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Michael Lark (Illustrateur)
EAN : 9781607068716
104 pages
Image Comics (22/08/2014)
5/5   2 notes
Résumé :
While Forever keeps watch on her sister Johanna, she finds hints of rebellion brewing in LA. At the same time, the Barrets, a family of "Waste," lose their home and land, and must pursue their only chance for a better life - a 500-mile journey to Denver in the hope that one of their family will be noticed by the Carlyles and "lifted" to Serf status. - Collecting all five issues of "Lift," the second story arc in the New York Times best-selling series.
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Ce tome fait suite à Family (épisodes 1 à 4) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 5 à 9, initialement parus en 2013/2014, écrits par Greg Rucka, dessinés et encrés par Michael Lark (avec l'aide de Brian Level), et mis en couleurs par Santi Arcas.

Dans le secteur South Central de Los Angeles, Forever Carlyle va s'enquérir de la santé de Cady Rosales, après avoir ordonné l'exécution de son père (voir le tome précédent). Johanna Carlyle s'atèle à la tâche de gérer ce même secteur, dont elle a la responsabilité au sein de la famille (pour essayer de se faire pardonner son alliance peu glorieuse avec son frère (voir le tome précédent).

Quelque part dans une ferme du Montana, Bobbie et Joe Barret ne peuvent que constater que l'aide (payante) de la famille Carlyle n'arrivera pas à temps pour protéger leur domaine des inondations. le lendemain, ils ont tout perdu. Ils décident d'emmener leur fille Leigh et leur fils Michael au recrutement de l'Ascension (Lift), organisé par la famille Carlyle, auquel des milliers de gens tentent leur chance. Les prétendants subissent une batterie de tests physiques, biologiques et psychologiques. Seuls les individus les plus parfaits peuvent après coup faire valoir de leurs compétences professionnelles en espérant être embauchés par la famille Carlyle (= rémunération assurée, couverture santé, etc.).

À Los Angeles, Forever Carlyle enquête sur des vols de matériel et réussit à appréhender Emma, une femme ayant distrait l'attention de gardes en leur pratiquant des faveurs sexuelles. Ces différents fils narratifs sont entrecoupés de quelques retours en arrière sur l'entraînement de Forever Carlyle, par Marisol, et la supervision sporadique de son père.

Dans le cadre de la politique éditoriale d'Image Comics, le premier de tome la série était sorti très rapidement, avec une pagination assez faible (< 100 pages) correspondant aux quatre premiers épisodes. Ce point de départ était accrocheur, mais sans que les personnages n'acquièrent assez d'épaisseur, conduisant à un défaut d'empathie de la part du lecteur. du coup c'est presque par acquis de conscience qu'il se plonge dans ce deuxième tome.

Dans les premières séquences, Greg Rucka se contente de poursuivre son récit, avec les doutes qui commencent à faire mollement surface dans l'esprit de Forever Carlyle, sur sa réelle ascendance génétique, sur la forme oppressive de la justice expéditive qu'elle met en oeuvre. Parallèlement, Rucka montre une ou deux séquences d'entraînement de Forever enfant, assez classiques. Enfin il introduit un nouveau fil narratif, celui de cette famille de fermiers qui est obligé de tout miser sur une sélection peu probable pour accéder au statut privilégié d'employés de la famille Carlyle. À nouveau, cette lecture est assez divertissante, avec des dessins de types réalistes, avec un bon niveau de détail, et un encrage légèrement soutenu pour appuyer le côté désespéré de la situation.

Le lecteur découvre ainsi les 2 premiers épisodes de manière tranquille, en se disant que le niveau de divertissement est satisfaisant, sans que le récit ne déchaîne les passions. Toutefois, au fil de la découverte de l'intrigue, le malaise se fait de plus en prégnant, au point qu'il finit par s'interroger sur sa véritable nature. Pourtant à bien y regarder, il n'y a rien que de très classiques : une justice expéditive, un environnement post catastrophe écologique, l'oppression des masses laborieuses par une classe dirigeante, des espoirs qui reposent sur une bonne dose de chance, etc. Tout ça participe d'un récit d'aventures, avec une pincée de survie en milieu dégradé, sauf que...

Sauf que la composante relative au capitalisme est prégnante et utilisée avec une rare adresse. Des individus qui passent leur vie à essayer de s'en sortir, en remboursant leur emprunt, en rêvant de ne pas laisser de dette à leurs enfants. Des individus qui passent d'innombrables tests de sélection en espérant accéder à un emploi stable. Des individus qui sont prêts à utiliser leur corps comme une marchandise sexuelle pour obtenir un passe-droit. Des individus qui quittent tout, dans l'espoir fallacieux d'un avenir meilleur. Avec un tout petit peu de recul, le lecteur constate que Greg Rucka a écrit une métaphore sur le capitalisme comme outil d'asservissement, d'une rare puissance.

Tous les individus qui peuplent le récit deviennent autant de personnes asservies au système en place, que presque personne n'ose remettre en question du fait de la pénurie des ressources. Sous des dehors de récit d'anticipation, Greg Rucka dresse le portrait d'un prolétariat réduit à l'état de ressource humaine surabondante. le pire est qu'il n'y a pas vraiment de méchants dans cette histoire. Tout le monde accepte le système tel qu'il existe, faute d'alternative (ce qui ressemble furieusement à la situation politique actuelle où l'alternative au capitalisme peine à émerger). Même la famille Carlyle n'est pas mauvaise en soi ; elle essaye de redémarrer une économie de pénurie.

Avec ce point de vue en tête, les dessins de Lark deviennent encore plus désespérés et factuels, dans la façon dont ils montrent simplement le dénuement des individus, les barrières physiques érigées pour protéger les zones de richesse, etc. Tous les personnages sont représentés de la même manière descriptive, sans que les images ne donnent l'impression de favoriser l'un ou l'autre. Au fur et à mesure que le récit progresse, le constat devient de plus en plus terrifiant. Lorsque le lecteur se rend compte qu'Emma n'a d'autre choix que de capituler devant la pression des Carlyle, il pend conscience que tout adulte est dans l'obligation de s'inscrire dans un système qui lui assure l'assouvissement de ses besoins primaires (se nourrir, se loger, se soigner) de manière pérenne, que s'il ne le fait pas pour lui son altruisme le conduira à le faire pour ses proches.

Le lecteur est entièrement convaincu par le mode de narration prosaïque qui ne privilégie aucun personnage, et par le récit qui constate l'absence d'alternative viable, l'obligation de renoncer à ses idéaux.
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Merci à Emmanuel pour le montage et ClemB pour l'habillage sonore.
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