Correspondance : Georges Sand / Victor Hugo - Je m'aperçois que je vous aime, heureusement que je suis vieux !

Je m'aperçois que je vous aime, heureusement que je suis vieux !

✒️Le début de l'histoire épistolaire
La première lettre date de 1856, année de la publication des Contemplations. Mais ce n'est pas la publication des vers de Hugo qui encouragent le début de ces correspondances, mais un drame, celui de la perte d'un enfant. C'est lui qui prendra la plume le premier pour dire sa compassion à Sand, toujours marqué par la mort de sa propre fille, Léopoldine.

✒️Une relation complexe
Elle l'appelle “cher Maître" et lui dit “la vénérer. Mais cela n'empêche pas les deux d'exprimer leurs opinions, Sand lui dit ouvertement préférer sa poésie à sa prose lors de la sortie des Misérables. Hugo lui emploie sans cesse un ton mielleux qui fait parfois douter de sa sincérité. Une relation qui ne cesse d'osciller entre admiration et agacement, et pourtant, ils s'écrivent. Pouvait-il en être autrement avec deux êtres aussi libres et caractériel ? 😉

✒️ de mauvaises bases
Avant le début de ces échanges, George Sand ne cache pas le mépris que lui inspire le personnage de Hugo qu'elle juge prétentieux et cavaleur. Elle va même jusqu'à employer le terme de “l'autre” en parlant de lui lors de ses félicitations à Sainte-Beuve lors de son entrée à l'académie. Elle reproche en quelque sorte à l'homme de ne pas être à la hauteur du génie de l'artiste qu'elle admire. En particulier d'être parfois trop engagé politiquement.

✒️ L'admiration et la postérité
George Sand échangera bien moins avec Hugo qu'avec Flaubert, car leur relation ne restera que superficielle, ils ne se rencontreront même jamais.
Pour autant, les voir échanger à propos de la découverte de leurs oeuvres respectives donne à ces lettres un attrait historique incontestable.
Et quand la mort frappe en 1876 et emporte George Sand, c'est l'éloge de Victor Hugo que l'on prononcera “je pleure une morte et je salue une immortelle”.
Dommage pour Alexandre Dumas qui avait veillé toute la nuit pour écrire le sien.
Flaubert lui “pleurera comme un veau”.
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