ce livre aborde la dépression aiguë, les hallucinations et la paranoïa, l'anorexie, l'alcoolisme, les comportements obsessionnels-compulsifs, les automutilations et encore bien d'autres troubles "difficiles", tout cela avec la fraicheur, l'inventivité, la drôlerie aussi, la légèreté apparente des thérapies brèves.
Le livre est bien construit et aisé à découvrir.
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... contrairement à d'autres problèmes de société, l'abus d'alcool suppose que le buveur se donne en spectacle de manière irresponsable et imprévisible, c'est-à-dire qu'il boive jusqu'à un état d'ébriété. [...]
Au cours des siècles précédents, l'abus d'alcool était considéré comme une faiblesse de caractère, ou comme la preuve que le mal s'était emparé du buveur, après qu'il avait succombé aux tentations du diable, le "démon de la boisson". Plus récemment, on a commencé à définir la consommation excessive d'alcool comme une maladie, ce qui a délivré le buveur excessif du traditionnel opprobre de l'ivrognerie. L'étiquette de la maladie implique que la personne qui en souffre est la victime d'un état non désiré. Une des difficultés inhérentes à ce type d'étiquette est qu'elles supposent une relative invariabilité : elles mettent l'accent sur ce qu'est la personne plutôt que sur ce qu'elle fait.
De notre point de vue, lorsqu'il n'y a pas de plainte, il n'y a pas de problème. Cette hypothèse s'écarte de la conception traditionnelle selon laquelle les caractéristiques du problème comportemental sont le reflet d'un état mental anormal, d'une maladie, ou d'un trouble recensé par des étiquettes diagnostiques. [...] nous procédons à une évaluation prudente du comportement qui pose problème, puis nous traitons le comportement. Alors que le thérapeute traditionnel demandera par exemple : "Comment réagissez-vous lorsque vous êtes confrontés à des troubles obsessionnels compulsifs ?", nous demandons : "Que faites-vous face à une personne qui vérifie le four dix fois ou plus avant de quitter son domicile ?"
Par essence, notre modèle ne consiste pas à se demander quelle étiquette correspond au comportement indésirable, mais au contraire il interroge pour tenter de déterminer comment et dans quel contexte le comportement a lieu. Cette dernière idée est souvent négligée par les professionnels parce que, traditionnellement, les méthodes thérapeutiques occidentales ont fait du diagnostic la condition sine qua non à tout démarche thérapeutique.
Au risque de paraître naïfs, nous définissons les problèmes comme des comportements qui sont sources de souffrance pour une personne qui cherche à changer, c'est-à-dire celui qui a un motif de plainte. [...] De notre point de vue, lorsqu'il n'y a pas de plainte, il n'y a pas de problème.