Abondamment plagiée (Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue...n'a pas inspiré que Racine!), étonnamment moderne, follement féminine, brûlante et passionnée -homme ou femme, tout la portait à l'incandescence- Sapho a dû être sauvée de l'oubli parce qu'elle a su dire, très fort et très bien, le langage du corps avec les mots de la poésie.
La langue est difficile, rare -dorien littéraire du 6ème siècle av JC- et la lecture frustrante : les passages ayant échappé à la disparition sont souvent tronqués, lacunaires, laissant parfois le vers boîter, un pied en l'air.
Mais qu'importe: même dans les quelques vers qui restent éclate un tel talent, une telle authenticité du sentiment qu'on en reste confondu.
Et c'est une femme qui nous parle ainsi du fond des âges, qui nous dit ses émois dans un monde qui va rester obstinément fermé à la parole du plaisir féminin pendant des siècles!!
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