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EAN : 9782290259382
288 pages
J'ai lu (02/11/2022)
3.83/5   52 notes
Résumé :
Parfois la vie nous réserve de drôles de surprises, capables de faire vaciller les êtres les plus sûrs de leurs principes. Martha Erwin par exemple, dont le mot d’ordre était jusque-là : famille je vous hais.
Femme d’une quarantaine d’années en couple avec Allan depuis longtemps, préférant le whisky aux enfants et le silence aux longues discussions, Martha menait une existence plutôt tranquille. Détective improvisée pour le groupe Erwin, la quatrième fortune... >Voir plus
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C'est en rentrant de nuit, en SUV, d'un rendez-vous professionnel que Martha aperçoit au loin sur le côté droit de la route très enneigée, où le chasse-neige n'a fait qu'un passage en sens unique, une forme mal définie avec des grandes oreilles qui semblent pendre de la tête. Elle hésite puis freine et en glissant, la voiture s'arrête à quelques mètres de l'animal. Martha appelle son compagnon Allan qui la rejoint en courant, leur maison n'étant qu'à trois cents mètres de là. Après quelques moments de frayeur partagés, la chose bougeant et mesurant plus de deux mètres, s'avère être un gamin avec un bonnet paré d'oreilles de chien grimpé sur une caisse et recouvert de neige. Allan le fait monter dans la voiture mais ce gosse ne sait que dire : "M'man veut pas que je monte avec des étrangers". Comme le dit Martha, la narratrice, lorsqu'elle se demande si elle doit freiner, "Mon hésitation m'a été fatale".
Le jeune garçon, d'environ 16 ans leur dit qu'à l'école tous l'appellent modifié. Martha apprend qu'il tenait son nom du programme qu'il suivait au lycée. Un jour, un élève avait entendu un prof dire à son sujet qu'il était "modifié" et c'était devenu son surnom !
Survient un meurtre : un prof est retrouvé mort dans la piscine de son école. le suspect principal étant Daniel, le cousin de Martha, riche héritier de cette fameuse famille Erwin, Martha aura à charge de débrouiller l'affaire, pas si simple. Elle aimerait aussi se débarrasser des deux chiens d'Allan qu'elle déteste et qu'elle nomme des bnichons, " Allan est venu me rejoindre, ses chiens dans ses bras. Ses chiens me faisaient toujours penser à des seins, deux gros nibards poilus qu'il se serait fait greffer sur la poitrine, des bichons, même le nom invitait à la comparaison : Allan et ses bnichons". Allison, la fille d'Allan n'est pas non plus sa meilleure amie.
Tous ces éléments mis ensemble et s'entremêlant rendent sa vie un peu dingue mais l'arrivée de modifié va peut-être rebattre les cartes et se révéler une sorte de thérapie.
Ce premier roman situé au Canada où vit et enseigne l'auteur est un livre non conventionnel avec des personnages aux caractères très marqués, tous très émouvants. Mais le plus attachant, le plus improbable, le plus touchant est manifestement modifié. Ce garçon, un peu en marge de la société, n'est tout simplement pas compris des autres, " Il était débarrassé de notre morale de boutiquier, de tout amour-propre, de son ego". Il adore déneiger les allées avec sa pelle et conduire "les grattes", les chasse-neige. Il est un vrai rayon de soleil dans ce paysage où la neige ne cesse de tomber. Imperturbable quelles que soient les railleries, adepte du Big 8, il nous apporte sa fraîcheur, sa spontanéité et sera rien moins qu'un révélateur pour Martha. Celle-ci, revenue de tout, hostile quasiment à tout et désabusée va petit à petit, sous nos yeux et grâce à l'entêtement de modifié et à son attachement un peu incompréhensible relever la tête et reprendre insensiblement goût à la vie. Finalement ces deux êtres finissent par se comprendre et par s'aimer sans vraiment de grandes phrases et on assiste avec joie à l'épanouissement de tous.
C'est un roman déjanté et plein d'humour mais surtout extrêmement rafraîchissant, entre rires et pleurs, bouleversant. Sébastien L. Chauzu nous oblige à modifier notre regard et notre jugement sur les êtres qui nous entourent et qui, souvent sous une apparence un peu différente de la nôtre, sont porteurs de grande richesse d'âme.
Ce roman atypique peut parfois surprendre par sa non conventionalité. L'intrigue policière, par exemple est résolue de manière ultra-rapide par Martha, mais il s'agit néanmoins d'un magnifique récit qui méritait amplement d'être retenu parmi les 21 livres sélectionnés pour le Prix Orange du Livre.
Merci donc à Lecteurs.com et aux éditions Grasset pour la découverte de ce roman très original avec lequel j'ai passé d'excellents moments !
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Martha, détective très privée, la quarantaine, faisant profession de détester les chiens de son compagnon, Allan, et de harceler la fille de ce dernier , Allison ("-Je ne la harcèle pas , je la soumets gentiment à la question. Libre à toi d'appeler des ...pressions, des attentions réitérées, des assauts verbaux voire...des agressions; et puis merde Allan !") qui voudrait s'incruster chez eux, n'est en rien une sentimentale.
Misanthrope, rugueuse, elle porte un jugement acéré sur la famille en général et sur la sienne en particulier.
Son chemin va une nuit croiser un adolescent particulier, fasciné par les chasse-neige et très doué pour déblayer lui-même la neige des allées, ce qui nous vaudra une scène désopilante de "duel" dans la neige !
modifié, c'est ainsi qu'il veut qu'on l'appelle, va peu à peu s'incruster dans la vie de Martha et d'Allan et révéler les failles de la narratrice. Au récit de cette transformation se mêle aussi une enquête confiée à Martha: innocenter son jeune cousin qui fréquente le même lycée que modifié et est accusé du meurtre de don entraîneur de soccer.
Les bons sentiments ne sont pas de mise ici et c'est avec beaucoup de subtilité et un humour ravageur que l'auteur mène son récit tambour battant, ne ménageant ni les péripéties ni les vacheries hilarantes : "Mon compagnon boxait dans la catégorie"meilleur voisin", modifié dans la catégorie "rien à foutre"."
Un récit plein d'humour et de chaleur humaine à ne manquer sous aucun prétexte !
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Cher Sébastien,
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Après la lecture d'un livre, on me demande souvent ce que j'en ai pensé, si souvent que sans y prêter réellement attention, je m'aperçois que cela a développé chez moi un reflexe pavlovien. Ainsi, lorsque je referme la dernière page d'un texte, j'ai cet automatisme qui consiste à m'interroger pour savoir si oui ou non, j'ai aimé. Mais en fait, est-ce vraiment sur ce point que réside l'intérêt d'un roman…
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Si l'on devait me poser maintenant cette question au sujet de « modifié », je répondrais que mon ressenti n'est pas là, et que ma seule certitude c'est d'avoir pris beaucoup de plaisir à suivre ton récit, sans temps mort, savourant chaque passage, chaque situation exposée.
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Parce que dès le départ, j'ai aimé le ton, j'ai compris que Martha allait me plaire, que sa personnalité particulière ferait tout le charme de ce roman dont je suis incapable de préciser à quel genre littéraire il appartient. Parce que cette histoire n'est pas conventionnelle, parce que même avec ce fond d'enquête, il y a beaucoup plus à lire.
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Je retiens avant tout, une écriture fascinante qui t'emporte en quelques mots, une famille au fonctionnement atypique et bancal mais qui fonctionne néanmoins même si quelques fondations restent à renforcer, un élément perturbateur, modifié qui bouleverse tout sur son passage, une intrigue au déroulé jubilatoire, une atmosphère déjantée et addictive, de l'humour noir, un fond d'ironie et beaucoup de tendresse pour des personnages qu'on observe évoluer avec délectation !!!
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Alors, si on insistait pour savoir si oui ou non, j'ai aimé ton roman, je répondrais, lisez-le, c'est indispensable et vous comprendrez !!
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Martha, détective privée pour le compte de son empire familial, est une femme haute en couleurs et évolue au sein d'un foyer pour le moins atypique. Mariée à Allan, elle déteste cordialement Allison, la fille de son époux. Allan est davantage centré sur ses deux bichons que sur sa femme, et au milieu de tout cela, va alors apparaître un jeune adolescent, surnommé modifié, et passionné par les chasses-neiges.

Le ton du roman est donné dès le départ et le décor est planté sans détour. C'est totalement déjanté et il est très difficile de faire rentrer ce roman dans une catégorie prédéfinie, tant l'originalité et le style décalés y font légion.

J'avoue que je ressors de ce roman sans vraiment savoir si je l'ai apprécié à sa juste valeur ou si je suis passée à côté du texte que propose l'auteur. Beaucoup de qualités sont présentes dans ce récit. Mais il m'a peut-être manqué un fil conducteur. Il y a une enquête policière qui vient se greffer tout au fil des pages. Pourtant, je ne peux pas dire que c'est le point d'orgue du roman, celle-ci servant davantage de prétexte à l'auteur pour mettre en exergue le caractère totalement déjanté de Martha.

Plus qu'une intrigue prenante, ici ce sont surtout les personnages qui porteront l'histoire. D'un caractère bien trempé chacun, mais surtout totalement atypiques, ils font la force de ce roman. J'ai particulièrement apprécié la relation entre Allison et Martha, qui oscille entre amitié et haine. C'est complexe, ambigu, et cela donne droit à des passages vraiment burlesques.

Le personnage de modifié a réussi à me toucher, et pourtant, à y regarder de plus près, il ne parle presque pas pendant le récit. Pourtant, de par sa manière bien à lui de réagir, le personnage est des plus attachants et très bien construit.

La plume de l'auteur est à l'image de son roman, atypique et originale. Pour ma part, ce style m'a conquise du début à la fin, et je ne m'en suis pas lassée. Par contre, j'ai eu une sensation de manquement d'explications parfois, l'auteur allant trop vite d'une pensée à l'autre.

Un roman atypique qui est très difficile à classer. J'en ai apprécié la lecture mais je n'ai pas toujours compris où voulait me mener l'auteur. Ne serait-ce que pour son originalité, c'est un récit à découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Martha Erwin est membre d'une riche famille d'industriels mais n'en a jamais tiré gloire et honneur. Indépendante avant tout, elle vivait sereine loin du monde, aimant le whisky et le silence. Elle est devenue détective. Et même si la société Erwin emploie ses services en secret, elle n'a pas renoué avec la famille pour autant. D'ailleurs, la famille, ce n'est pas son truc. Et l'encombrante fille de son mari ne lui donne aucune envie d'en fonder une.
Un jour cependant, modifié va arriver dans sa vie sans crier gare et s'y imposer peu à peu. Ennuyée, encombrée, rarement aimable avec lui, Martha ne peut malgré tout se résoudre à s'en débarrasser. modifié l'apaiserait-il ?

J'ai beaucoup aimé cette histoire. Intriguée par les présentations de ce roman sur Instagram, je me suis lancée à mon tour et je ne le regrette pas. C'est une histoire touchante que propose ce premier roman. Drôle, tendre, empathique, elle touche au coeur et change le regard qu'on peut porter sur les autres. Revenue de tout, cynique, Martha est une anti-héroïne ; tout comme modifié. Ils ne mâchent pas leurs mots, ne témoignent pas de leurs sentiments, sont indépendants... La première est incapable d'être heureuse et positive, le second prend la vie comme elle vient et ne se plaint jamais des misères qu'elle lui fait. Il accepte même son sobriquet qui lui vient du programme « modifié » qu'il suit à l'école. Il va être un détonateur dans le quotidien désabusé et la routine de Martha.

Pour un premier roman, je l'ai trouvé vraiment abouti et subtil. J'ai aimé l'écriture, l'emploi du passé, tellement plus agréable selon moi. J'ai adoré le côté cynique de Martha et l'humour décalé de l'auteur. J'ai apprécié aussi que les personnages secondaires aient de l'épaisseur et ne soient pas seulement des faire-valoir. Et puis, j'ai adoré que cela se passe au Canada, vous vous en doutez.

Bouleversant et drolatique, tendre et mordant à la fois, « modifié » fait partie des histoires qu'on n'oublie pas. D'ailleurs, modifié me manque déjà.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Modifié était "capable d'apprendre, pas d'organiser ses connaissances". C'était ce qui était écrit. Je l'avais vu fonctionner, c'était un gamin intelligent, il savait s'adapter. J'avais vu des tas de gamins s'en sortir honorablement au lycée, l'adaptation en revanche, c'était une autre affaire. Mais s'adapter dans le cas de Modifié ne voulait pas dire se conformer. Il ne pouvait tout simplement pas participer au jeu social, se soumettre lui était difficile, pas par orgueil, plutôt par manque d'intérêt. Il se foutait des récompenses qui accompagnent et justifient la soumission, clé du jeu social. Fin de l'histoire. Modifié était donc un extra-terrestre, un habitant de notre planète, mais un habitant sans racines, sans attaches, sans interdépendances. À mes yeux, il flottait.
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Le gamin bousculait ma façon de voir les choses et je ne sais pas si j'aimais ça. Il pensait par-delà le bien et le mal, arbitrait sans choisir l'option qui l'avantageait. Il était débarassé de notre morale de boutiquier, de tout amour-propre, de son ego. Je savais que les outils dont je disposais pour le comprendre, loin de me rapprocher de lui, m'en éloignaient. Il fallait l'aimer pour le connaître, aucun raccourci n'était possible. Il fallait l'aimer et je ne savais pas si j'étais capable d'une telle chose.
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Modifié a tendu son verre vers moi. Il venait de le vider, il souriait. Il n'était pas dupe lui non plus, il savait ce qui se passait, à sa façon. Si j'étais le bouc émissaire de ma famille, son ciment, Modifié était celui de la société. Il le savait, il le sentait. Pour autant, lui n'était ni maso, ni indifférent, Modifié était authentique. C'est pour ça qu'on le pointait du doigt, comme le bouc de la Bible, son rôle était de nous débarrasser de nos péchés. C'était sur sa tête que les gens posaient leur main pour se délester de leurs crimes. Le dermato allait bientôt revenir à la charge, Modifié en était conscient mais il ne s'en souciait pas. Il allait être mis au ban de la société, ça ne l'empêchait pas de boire son deuxième Cola tranquillement. Je l'ai envié et puis j'ai pensé que ça non plus, il ne connaissait pas : l'envie.
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Allan est venu me rejoindre, ses chiens dans ses bras. Ses chiens me faisaient toujours penser à des seins, deux gros nibards poilus qu'il se serait fait greffer sur la poitrine, des bichons, même le nom invitait à la comparaison : Allan et ses bnichons.
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- Tu te rappelles l'énigme de David et Kelly, morts dans leur appartement ?
- Les poissons rouges ? il a demandé.
- Les poissons rouges. Trois jours. Tu as séché pendant trois jours sur cette énigme. Trois jours de vacances à la neige. Sur les remontées mécaniques, dans ton lit, à table, ton père n'en pouvait plus que tu me poses des questions. Tu sais pourquoi tu as séché ?
- Parce que j'avais sept ans.
- Les conventions Daniel. Dans ton esprit, David et Kelly ne pouvaient pas être des animaux. "
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