Darius est un homme qui a peur, même du vent. Il pense qu'il lui en veut, a des mains et l'agrippe... Cet homme étrange, délirant, souffre de maladie mentale et fréquente cinq jours par semaine un hôpital de jour.
Pauline est soignante dans ce service. Elle reste sidérée par son histoire, car il a tué une femme de 41 coups de couteau.
Elle est obnubilée par ce personnage qui envahit son quotidien.
Cette rencontre imposée par sa profession a un impact direct sur sa vie personnelle... Elle emmène Darius chez elle, et même en vacances, n'arrive pas à se détacher. Alors elle lit, elle écrit, elle se replie sur elle même parfois, à tel point que son mari lui demande de changer de travail...
Pourra t'elle le soigner ?...
Roman en 41 chapitres pour 41 coups de couteau... Cela partait plutôt bien mais autant dire tout de suite que je n'ai pas du tout aimé le contenu de ce livre.
A mon sens, le travail soignant consiste à aider ce genre de patients dans leur quotidien, il convient de s'intéresser à l'Homme, l'être humain avant de s'occuper des faits et passages à l'acte de celui ci aussi violents soient ils.
La neutralité est de mise, il n'y a pas à avoir de l'empathie ou de l'antipathie, il convient d'avoir un positionnement soignant avec une juste distance thérapeutique.
Partir du fait divers est comme poser trop rapidement un diagnostic, c'est mettre une étiquette. Une fois l'étiquette posée, il est bien difficile d'avoir une pensée personnelle et de rencontrer l'Autre. Alors oui tout devient compliqué.
Ce roman qui semble autobiographique pose question sur la façon dont cette auteure aborde son métier. Exorciser ses peurs en lisant et écrivant très bien mais ce doit être épuisant de ramener son travail à la maison...
Observer l'état clinique du jour et se positionner en fonction semblent plus efficace et confortable pour soignants et soignés.
En résumé lecture très décevante... Peut être en attendais je trop ?...
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synthetique, factuel, raconté au present, on y est mais sans vraiment d'attachement aux personnes, on se sent spectateur mais c'est tout de même un rien angoissant. En tout cas déprimant. Heureusement texte court. Ce fut interessant de capter l'ambiance de travail en psychiatrie.
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Malgré la douleur, Darius, se propulse hors de sa chaise, quitte la pièce en claudiquant. Au passage, lui balance un regard plus noir que ses vêtements, plus noir que le fonds d'un puits au coeur de la nuit, plus sombre que les fonds marins les plus profonds. Un noir où elle se noie.
Pauline lorgne son propre grand verre de chocolat chaud, la généreuse portion torsadée de crème fouettée maison qui le coiffe. A l'aide de sa petite cuillère, elle décapite la crème poudrée de cacao, la gobe, se délecte de l'épaisseur sucrée qui s'enroule autour de sa langue.
Dans la chaleur, pourtant, le gel. Peut-il faire si chaud, peut-on transpirer autant au soleil sous un ciel bleu sans nuage et sentir sa peau se glacer ainsi dans le vent brûlant ?
Le vent souffle aujourd'hui et le vent veut jeter du sable dans les yeux de l'homme qui marche à côté d'elle. Le vent soulève la poussière de l'allée par petits tourbillons et les rabats durement sur les promeneurs. Ça griffe, ça râpe, ça crépite sur leur peau, sur leur visage, dans leur nez, leurs oreilles, leurs cheveux, leurs vêtements, leurs sandales. Mais lui seul accuse le vent de lui en vouloir. Personnellement.
- Oh ! Regardez les fourmis noires sur la table blanche ! Elles ont repéré des grains de sucre ! On dirait qu'elles écrivent de tout petits mots serrés les uns contre les autres !
Mary Dorsan Méthode éditions P.O l': où Mary Dorsan tente de dire de quoi et comment est composé son livre "Méthode", et où il est question notamment d'une ergothérapeute et de la souffrance au travail, de la différence ou de la confusion entre narrateur, un personnage de roman et un auteur, d'un permanence syndicale et d'une manifestation du premier mai, de Méthode Sindayigaya et de Georges Perec, du furur et du conditionnel, de souffrance au travail et d'hôpital, à l'occasion de la parution de"Méthode" aux éditions P.O.L à Paris le 29 avril 2021.
"Méthode est un homme humilié. Ce récit est sa revanche.
Mais il ignore tout de mon travail.
Il ne me reste que l'écriture. Comment supporter autrement
la grande douleur et la solitude de tant d'hommes
et de femmes ?"
+ Lire la suite