Best est métis, il vit avec son oncle noir Tomlison dans une cabane au bord du Grand marais ; au-delà brille le phare dans lequel travaille le père de Best, Eliah, la seule famille du garçon car sa mère Martha est morte à sa naissance tout comme son frère jumeau, Ernst. Il est moqué et harcelé à l'école, il mène une vie vide et il rêve de retrouver son père, ce héros. Il décide de traverser le Grand marais avec une camarade d'école, Rosa.
Davide Rondoni nous emmène dans un autre monde et dans un autre temps, peut-être les Etats-Unis d'Amérique et en particulier la Louisiane à la fin du 19eme ou au début du 20eme siècle. le héros, Best, est orphelin de mère et son père travaille dans un phare mais il ne l'a plus revu depuis sa petite enfance.
Le roman se découpe en quatre parties, la description de la vie pauvre du héros avec son oncle, le harcèlement dont il est victime a l'école par deux camarades, les témoignages des anciens amis de son père puis la traversée du Grand marais avec une amie, Rosa.
L'auteur décrit avec poésie le vide de ce monde, la dureté de la vie, l'impuissance des hommes, le néant de toutes ces existences. Seul l'espoir fou d'un enfant de retrouver son père qui semble l'avoir oublié, peut donner un sens à l'existence. Ce roman a remporté le prix Andersen en 2015 et La Joie de lire le publie enfin aujourd'hui. Ce texte est avant tout une recherche littéraire avec un soin particulier aux portraits des personnages hors normes, de petites gens au fin fond d'une campagne oubliée et aux descriptions des paysages amples, vides et dangereux.
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Le ton extrêmement sérieux du narrateur contraste avec la minceur des éléments énoncés, un essentiel correspondant aux pensées d’un jeune enfant. Le petit Best aux émotions fortes nous émeut en profondeur, à la fois entouré d’amour et rudoyé par les grands.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Disons-le franchement : Best habitait un des endroits les plus moches du monde. Vraiment moche, d'un certain point de vue. Des marécages à n'en plus finir, la mer trop loin, une maison en bois un peu déglinguée.
Mais à bien regarder, ce n'était pas tout à fait vrai. Des histoires, des aventures, il y en avait plein, même dans un endroit pareil. Comme partout ailleurs. (p.15)
Si tu ne regardes pas bien, le monde paraît ennuyeux. Pourtant, même l'endroit le plus ennuyeux du monde réserve des surprises. Si tu regardes bien.