Ruisseau d’opales suivi de L’île aux hiéroglyphes

Ô ma peau emplis-toi
de douces senteurs et de molécules aériennes
de pins maritimes
des lauriers roses qui au ciel se mêlent
avec des vapeurs d’enfance
ainsi qu’aux roses trémières pailletées
qui grimpent tout contre les maisons de plein pied
et blanches de l’île d’Oléron

Les mouettes t’emportent avec des cris mignons
et des pelages bleutés dont le blanc
rappelle la pureté des colombes

Le mystère mystique est fier et humble
comme un palmier abondant
où se sublime le temps
je veux sentir ses vagues
encore et encore
illuminer mon cœur
baigner mon âme
dans la douceur

Je veux te conter les histoires inaudibles des pierres
qui ne parlent qu’aux yeux
ô mon âme entend son aveu
l’Amour est au-delà de l’art
il t’enveloppe mieux qu’une plage de sable fin
caressant tes cheveux
avec le vent marin
ramenant des vagues les parfums bleus

Je veux te consoler dans ce silence où saigne
fluorescent le ciel
comme pour rappeler du Christ la beauté
unie avec les derniers rayons du soleil
et les premiers
et dans la candeur du feu lunaire en croissant
qui embrasse le visage de mes songes
Je veux t’aimer toute la vie sans être égoïste
je veux te donner du rhum des épices et de l’eau
et puis des mûres des forêts sableuses
et des oreillers moelleux

je veux te donner la possibilité d’aimer
et de trouver de la paix où les anges
dansent dans une crème voluptueuse

ma plume de vie je veux t’emporter loin
des repères illusoires du monde
loin des pensées artificieuses ennuyées
par-delà les sens pour les transcender
et près du Cœur de l’univers qui connaît chacun
sans être impersonnel ou un irrémédiable destin
que la justice diaphane ne touche

je veux t’emmener par amour du prochain
invisible et des milliers de fois
incarné devant mon regard
dans cette somptueuse cadence du soir
qui est le pressentiment du jour véritable et heureux

je veux te donner mon papier
tous les feux de la présence qui se marient à l’eau
et au silence où les musiques sont révélées
comme des possibilités suggérant l’infini
l’Amritam