En jouant, l'individu "est capable d'être créatif et d'utiliser sa personnalité entière" disait
Winnicott. le jeu peut construire, oui, mais il peut aussi détruire, dans certains cas, nous démontre
Hélène Romano, docteur en psychopathologie clinique et "psychothérapeute spécialisée dans le psychotraumatisme".
Cet excellent ouvrage de prévention destiné à ouvrir les yeux de parents ou enseignants dans le déni, la banalisation, ou l'ignorance de certaines pratiques dangereuses s'appuie sur différents cas cliniques ou témoignages scolaires ou post-traumatiques.
"Lorsque le je est en danger, il n'y a plus d'exploration possible de soi, il n'y a plus de jeux possibles" nous alerte
Hélène Romano.
Incompréhension,souffrance psychique,manque de réconfort familial, "pétrification émotionnelle", l'enfant ou l'adolescent se met parfois en danger (seul ou à plusieurs) pour "avoir l'illusion d'exister" ou "la sensation d'être supers".
Ces comportements sont "difficilement repérables" car ils mettent en jeu virtuel ou réel des boucs émissaires qui se taisent par honte.
La violence déployée est inadmissible car elle vise à se détruire soi même en mettant "en scène le traumatisme vécu" (ce que dénonce également
Boris Cyrulnik dans Quand un enfant se donne la mort) ou à détruire les autres (ex: on filme la victime agressée sur son portable, on diffuse sur internet pour le détruire dans sa dignité).
Le plus choquant, outre le danger de mort encouru psychique ou physique (coups, strangulation...) pour soi-même est celui que le meneur fait encourir à de plus faibles sous son emprise. L'enfant et les jeux dangereux devrait être acheté par chaque parent et enfant préventivement pour parler, pour en parler, pour se parler.