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Ce livre résonne en moi comme un coup d'éclat rageur, une beauté sombre, une puissance qui ravit et effraie en même temps. le Démon c'est pour moi la découverte d'Hubert Selby, le choc d'une phrase de deux pages qui nous plonge dans la description narrative du chaos dans le métro. La force et le désarroi d'un personnage, Harry, qui ne peut s'extirper du dilemme constant entre son existence physique et mentale. C'est la rage de la liberté, dans le style écrit, le ton, une forme originale et pure, une claque entière. C'est l'audace du fond, sa thématique, son vocabulaire rebelle, sans concessions. Au-delà de la concrétude de ses actes, Harry est à la fois pour lui-même son propre emprisonnement et sa propre liberté. La grâce de cette oeuvre réside peut-être là, car quelque part Harry personnifie les tourments existentiels de l'être humain.
Le cynisme dégoulinant de ce Démon, je ne peux m'en détacher. Cette lecture donne envie de s'y replonger, et Selby s'est classé directement dans me tête comme un des plus fascinants auteurs contemporains.
Beau par la noirceur, par la grâce, par l'impossible étrangeté de vivre, de dire, de souffrir. Livre culte, qui ne rendrait certainement pas grand chose au cinéma.
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Ce démon là n'a rien de fantastique, au sens imaginaire ou mystique du terme. C'est une peste, une folie croissante et vicieuse. le héros, Harry White, jeune cadre brillant, doit s'affronter dans un combat, un combat en solo de plus en plus pervers. Au début du roman, on le pense emporté par une "simple" frénésie sexuelle. Mais le développement psychologique de Harry et la descente violente dans son univers torturé, nous font vite prendre conscience de l'étendue de sa déviance.
D'un point de vue littéraire, le Démon est écrit avec brio. La tension croissante est suspendue par des plages faussement sereines, qui incitent le lecteur à ne pas lâcher le bouquin jusqu'à la prochaine rechute du héros. On note de longues pages avec pour seules ponctuations des virgules, qui rythment l'Enfer d'Harry, nous projetant dans le climat suffocant et incontrôlable du protagoniste. Certains passages sont criblés d'un humour cynique délicieux, gravant un sourire amer sur notre visage presque pétrifié, tant cette folie masquée pourrait être la notre. Une version plus glauque et dramatique d'American Psycho de Bret Easton Ellis.

Il n'y a pas à dire, Selby qui nous endeuillait il y a peu, doit être lu. Toute personne "normalement constituée" résidant dans une grande ville décryptera sans mal (et c'est là que c'est inquiétant) l'état d'esprit chaotique du bourreau et tout à la fois victime qui porte cet ouvrage. Et vous verrez.... Vous serez certainement moins sereins en prenant le métro. le Démon est fortement déconseillé aux personnes souffrant de paranoïa. Elles risqueraient de ne plus sortir de chez elles!

On ne se défait pas de ce roman, jusqu'au dernier souffle. A lire et à savourer, si toutefois votre coeur et votre santé mentale sont bien accrochés.
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Le démon ou l'illustration littéraire parfaite de la thèse de Schopenhauer voulant que la satisfaction de nos désirs est insuffisante au bonheur.

En apparence, le jeune New-Yorkais Harry White a tout pour réussir, une famille aimante, une intelligence hors du commun et un travail valorisant et payant. Mais, il carbure aux sensations fortes. Il assouvit d'abord ses pulsions en couchant avec des femmes mariées. Puis, le schéma de l'addiction se met en place : inconfort/souffrance, assouvissement/exaltation, culpabilité/désir de s'en sortir, rechute. Un cran plus loin à chaque fois, une spirale infernale.

Dès les premières pages, j'ai été scotchée. L'écriture de Selby est ciselée et impeccable. L'auteur entremêle adroitement une narration classique à la troisième personne et un courant de conscience, rendant le style très vif et fluide, au plus près du personnage.
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J'ai du mal à laisser derrière moi ce personnage, dominé par un démon intérieur, un chien enragé qui lui dévore l'âme et lui fait faire des horreurs, de pire en pire. On s'habitue à cet homme, parce qu'on le voit vivre, on l'entend penser, on le sent tomber amoureux d'une femme, et puis petit à petit s'enfoncer dans une noirceur dans laquelle il se débat mais se noie.
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J ai entamé ce roman polar sans connaître sa consistance comme la plupart de mes lectures. Je ne connaissais en fait que sa renommée.
Une fois fini ce que je peux dire c'est que ce livre m a beaucoup emballé autant sans son style, où l auteur alterne des passages crues glauques mais aussi des passages tendres romantiques où l écriture est fine et touchante, que dans le suspens dans la curiosité de voir l'évolution de notre principal personnage Harry garçon surdoué de sa génération à qui tout réussi et promis à un bel avenir, mais qui est sujet à des pulsions .Des troubles qui se transforment progressivement en démons indispensables à sa vie,sa survie comme un sportif de l extrême à besoin de l adrénaline que lui procure le risque de pousser toujours ses limites.
Un livre qui fait réfléchir aussi sur bien des sujets et notamment la complexité de l être vis à vis de ses buts de ses envies et des démons que l on peut renfermer même si bien sûr dans le livre ceux ci sont poussés aux extrêmes
.
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Harry White est un homme simple, qui a des amis, une famille, et surtout, un travail qu'il aime.
Mais tour bascule le jour où ses obsessions prennent le dessus. le sexe, le vol, le meurtre. Un homme qui descend aux enfers, incompris de tous, mais surtout de lui-même.

Ma première lecture de Selby Junior, et je ne suis pas déçue ! D'abord étonnée par le style assez direct de l'auteur notamment dans les termes sexuels, je me suis vite habituée à ce style choc, à mon plus grand plaisir.
Cette histoire de descente aux enfers, de la perte totale de sentiments par cet homme pourtant à l'allure banale.

Un roman choc, qui vous laisse pantois du début à la fin, mais dont personne ne sort réellement indemne.
Une très bonne rencontre avec cet auteur inconnu de ma part.
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Le démon / Hubert Selby Jr
Jeune cadre new-yorkais à qui tout réussit, Harry White s'adonne au plaisir du rêve américain. Sentimentalement, Harry refuse toute attache, toute entrave, tout embêtement. L'amour physique, oui, mais avec un sourire pour vite se sauver. Il a un goût particulier pour les femmes mariées qui dit-il sont mal aimées en général. Il fait alors son possible pour remédier à cette injustice ! Il se donne le sentiment de sauver ainsi des vies. D'un naturel aimable, fin stratège et joueur un peu cynique dans l'âme, Harry s'adapte à toutes les situations tant professionnelles que sentimentales avec une facilité qui étonne son entourage. Par commodité, il vit chez ses parents. Fils unique, il est l'être aimé.
Ce qu'il aime dans cette chasse permanente, c'est l'incertitude dans l'attente ; et le risque de tomber sur le mari en fait l'excite.
Sa première proie, c'est Mary, une jeune femme que son mari délaisse un peu trop, et qui devient une sorte de jouet entre les mains de Harry…Mais seulement, il ne sait pas éviter des retards dans son travail et sa relation avec son chef prend une tournure inattendue.
Et puis il y a Linda et son rire unique, joyeux et naturel et la vie s'écoule détendue et souriante pour le couple pour qui tout réussit. Mais en Harry sommeille le démon… et la vie avec Linda qui s'annonçait sous les meilleurs auspices va vite tourner au cauchemar pour cette jeune femme tendre et compréhesive qu'il choisit finalement d'épouser. Sa fièvre sexuelle compulsive, incontrôlable et dévastatrice, momentanément apaisée, le reprend pour l'entrainer de façon obsessionnelle vers l'enfer. Sur un rythme haletant, un style tranchant et sans périphrase, et dans un climat halluciné, l'auteur nous emmène aux confins du pire délire psychotique.
Un livre troublant qui se dévore et vous prend aux tripes.
À noter la qualité exceptionnelle de la traduction de Marc Gibot.

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Le Démon est un des livres cultes de mes vingt ans. Il trônait dans mon Panthéon personnel de l'époque à côté des bouquins de Brett Easton Ellis, du Lolita de Nabokov ou de la Conjuration des imbéciles. Je ne compte plus le nombre de fois où je l'ai conseillé et offert à cette période de ma vie.
Plus de vingt ans se sont écoulés et c'est avec une petite angoisse que j'ai rouvert ce livre, craignant de ne plus y trouver la même sève. le temps a passé, mes goûts ont évolué.
C'est avec un grand ouf de soulagement que je peux dire encore et toujours que le Démon de Selby est un putain de grand livre ! Pardon pour ce gros mot, mais Selby est un enragé, vulgaire et violent, un écrivain des abîmes et de la noirceur et rien en lui sied mieux qu'un juron.
Son premier roman Last Exit to Brooklyn, publié en 1964, lui valut un procès pour obscénité en Angleterre, fut interdit de traduction en Italie et à la vente aux mineurs dans plusieurs États d'Amérique. Cela donne une idée des écrits du bonhomme.
Selby quitta l'école à 15 ans, fut atteint de tuberculose à 18, resta quatre ans à l'hôpital, fut drogué et alcoolique, fit de la prison… Bref, il n'eut pas les jours les plus doux du monde et cela se ressent dans ses textes. Il écrivit sept romans et un recueil de nouvelles au cours de sa vie qui s'acheva en 2004.
Le Démon est le troisième roman de l'auteur, paru en 1976. Il conte l'histoire d'Harry White, un jeune cadre de Manhattan amené à devenir un grand ponte des affaires. Harry est aussi un bon fils, qui fait la fierté de ses parents et de sa grand-mère. Mais Harry possède une face cachée bien plus noire. Il est un prédateur de femmes, addict au sexe et à la « chasse » qui le précède. Ses pulsions qui le traversent et le submergent le mettent souvent dans des situations compliquées et son quotidien, entre ses obligations de bon fils et de futur crack du business, s'en trouve souvent perturbé. Au fur et à mesure qu'Harry s'installe dans sa vie, se mariant, devenant père, grimpant les échelons dans son travail, sa face noire grossit et dévore petit à petit tout son être.
Le plus dingue dans ce livre complètement dingue, c'est la tension qui le traverse et qui ne fait que monter crescendo jusqu'à l'implacable final. Selby vous prend à la gorge dès son incipit génial (Ses amis l'appelaient Harry. Mais Harry n'enculait pas n'importe qui. Uniquement des femmes… des femmes mariées) et ne vous lâche pas. Vous ressortez de ce bouquin lessivé et sacrément fouetté.
C'est que l'histoire de ce jeune yuppie, au demeurant assez désagréable, prend des airs de chemin de croix terrible. Très vite Harry souffre de ses pulsions et tente par tout moyen de les contrecarrer. Elles lui font honte. Il est conscient qu'elles mettent en péril sa vie et le détruisent à petit feu, mais prisonnier d'elles, il n'arrive pas à s'en défaire. Pire, elles deviennent chaque jour de plus en plus fortes et irrésistibles. C'est donc à ce déchirement que l'on assiste impuissant, fasciné et effrayé.
Cette montée en puissance du mal et cette tension tiennent beaucoup au style de Selby. Extrêmement nerveux et tendu, il se moque de la syntaxe et de la ponctuation qui ne sont présentes que pour retranscrire le fil de pensée d'Harry et créer une tension permanente, un peu à l'image des écrits de Faulkner, mais un Faulkner sous coke ou speed.
Enfin, bien sûr il y a le mystère de ce mal qui le ronge, jamais nommé, jamais explicité. Vous pouvez lui trouver mille explications : psychanalytiques, sociologiques, fantastiques… Des thèses entières pourraient s'écrire autour de lui. Ce mystère rend la destinée d'Harry d'autant plus fascinante, poignante et inquiétante.
Je relirai le Démon dans vingt ans et je suis persuadé que je prendrai encore une sacrée claque ! Décidément un classique !

Tom la patate

Lien : http://coincescheznous.unblo..
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États-Unis, pendant les années 70.
Harry White (tiens donc, un "white" man), doté d'un physique agréable et promis à un bel avenir professionnel, subit les assauts répétés de son appétit incontrôlable pour les femmes : peu à peu, sexualité féroce, cynisme et mensonge rongent sa vie.
Conscient que ce feu intérieur lui est néfaste, le roman raconte les nombreuses tentatives de Harry pour se remettre dans le droit chemin. Mais quel est exactement ce "droit chemin" ? En sourdine, le livre nous pose la question. Quel donc cet idéal auquel il essaie de coller ?

Hubert Selby Jr, enfant terrible des lettres made in USA, aborde un sujet délicat, distille le malaise tout au long de son roman secoué de formules crues et de libertés typographiques déroutantes.

Selon moi, la force du livre tient dans la finesse de la psychologie des personnages. L'auteur nous plonge notamment dans l'esprit torturé de son protagoniste, nous incitant à le comprendre, voir à le prendre en pitié. Il en résulte une lecture du roman à la fois vorace et craintive.
Bien entendu, Harry White est malade, mais plutôt que d'avouer ses maux, de recourir à une aide extérieure, plutôt que de sonder son passé et ses blessures, il choisira le mensonge et la destruction, aveuglé par les promesses d'un libéralisme sans vergogne.

Moderne, malsain, torturé à souhait, ce livre ne vous laissera pas indifférent, ne serait-ce que pour la charge violente qu'il dirige contre le rêve Américain, patrie de l'argent, de la réussite obligatoire.
Le livre est fortement misogyne, cruel, et dans les sujets abordés, dans sa manière de provoquer l'irrévocable chute de son héros dans une explosion de rage et de sang, je l'ai vu comme un livre précurseur au non moins sulfureux "American Psycho" de Bret Easton Eliis, 15 ans plus tôt.

"Le démon", c'est la fabrication de monstres, qui courent après un mirage, celui de la conquête, de la réussite, et qui pour y parvenir, choisissent de piétiner tout le reste, les concurrents, les faibles, les femmes, la morale, et le sens des réalités.
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J'ai découvert cet auteur avec son ultime roman « Waiting period ». « le démon est le 5ème livre que je lis de lui. J'aime son style brut, ces histoires du côté obscur de la vie.
« le démon » est l'histoire d'un homme a qui tout réussit mais ne parvenant pas à comprendre et à maîtriser une chose en lui. Cette chose indéfinissable le pousse à commettre des actes de plus en plus répréhensibles et graves. le besoin de se mettre en danger pour apaiser une souffrance intérieure lui fait vivre un vrai calvaire d'autant plus cruellement qu'il ne se confesse à personne (ni sa femme, ses amis ou son psy). Il subit donc en alternance des moments de joie, d'euphorie et de terrible dépression, de dégoût de lui-même. Il y a là une ressemblance avec le « héros » de Waiting period. A chaque fois que son moral semble s'améliorer, Harry retombe encore plus bas jusqu'à toucher le fond (au propre comme au figurer).

La lecture de ce livre n'est pas divertissante, elle est même parfois douloureuse au point que, paradoxalement, on ne peut lâcher l'histoire avant la fin. Cette fin est d'ailleurs relativement prévisible mais elle nous libère (autant qu'Harry White) de cette tension implacable qui parcourt ce roman de bout de bout.
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