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EAN : 9791097339487
200 pages
Editions du Volcan (23/02/2023)
4.76/5   19 notes
Résumé :
Emile Drascher est un allégeur, un métier d'élite mais difficile qui se transmet inéluctablement de génération en génération et dans le plus grand secret. Au décès de son père Maximilien, Emile est obligé d'interrompre ses études et de se rendre dans les colonies, les "terres bréhaignes" , pour reprendre le flambeau. Sur ces terres redoutables, le danger guette chaque jour Emile et ses trois compagnons clercs-allégeurs.
Là-bas, la mort règne en maître entre l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Zhukhabar a l'étoffe d'un bestseller par la qualité de l'écriture à la fois crue et poétique, la maîtrise d'une pensée philosophique, politique, sociale et humaine.
Le choix de la fiction qui permet la distance avec la réalité nous y ramène bien au contraire et là, c'est le lieu des interrogations et remises en question.
On ne peut qu'être touché.
J'y vois une grande habileté et surtout une magnifique force de conviction, une révolte qui pousse à dire.
Quelles sont les conséquences sur nous du carcan imposé par l'intransigence de la loi, depuis celle du père jusqu'à celle de l'état qui broie la personne, fait en sorte qu'elle soit en capacité de détruire l'amitié, l'amour, elle même.
L'oeuvre de Sammy Roussel a la dimension d'une tragédie où l'on joue à la vie, à la mort.
Elle est bâtie sur une terrible souffrance perçue et mise en mots.
Mais, l'espoir est bien là. Tout peut basculer. La machine peut s'enrayer, il suffit d'une erreur, la nature indomptée peut reprendre ses droits.
Il y a aussi cette fraîcheur, celle de l'enfance qui n'est jamais très loin, l'amitié, l'amour, la beauté et la poésie.
Sammy Roussel tout en préservant son originalité s'inscrit dans la lignée d'Orwell ,Barjavel...
Zukhabar est un livre qui compte
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"Zukhabar", quel nom étrange!Tout d'abord ,Je me suis demandée s'il s'agissait d'une anagramme ou du nom d'un lieu ? Peut-être celui de cette montagne aride sur la photo de la première de couverture ou encore celui de cet homme vu de dos avec un haut-de-forme ? Univers inquiétant ... (Mes compliments au photographe!)
Et puis , je me suis lancée dans la lecture , sans même jeter un coup d'oeil sur la quatrième de couverture ou encore sur les chroniques de mes "collègues " lecteurs , surtout pas!
Je me suis complètement immergée dans un monde inconnu, exotique et j'y ai délicieusement perdu tous mes repères!
Le héro y a une triple vie , on y suit en autres ses soirées,il y fait des rencontres .Les dialogues y sont truculents notamment en parlant de son rival: "Je trouvais le mec de Jane aussi attirant qu'un chausse-pied .Christopher avait l'allure d'un gorille .Il roulait des mécaniques et mettait le front en avant comme un bélier avant d'enfoncer une porte.Alma s'éloigna avec le primate pour le présenter à d'autres". Certaines descriptions sont également très drôles : "Elle s'approcha de très près .Je vis les poils de son nez s'agiter comme des toiles d'araignée".
Mais tout cela fait encore partie d'un monde ordinaire.
Il reste les autres dimensions du roman ; des hallucinations se mêlent au réel à travers des odeurs de sang , de terre sêche , de pourriture ,de fleurs aux parfums capiteux .
Notre héro , Emile , est un artiste , il peint des tableaux tout à fait particuliers qui me rappellent "The portrait of Dorian Gray " d'Oscar Wilde..
Pour terminer , certaines images pourraient être qualifiées de cruelles mais je dirais plutôt qu'elle sont chirurgicales .
En effet cet vue fonctionnelle des choses m'a fait réfléchir à une question d'actualité fondamentale qui est celle de la responsabilité de nos actes :"Doit-on obeir aveuglément aux ordres dits légitimes d'une administration autoritaire?"

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C'est un pays où il faut obéir à l'administration, sans discuter car les ordres ne sont pas faits pour être remis en cause. La loi n'a pas à être contournée et tout se passera bien sinon….
Émile est allégeur, comme son père avant lui. Un métier dont on évite de parler car le secret professionnel est essentiel alors pas de détails et une vie discrète. Pour cette tâche délicate, il revient d'une longue formation dans les colonies. Maintenant, il n'a plus le choix, il doit assumer et alléger…. Revenir en métropole après trois ans passés à apprendre, à manipuler, à se former en vase clos, est une épreuve. le monde a changé, évolué, lui-même est devenu un autre…
Il est chef et doit gérer chaque mission qu'on confie à son équipe. Si au début, ça se passe plutôt correctement, au fil du temps, ce n'est pas aisé pour lui, il ne se sent pas à sa place. Il souffre probablement du syndrome de culpabilité. Obéir ? Oui mais pourquoi et à quel prix ? Il est tellement mal qu'il ne sait plus que faire. Ses rapports aux autres que ce soit dans sa vie personnelle ou professionnelle sont empreints de doutes, de questions, de mal-être. Pour exorciser tout ça, il peint mais il est troublé, des visions, des odeurs l'envahissent….
Émile oscille entre deux univers, celui du travail, qu'il ne peut partager qu'avec quelques collègues, et celui, plus « classique » de son quotidien où il côtoie ses amis. L'écriture de l'auteur s'adapte au contexte. Une pointe d'humour dans certaines situations où il se « moque » gentiment, plus grave quand il évoque le malaise qui envahit Émile. J'ai trouvé cela d'une immense richesse. Sammy Roussel a retranscrit avec beaucoup de doigté les émotions et ressentis des protagonistes, notamment de l'allégeur. Son style est poétique, étincelant, léger malgré la gravité de quelques propos. L'atmosphère est prenante et l'ensemble bien équilibré est captivant.
Atypique, singulier, original, ce récit se démarque tout en nous renvoyant des interrogations bouleversantes sur la place du pouvoir, de l'autorité sur les hommes…
J'ai beaucoup apprécié cette lecture.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Je viens de finir ce livre avec l'envie de connaître la suite.
Ce récit dystopique est bel et bien empreint de poésie.
L'auteur joue avec la langue française sans grande difficulté et arrive à nous faire voyager dans les colonies.
Malgré l'obscurité qui inonde le protagoniste, on arrive à entrer dans son monde sans aucune difficulté.
Je conseille la lecture de ce livre.
Cet auteur est prometteur!
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Ravie d'avoir pu découvrir l'aventure d'Emile Drascher et de ces compagnons Laissez-vous emporter par ce roman suptil et agréable rempli de merveille et de principe très belle découverte pour ce jeune auteur remplie d'ambition je recommande les yeux fermés
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Un parfum de lait vanillé envahit soudain les escaliers. L'odeur chaude se substituait au moisi. Le cipolin des balustres reprenait de son éclat. Ma mère faisait des flans pâtissiers lorsqu'elle allait bien. Elle savait que je n'aimais pas la nourriture et que je m'alimentais par nécessité. Ses flans étaient ainsi l'une des rares choses que je pouvais manger sans faim. L'effluve mielleux se gorgeait de sucre à fur et à mesure que je m'approchais de la cuisine.
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Ma chère Dina et moi étions deux âmes sèches et nous échangions sans forcément nous parler, à nous remplir du regard de l’autre. J’avais en tête une dernière image d’elle qui pressait sans aucun sourire le jus frais d’un citron, avec ses doigts tordus comme des racines. C’était tout elle, ça, un peu mauvaise herbe sur les bords. Mais la mauvaise herbe constituait parfois la seule vie là où plus rien ne poussait.
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Elle me fixait. Elle évaluait ma tronche, mes sourcils froncés, mon air fou et sauvage. J’avais le visage dur, le dos fatigué, le cœur triste. En temps normal, je cracherais des insultes à en fracasser les vagues. [...] Elle se tenait là, immobile, grande et belle. Et ses vêtements dansaient avec le sable.
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Mon imagination prenait le relais quand mes yeux ne voyaient plus. Elle avait tendance à enjoliver la réalité. La chance... Je n'avais plus qu'à imaginer de douces images une poignée de secondes par jour.
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De l'étendue desséchée au-delà la fameuse ligne avec le ciel, celle où se perdait l'horizon. L'horizon plein de crevasses et de dunes. Des empreintes laissées jadis par des comètes brisées.
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