Mardi [octobre 1950]
Tu te réveilles, tu tires les rideaux et tu es surpris par la mer automnale. Pendant que tu te rases tu vois dans le miroir un grand bateau avancer vers toi, tu as l'impression qu'il va entrer dans ta chambre. De nouveau cette familiarité; c'est ton pays, c'est quelque chose d'encore plus biologique, de plus primitif; l'attrait de la terre- quelque chose comme l'attraction du feu quand il gèle, comme la faim et le désir. Je n'avais jamais éprouvé ce sentiment de cette façon. (p.212-213)
28 février [1947]
Premier jour du printemps. Le matin, un hymne parmi les arbres du jardin. Ce sentiment que j'ai d'être poète est nouveau; je veux dire poète à l'état brut; si sensible, si vibrant de vie. Je ne sais pas du tout si cela signifie que je pourrai écrire de meilleurs poèmes. (p.97)
Noël [1948]
Je lis cette histoire de Ruskin: "Turner dessinait des bateaux à un ou deux milles du port de Plymouth; derrière eux le soleil se couchait." Il montra son dessin à un officier de marine. L'officier lui fit remarquer que les bateaux n'avaient pas de sabords. " Non, dit le peintre, à cette distance et avec cette lumière , vous voyez bien qu'il est impossible de distinguer les sabords.- juste, répliqua l'officier, mais vous savez que les bateaux ont des sabords.
Oui, dit Turner, mais mon affaire est de dessiner ce que je vois et non pas ce que je sais." (Rapporté par Proust dans -Pastiches et mélanges, p.172)
Combien cherchent des sabords là où personne ne les voit, seulement parce qu'ils savent qu'ils existent. (p.130)
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Parmi les poètes qui ont marqué l'histoire de la Grèce, Cavafy chante l'exil et la nostalgie du pays perdu, Ritsos est le poète militant par excellence qui élève sa voix contre la dictature et Séféris, prix Nobel de littérature en 1963, affirme son appartenance à "l'immense espace spirituel du Grand Hellénisme dans sa continuité ininterrompue".
Le temps d'un spectacle musical, la comédienne Anna Mouglalis lit des poèmes choisis. Comme un écho venu d'ailleurs, le plus grec des journalistes français, Nikos Aliagas, lira les mêmes poèmes en grec. Une lecture sublimée par les chansons de Stavros Siolas, une des stars montantes de la chanson grecque contemporaine. Accompagnement musical par Marios-Ivan Papoulias au violon, Georgios Pappas au luth et à la mandoline et Evangila Mavridou au piano.
Avec le soutien de la Fondation Hellénique pour la Culture, du Centre Culturel Hellénique et de la Fondation Michalski..
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