Je considère James Sacré comme le plus grand poète francophone des vingt dernières années, sinon des quarante dernières années. Plusieurs raisons à cela :
- l'ampleur de son oeuvre (autour d'une quarantaine de titres) ;
- sa caractéristique "poétique" réelle, c'est-à-dire "vivante" (la poésie, la vie) comme peu de poètes l'incarnent ;
- le travail sur la langue (Sacré est d'ailleurs détenteur d'une thèse de doctorat sur le "sang maniériste dans la poésie lyrique française à la fin du 16e siècle), ce qui donne à son écriture un éclat hors du commun : il sait manier la langue en dehors de la versification tout en faisant entrer dans ses consonances le son même de la versification... autant dire sublime ! ;
- la grande simplicité, sinon le minimalisme parfait, tout en profondeur et en accessibilité de compréhension de son propos : intériorité, sensation, description, tout est à fleur de peau, tout est "ressenti", tout est "juste" ;
- enfin, et ce livre d'entretien le prouve qui explique tout ou tant, sa relation au poème, sa relation presque intrinsèque, "génétique", avec la langue de la poésie : son écriture découle d'une opération alchimique de la poésie. Peu, très peu d'auteurs en sont à ce niveau.
Je recommande deux titres en particulier pour commencer à lire cet auteur :
- Viens, dit quelqu'un.
- La poésie, comme dire ?
Tous deux publiés aux éditions
André Dimanche et qui sont, à mes yeux, plus qu'indispensables : ils représentent l'essence même de la Littérature.