chômage.
- Ouais.
- Galère. Hein ? Ça doit te faire super bizarre.
- Bof ! Un peu.
- Depuis combien de temps tu bossais ? 10, 15 piges ?
- 12 ans.
- Ouah !! Le délire. J'ai jamais connu ça moi !! Tu vas faire quoi maintenant. Hein ?
- Je ne sais pas trop. Me reposer sûrement.
- Tu t'es pas fait un programme sympa.
- Non !
- Hé ! Organise-toi mec reste pas comme ça.
- Bah !!! Je comptais un peu sur toi pour me filer un coup de main sur la glandouille. Ça fait des années que tu pratiques. J'ai cru que l'on ferait ça ensemble.
- Ah non mec ! La glandouille c'est perso.
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[ après les obsèques de l'oncle, la tante : ]
- T'as vu il y avait même monsieur le Maire.
- Ah ! Oui ?
- Il aurait été très content Tonton. Tout le monde l'aimait bien Tonton, tu sais ! Sauf la famille.
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