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EAN : 9782246806899
352 pages
Grasset (16/10/2013)
3.08/5   241 notes
Résumé :
"Cherche esprit féminin détaché du monde. Capable d'exercer fonction de bibliothécaire pour un gentleman et ses livres. Pouvant cohabiter avec chiens et enfants. De préférence sans expérience professionnelle. Titulaires de diplômes d'enseignement supérieur s'abstenir." Mademoiselle Prim ne répondait qu'en partie à ce profil : bardée de diplômes et sans aucune expérience des enfants et des chiens. Elle est engagée et, après quelques heurts avec son employeur, un homm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (60) Voir plus Ajouter une critique
3,08

sur 241 notes
Délicatesse et lenteur sont les maîtres mots de ce roman qui nous emmène dans un village qu'on pourrait croire anglais, où tous les voisins aiment se rassembler devant un feu de cheminée avec une tasse de thé à la main afin d'échanger avec courtoisie des opinions sur la littérature, l'art etc...L'héroïne est une jeune femme qui vient d'accepter un poste de bibliothécaire au sein d'une famille peu conventionnelle.
Dit comme ça, ce roman avait tout pour me plaire, mais il y a plein de petites choses qui font que cette lecture a finalement été mitigée.
Le rythme très lent m'a un peu lassé par moment.
J'ai également trouvé que la mention à presque toutes les pages de noms de philosophes, tragédiens, penseurs et artistes divers donnait un aspect légèrement prétentieux à cette petite histoire simple.
La partie sentimentale du roman m'a quant à elle, semblé un peu naïve, à l'image d'une bluette d'adolescentes.
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Quand Mademoiselle Prudence Prim pénètre dans le village de Saint-Irénée d'Arnois, un sentiment d'allégresse la transporte. Après avoir répondu à une singulière annonce, la voilà qui se prépare à s'entretenir avec son futur employeur, un certain gentleman souhaitant trouver quelqu'un pour organiser sa bibliothèque, « pouvant cohabiter avec chiens et enfants, de préférences sans expérience professionnelle, titulaires de diplômes d'enseignement supérieur s'abstenir ». Les diplômes, la demoiselle en est bardée, quant aux chiens et aux enfants, elles n'y connait goutte... mais le début de l'annonce lui a suffit pour s'enthousiasmer : « Cherche esprit féminin détaché du monde ».
Le premier contact avec son patron, l'homme au fauteuil – on ne connaitra jamais son nom – la décontenance. le monsieur est instruit et ne manque pas d'esprit mais il est indélicat... de plus, c'est un fervent religieux alors qu'elle est athée. Vivent avec lui les quatre enfants de sa soeur décédée, qu'il a tous renommés d'une étrange manière. Et puis, régulièrement, tous les enfants du village viennent l' écouter leur parler de littérature.
Il y a bien une école à Saint-Irénée d'Arnois dans laquelle on apprend à lire et à écrire. Mais, les autres matières sont « enseignés » par les habitants – chacun a sa spécialité –. Ici, l'éducation moderne est blamée. Mademoiselle Prim se retrouve devant une bien étrange communauté où l'art tient une grande place.
Les villageois ont quitté des vies citadines stressantes, bruyantes et oppressantes pour la tranquillité, la douceur, l'écoute. Ils prennent le temps de vivre, d'éduquer leurs enfants dans les meilleures conditions. L'atmosphère feutrée et cotonneuse de Saint-Irénée d'Arnois surprend d'abord la bibliothécaire mais très vite, elle succombe à son charme.
Un premier roman étonnant par l'originalité de son thème et par son ambiance surranée si charmante. L'auteure nous livre là une sorte de fable avec des personnages stéréotypés, des lieux d'un autre âge, des idéaux improbables, un éloge de la littérature, des élans de solidarité, des points de vue sur le mariage, sur la condition féminine, sur l'éducation et tout cela fonctionne bien. La moralité de cette histoire : profitons des petites choses de la vie, prenons le temps de les voir et de les savourer. Un moment de lecture agréable.


Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Le premier qualificatif qui me vient à l'esprit pour ce roman c'est "gentillet" et j'ai pleinement conscience que c'est péjoratif.
N'es pas Jane Austen qui veut. D'ailleurs cette grande romancière est d'une part inimitable, d'autre part totalement ancrée dans le 19e siècle anglais.
L'erreur de Natalia Sanmartin Fenollera est de s'en inspirer outrageusement pour fabriquer une pâle copie, avec des ingrédients relevant d'un curieux mélange : l'auteure est espagnole, situe son action dans une bourgade dont le nom Saint Irénée d'Artois exhale la France profonde alors que l'ambiance et le décor sont typiques d'un village anglais comme on en trouve dans la série "inspecteur Barnaby".
Donc Mademoiselle Prudence Prim, célibataire convaincue débarque dans cet éden ou enfer selon les goûts, pour assurer la tâche de bibliothécaire privée de "l'homme au fauteuil" car c'est ainsi qu'il est souvent évoqué, alors que citer son prénom eut été plus simple. Bref, dans ce cadre paisible, Prudence va se laisser convaincre par l'idée de mariage. Quant à la façon dont elle s'y prend pour trouver un mari en convoquant un conclave de rombières désoeuvrées, cela parait un tantinet démodé à notre époque. Des palabres stériles sur raison, sentiment, orgueil, préjugés (cela vous rappelle-t-il quelque chose ?)
et un long et lent marivaudage entre Mademoiselle Prim et son employeur m'ont passablement ennuyée.
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Mademoiselle Prim, une jeune femme au tempérament un peu anachronique, répond à une annonce de bibliothécaire personnel, tout aussi décalée qu'elle. Elle va être admise dans un petit village où chacun veut retrouver un temps jadis où éducation et manière de vivre n'ont pas été perverties par la modernité (entendez par-là, le conformisme et la surenchère propres - ? - à notre époque). Prudence Prim sera confrontée à ce petit monde, sera prise en main par les femmes de la communauté et tombera même amoureuse. C'est une jolie histoire qui nous est contée avec des réflexions assez intéressantes sur les rapports hommes-femmes et qui ne se révèle pas trop "marshmallow".
J'ai aimé l'idéalisme qui en ressort, la personnalité de l'héroïne et l'ambiance particulière de ce petit village. J'ai moins aimé la volonté de l'éditeur de franciser les noms de personnes et de lieux (ce roman est espagnol), je trouve que cela le dénature. Parfois, on ressent un manque de profondeur et une mise à l'écart de certains personnages (je pense aux enfants) au profit de l'idylle de Melle Prim, c'est un peu dommage. Mais au final, j'ai apprécié cette histoire. Elle est légère, prenante et assez lumineuse.
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L'Eveil de Mademoiselle Prim est un livre qui ne ressemble pas aux autres.
Trouvé par hasard dans les rayons d'une médiathèque, un jour de fatigue, sa couverture de 2013, chez Grasset, est une photo d'une pile de (gros) livres sur du parquet ancien. Un escarpin de dentelle blanche trône au sommet de la pile de livre.
Et pourtant, ce n'est pas de la chick lit, enfin, je ne crois pas !
Le titre ensuite : l'éveil de mademoiselle Prim, qui ressemble à celui d'un mauvais roman érotique. Traduction littérale de l'espagnol "El despertar de la senorita Prim" langue dans laquelle cela passe peut-être mieux. (On passe sur Prim/Primavera, allusion trop facile pour se retourner dessus.)
La 4e de couverture nous apprend qu'une jeune femme va être engagée en tant que bibliothécaire par un homme avec lequel elle va avoir quelques heurts.
L'esprit quelque peu fatigué, je me suis réjouie à l'avance de ce roman d'amour facile dans lequel, de mon point de vue, la jeune femme épouse à la fin l'homme riche qu'elle n'aimait pas au début. Que la lectrice qui n'a jamais lu ce genre de livre un soir de fatigue, me jette le premier livre.
J'avais trop vite occulté la partie de la 4e de couverture consacrée au village de St Irénée d'Amois et son étrange communauté.
L'éveil de mademoiselle Prim est en réalité un roman étrange. Un genre de bibliothèque des coeurs cabossés, (très) légèrement plus intello. D'abord, le roman est espagnol (catalan) sans trouver une trace ibérique dans ses influences (traduction ?). le nom du village, le vignoble, certaines habitudes évoquent plutôt soit un village de Bourgogne, soit un charmant village anglais (notamment au moment de Noël).
Mademoiselle Prim est engagée pour être bibliothécaire particulière d'un homme qui possède de magnifiques volumes dans son manoir. Il instruit des enfants, neveux et villageois, à propos des lettres classiques. Les petits lisent et citent auteurs latins et grecs.
Alors que Mademoiselle Prim s'aventure dans le village, elle se rend compte que celui-ci est organisé en communauté. le point commun de ses habitants : la lecture ! le plaisir de plonger dans les livres et de s'instruire autrement. La maîtresse n'est pas la détentrice de l'instruction, ceux qui souhaitent travailler vont exercer une activité utile à la communauté. Evidemment, l'inconvénient est que chacun s'occupe des affaires des autres, y compris de la vie sentimentale de Mademoiselle Prim.
Selon sa jauge personnelle, certains trouveront ce roman "cucu", d'autres apprécieront son côté loufoque et déjanté.
J'avoue avoir été séduite par cette communauté utopique basée sur les livres. C'est une belle idée.
Reste le fond improbable (c'est un roman), et le personnage masculin pas du tout attirant (malgré de nombreuses allusions à Orgueil et Préjugés, on en est loin ! ).
C'est le premier ouvrage de l'auteur, elle a déjà une belle imagination, ses prochains ouvrages seront encore meilleurs.
Ce peut être une sympathique lecture rapide, à condition d'accepter de se laisser enchanter par le village.
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
« Malgré le chaos que vous voyez dans ma bibliothèque (…) il n'y a pas une seule virgule improvisée dans l'éducation des enfants. Ni aucun des livres qui leur passent entre les mains qui ne soient auparavant passé entre les miennes. Ce n'est pas un hasard s'ils ont lu Carroll avant Dickens et celui-ci avant Homère. Il n'y a rien de fortuit dans le fait qu'ils aient appris à rimer avec Stevenson avant d'arriver à Tennyson, ni qu'ils soient arrivés à Tennyson avant d'en venir à Virgile. Ils ont connu Blanche-Neige, Pierrot le Lapin et les enfants perdus avant Oliver Twist, Gulliver et Robinson Crusoé, et ceux-ci avant Ulysse, don Quichotte, Faust ou le roi Lear. Et ils l'ont fait dans cet ordre parce que je l'ai voulu ainsi. Ils grandissent avec de bonnes lectures avant d'être capables d'assimiler ensuite de grandes lectures. »
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Mlle Prim but une gorgée de son thé et s'installa confortablement sur la chaise de l'arrière-boutique. Elle aussi croyait à la valeur des petites choses. Le premier café du matin bu dans sa tasse de Limoges. La lumière du soleil qui filtrait à travers les persiennes de sa chambre et dessinait des ombres sur le sol. Les lectures d'été interrompues par la sieste. L'expression dans les yeux des enfants lorsqu'ils racontent quelque chose qu'ils viennent d'apprendre. Les petites choses construisaient les grandes, cela ne faisait aucun doute.
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— Bande de bêtes ignorantes, insista la voix avec irritation, qu’est-ce que vous avez aujourd’hui ?
Mlle Prim sentit une vague de chaleur lui monter au visage. Elle n’avait sans doute aucune habitude des enfants, mais elle était un maître dans l’art qu’on appelle délicatesse. Mlle Prim croyait que la délicatesse était la force qui animait l’univers. En son absence, elle le savait d’expérience, le monde s’obscurcissait et devenait ténébreux. Indignée par la scène et un peu engourdie, elle essaya de bouger avec précaution dans sa cachette, mais le grognement inattendu de l’un des chiens lui fit renoncer à cette tentative.
— C’est bien. (Le ton de l’homme s’adoucit.) Essayons avec une autre citation beaucoup plus facile.
— Du même auteur ? demanda une fillette.
— Exactement du même auteur. Vous êtes prêts ? Je ne vais citer qu’une demi-ligne.
… facilis descensus Averno…
Une vague inespérée de bras levés et de bruyantes exclamations de triomphe manifesta qu’à l’évidence, cette fois, les élèves connaissaient la réponse.
— Virgile ! crièrent-ils en un chœur strident. C’est l’Énéide !
— C’est ça, c’est ça, dit l’homme en riant, satisfait. Et ce que je vous citais auparavant, c’étaient les Églogues, la Quatrième Églogue. L’homme d’État romain qui fut l’ami de Virgile et d’Horace est donc…
Avant qu’aucun des enfants pût répondre, la voix claire et musicale de Mlle Prim émergea des rideaux et emplit la pièce.
— Asinius Pollion, bien sûr !
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« C'est vrai, je déteste le sentimentalisme, mais cela ne fait pas de moi un homme froid. Une chose est le sentimentalisme et une chose est le sentiment, Prudence. Le sentimentalisme est une pathologie de la raison ou, si vous préférez une pathologie des sentiments, qui grossissent, prennent une place excessive, occupant un lieu qui ne leur correspond pas, deviennent fous, obscurcissent le jugement. Ne pas être sentimental ne veut pas dire manquer de sentiments, mais seulement savoir les endiguer. »
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Nous connaissons beaucoup d'extraits de poèmes et d'histoires par coeur ; c'est la première chose que nous faisons avec tous les livres, dit Téséris d'une voix douce. Mais il dit que c'est ainsi qu'on apprend à aimer les livres, que cela a beaucoup à voir avec la mémoire. Il dit que lorsqu'un homme tombe amoureux d'une femme, il apprend par coeur son visage pour pouvoir s'en souvenir ensuite [...]. (p.105)
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