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3,69

sur 358 notes
Un joli petit roman qui évoque avec humour et tendresse de vieux révolutionnaires sympathiques et cabossés encore plein d'illusions. Sous couvert de tenter un dernier coup d'éclat, ces trois compères convoquent leur passé révolutionnaire sous la dictature de Pinochet, racontent leurs souvenirs de lutte, leurs souvenirs d'exil, ils se souviennent et ils méditent...alors qu'un de leurs contemporains, devenu policier, lui aussi se souvient...
L'auteur livre une réflexion profondément humaine et pleine de dignité sur la révolution, la lutte pacifique, l'exil et le retour d'exil, dans une langue truculente et caustique.
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Lucho Arancibia, Cacho Salinas et Lolo Garmendia sont trois anciens communistes chiliens sortis de prison ou de retour d'exil. Se retrouvant une nuit à Santiago dans l'atelier de l'un d'entre eux, ils attendent leur chef, le vétéran, le Spécialiste, Pedro Nolasco, petit-fils d'un célèbre anarchiste syndicaliste. Histoire de prolonger un peu la révolution de leur jeunesse, ils sont prêts à reprendre du service et récupérer ce qui leur est dû.
Or, au même moment, Nolasco gît sur un trottoir, malencontreusement tué par la chute d'un vieux tourne-disque Dual balancé par une fenêtre lors d'une banale scène de ménage chez Coco Aravena, lui aussi de retour d'exil. Coco trouve sur le macchabée un vieux Smith & Wesson ainsi qu'un numéro de téléphone qu'il subtilise avant l'arrivé de la police. Croyant d'abord avoir tué un flic, il se décide finalement à appeler ce numéro. Une voix, pensant avoir affaire à Nolasco, lui répond qu'on l'attend au garage d'Arancibia.

"Les quatre hommes se regardèrent. Plus gros, plus vieux, chauves et la barbe blanchie, ils projetaient encore l'ombre de ce qu'ils avaient été.
- Alors, on tente le coup ? demanda Garmendia et les quatre verres ont trinqué dans la nuit pluvieuse de Santiago."

Sous l'égide de Pedro Nolasco, ce dernier coup se fera donc sans lui. Mais cette nuit-là, un autre homme se souviendra du Spécialiste, le vieil inspecteur Crespo qui identifiera le corps de Nolasco à la morgue. Ses souvenirs de jeunesse afflueront eux aussi, les deux hommes s'étant déjà croisés en d'autres temps.

Au gré de va et vient entre passé et présent, ce roman est prétexte à revisiter brièvement les années précédant l'avènement de Salvador Allende au pouvoir jusqu'à sa chute. C'est surtout l'occasion de brosser le portrait d'une poignée d'hommes portés par un même rêve qui virera rapidement au cauchemar, une très belle histoire d'amitié et de retrouvailles, de loyauté et de lutte, le tout narré avec tendresse et humour.

"Au milieu de l'assemblée, Coco Aravena était en pleine euphorie car la commission chargée de l'agitation et de la propagande du parti communiste révolutionnaire marxiste léniniste maoïste, tendance Enver Hoxha, très différente de la coterie liquidationniste qui se faisait appeler parti communiste révolutionnaire marxiste léniniste pensée mao tendance drapeau rouge, l'avait chargé de la lecture d'une résolution du comité central appelée à changer l'histoire."

La révolution n'a jamais dit son dernier mot. Et, avec ou sans Pedro Nolasco, les quatre lascars retrouvent l'audace de leurs vingts ans.
Une belle revanche sur leurs cheveux blancs et leurs idéaux perdus.
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Quelle alchimie est à l'oeuvre dans l'appréciation d'un roman, d'un auteur, qu'est-ce qui revient à la qualité littéraire de l'ouvrage à nos yeux ? Et qu'en est-il de notre disposition d'esprit au moment de la lecture ? Pourquoi est-ce que la critique arrive tout naturellement une fois la dernière page refermée, et pourquoi avec d'autres romans on se demande ce que l'on va bien pourvoir en dire ? Ma réponse serait la suivante ; c'est notre capacité à accueillir le livre au moment où on l'ouvre. Si l'on est connecté au présent, si nos capacités d'attention et de concentration sont à l'oeuvre, si l'on peut lire, ne serait-ce qu'une petite heure, le temps de s'installer dans la lecture, que l'on apprécie ou non, on y est. Si je prends le livre pour lire 6 pages, x fois sur un temps long, si j'ai oublié qui est qui, je suis perdu et je traine mon roman comme un boulet, c'est pas l'auteur qui est en cause, c'est moi. Comme le dit Jean-Pierre Lepri, chacun est responsable de son bout de la relation.
Si je sais en ouvrant le livre que je vais passer un bon moment parce que c'est du John Irving, Milan Kundera ou Olivier Adam, en ce qui me concerne, je me conditionne, je suis déjà conquis. Si je laisse une deuxième voire troisième chance à un auteur avec lequel ça n'a pas matché, idem, conditionnement. Il faudrait faire des lectures à l'aveugle comme des auditions à l'aveugle ou les dégustations où l'on cache les étiquettes.
Bref cette longue introduction pour dire que cet ouvrage doit être un bon roman mais que je n'y étais pas du tout, que je me suis mélangé les pinceaux entre les personnages, ai dû faire de nombreux retours arrière. Englué que je suis dans mes problèmes, pas assez disponible. Ce n'est pas Sepulveda que je note, c'est ma capacité d'attention à sa lecture.
Mais dans ce marasme ambiant, il y a eu un instant de magie : le dialogue entre Salinas et le vendeur de poulets qui n'en a rien à battre de sa marchandise et de la relation clientèle : je vous le fait court :
- ils sont comment vos poulets ?
- à poil, morts
- oui mais ils sont frais, savoureux ?
- écoutez, je n'en sais rien, je les reçois congelés tous pareil, je les décongèle, leur enfile une broche dans le cul, et badigeonne d'une sauce livrée avec dans un pot en plastique. au bout de quarante minutes à la rôtissoire, ça devient comestible. Faites pas chier.
La réponse qu'il va donner à la cliente suivante qui vient se plaindre est encore plus drôle. J'essaierai de reproduire les extraits dans les citations.
Allez, je ferai mieux au prochain trimestre. Retraite !! Quelques soucis en moins je pense.

Challenge multi-défis 2021.
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Dans le Chili d'après, ils se retrouvent, de retour d'exil, et les souvenirs remontent car les vieilles blessures ne sont pas refermées. Il y a eu cette première attaque de banque de l'histoire de Santiago, par quatre hommes dont Durruti, anarchiste espagnol, le 16 juillet 1925. Puis l'auteur nous parle aussi d'un certain Ricardo Eliécer Neftalí Reyes Basoalto, connu dans les milieux bohèmes de l'époque mais passé à la postérité sous le nom de Pablo Neruda.
La dictature a tellement fait de victimes, tellement brisé de destins, profondément modifié le cours de la vie des Chiliens que chaque rencontre fait remonter les souvenirs douloureux, à la surface. Luis Sépúlveda qui a vécu au coeur de ces années d'espoir sait en parler avec précision, tendresse, émotion avec toujours un peu d'humour.
On rencontre un vendeur de poulets rentré au pays après dix ans d'exil en Suède. Ceux qui avaient fui en Espagne rêvaient de revenir au Chili pour ouvrir un bar dans ce pays qualifié « d'heureuse image de l'Éden » dans l'hymne national.
Une violente dispute conjugale entre Conceptión García et Coco Aravena se termine en drame puis Lucho Arancibia fait des mots croisés dans l'édition dominicale d'El Mercurio et les souvenirs remontent : « …quand les jeunes filles communistes nouaient le foulard rouge autour du cou des camarades et les embrassaient pour leur donner un avant-goût du nectar de l'amour des jours à venir. »
Rien n'était simple pourtant avec ces grèves menées par des groupes toujours plus extrémistes, ces exclusions des jeunesses communistes après la mort du Che en Bolivie. Enfin, ce retour au pays : « on ne revient pas de l'exil, toute tentative est un leurre, le désir absurde de vivre dans le pays gardé dans sa mémoire. Tout est beau dans le pays de la mémoire… »
L'auteur évoque aussi le GAP, l'escorte du Président Allende dont il a fait partie. L'inspecteur Crespo et son adjointe, Adelita Bobadilla, née après 1973, « aux mains propres », enquêtent et là aussi, le passé remonte à la surface. Souvenirs d'humiliations, comment la droite a fait sortir illégalement des devises du pays pour le priver de dollars car « …les Nord-Américains avaient donné un chèque en blanc pour couler le pays. »
Finalement assez pessimiste sur ce qui attend son pays, Luis Sepúlveda constate les lenteurs de la justice, la dérive qui entraîne la police comme l'avoue Crespo à Adelita : « Bientôt on annoncera la privatisation de la police et tout ce en quoi tu crois sera laissé aux mains de mercenaires. »
Lolo Garmendia, Lucho Arancibia, Coco Aravena et Salinas sortent sous la pluie, à 5 heures du matin et se rendent au Joyeux Dragon… Une lettre écrite par un anarchiste conclut cette histoire d'hommes et de femmes toujours attachés à leur idéal et relevés par d'autres lorsque leur parcours s'achève. Hélas, ils ne sont plus qu'une ombre…
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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lu d'une traite mais après tout cet encensement, une légère déception ; heureusement je n'avais pas lu les résumés complets de l'histoire qui avaient tout défloré !!
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C'est un très beau livre tendre, grave et drôle.
Les personnages sont âgés et fatigués, mais il leur reste une flamme, certes un peu vacillante.
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A Santiago du Chili, un vieil homme se promène dans une rue et reçoit sur la tête un tourne-disque lancé par un couple lors d'une scène de ménage un peu violente. Il tombe mort sur le coup. Il portait sur lui un révolver et était un ancien militant anarchiste qui allait rejoindre trois vieux compagnons qui devaient se retrouver dans un entrepôt discret après des années d'exil ou de vie clandestine. Ces hommes, tous sexagénaires, anciens maos, trotskos et autres tendances d'extrême gauche, devaient organiser leur tout dernier coup : récupérer une grosse somme d'argent détournée sous Pinochet et cachée par l'un des leurs.
Une histoire truculente de « papys flingueurs » qui, bien que sachant qu'ils ne sont plus que l'ombre de ce qu'ils ont été, sont restés fidèles à leurs rêves et à leurs idéaux de jeunesse et vont bénéficier d'une suite de coïncidences cocasses et inattendues. le style de Sepulveda est facile à lire, mais sa manière de dévoiler son intrigue par petites touches impressionnistes demande un effort certain au lecteur lequel découvrira en arrière-plan certains aspects d'une histoire politique chilienne remplie de réalités peu ragoutantes. Un livre tendrement subversif heureusement doté d'une fin réconfortante en forme de pied de nez !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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L'ombre de ce que nous avons été de Luis Sepúlveda est un roman prenant et surprenant. Pour être honnête, je m'y suis prise à plusieurs fois avant d'arriver au bout. Pourtant je conseille la lecture d'un seul jet (ce que j'ai fini par pouvoir faire) pour mieux mesurer sa force, son rythme, sa virtuosité et sa violence, maquillés par le burlesque apparent de la situation dans laquelle Luis Sepúlveda plonge ses personnages.
Il m'a fallu aussi, comme quand je lisais les grands auteurs russes, un peu de temps pour ne pas confondre les personnages entre eux. La faute aux consonances latines de leurs prénoms : Pedro, Lolo, Cacho, Coco, Lucho... Un petit générique de début ou de fin n'aurait pas été superflu, pour moi. de même une chronologie des événements politiques et révolutionnaires chiliens, et plus généralement en Amérique Latine, depuis 1925 jusqu'à aujourd'hui, m'aurait bien aidée.

En attendant le Spécialiste...
Le lecteur connaît ce personnage central dès les premières pages du roman, où sont exposés ses origines, son identité, et une partie de sa motivation. Les autres, ceux qui l'attendent, ne connaissent de lui que son nom de code. Ils ne savent pas non plus pourquoi le Spécialiste les réunit, après trente cinq ans de silence pour certains, d'exil pour les autres. Ils ne savent qu'une chose : c'est lui qu'ils attendent.

Mais comme Godot, le spécialiste finalement, ne rejoindra jamais les trois anciens militants qu'il a convoqués pour une mystérieuse action révolutionnaire.
En deus ex machina impitoyable, Sepúlveda place sur la route du Spécialiste un obstacle fatal et inattendu qui transforme le scénario déjà mystérieux en énigme policière tragi-comique.

Des tonton flingueurs ? Des casseurs aux bras cassés ? Des anarchistes sur le retour ? Des révolutionnaires rassis ? Un peu tout ça, mais surtout des coeurs gros comme ça... : "Plus gros, plus vieux, plus chauves et la barbe blanche, ils projetaient encore l'ombre de ce qu'ils avaient été."

En contrepoint, un couple d'enquêteurs : un vieux flic, contemporain des anciens militants calamiteux, et une jeune inspectrice, trop jeune pour avoir le souvenir des événements tragiques des années 70. Pourtant c'est Ardelita qui comprendra le mieux toute l'affaire et poussera, par sa compassion, son supérieur dans la voie de la résistance, la voie de la dignité.

Le récit est tout sauf linéaire. La narration est tourbillonnante entre les époques, les souvenirs, les acteurs, imprimant au déroulement de l'histoire un rythme virtuose. Les présentations de personnage sont chacune l'occasion d'allers-retours entre le présent et les événements passés, entre les actions auxquelles les anciens ont participé jadis et l'aventure délirante dans laquelle ils se trouvent maintenant entraînés ensemble, à nouveau. Peu à peu ils découvriront enfin ce qui les réunit, si longtemps après, et ils accepteront la mission qui leur "tombe" dessus. Ils décideront de "tenter le coup". L'écriture est vive, drôle, sans pathos. Pourtant c'est une impression de grande nostalgie qui subsiste quand on referme le livre et que l'on quitte ces émouvants sexagénaires cambrioleurs.

La trame historique est très importante pour cette histoire de bandits au grand coeur, toujours en deuil de leur jeunesse sacrifiée. Luis Sepulveda a très certainement puisé dans ses propres souvenirs et utilisé la mémoire de son engagement politique personnel pour bâtir l'histoire de Pedro Nolasco dit le Spécialiste.
Un moment je me suis demandé si Sepúlveda se s'était pas placé lui-même dans son roman, à la page 105, en tant que silhouette participant à une manifestation activiste non-violente des années 70. le détail de la fonction minuscule est trop précis pour être fictif... : "un de nos illustres écrivains les a aidés de l'extérieur : il faisait le guet en collant des affiches pour le dentifrice Odontine." On voit également passer furtivement, Pablo Neruda, le Che, et... Butch Cassidy. Et évidemment Pinochet et son fils.
Il y a aussi l'évocation d'une femme écrivain, ancienne prisonnière à la Villa Grimaldi de Santiago. Je connais trop mal la littérature sud-américaine pour l'identifier, mais vous, peut-être ?
Voici comment Ardelita la décrit, vers la fin du roman :

“C'était une femme belle et fragile, j'ai appris plus tard qu'elle était écrivain, et elle racontait l'horreur qu'elle avait connu avec beaucoup d'autres prisonnières. Bizarrement, il n'y avait aucune rancoeur dans sa voix, mais de la douleur, une douleur dépourvue de haine, pleine de dignité, une douleur que j'ai trouvée belle, moi qui ai grandi pendant la dictature en entendant tous les jours des propos haineux. Je me suis approchée d'elle et je lui ai dit : je suis inspecteur de police et, en mon nom et au nom de l'Institution que je représente, je veux vous demander pardon pour toutes vos souffrances. Jamais cela ne se reproduira, je vous le jure. Elle m'a regardé gentiment, m'a demandé mon âge, et quand je lui ai dit que j'étais née en 1973, elle m'a prise dans ses bras : “Ce n'est pas de ta faute, tu as les mains propres.”

[chronique pour leschroniquesdelarentréelitteraire.com, deuxième édition, janvier 2010, en partenariat avec ulike.net]

Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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Un petit bijou qui raconte l'histoire de trois anarchistes qui se retrouvent ,de retour au Chili ,racontent leur jeunesse gauchiste puis leur exil. C'est un livre drôle et tendre. Par contre c'est mieux de connaitre un peu l'histoire du Chili car c'est la toile de fond du roman ( de Allende à la fin de Pinochet). Donc très intéressant et la fin est réjouissante !
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L'ombre de ce que nous avons été évoque pour moi une histoire d'amour et, rien qu'en lisant et relisant ce titre qui me parlait et éveillait en moi une certaine mélancolie, une curiosité piquée, j'imaginais la vie d'un couple passionné, déchiré, ayant vécu des drames mais s'en étant sorti, dont la vie fut en somme tout sauf un long fleuve tranquille et qui se retourne, des années après, pour admirer le chemin parcouru et cet amour plus fort que tout.

Luis Sepulveda ne parle pas d'un couple, ou alors si, mais il fait uniquement partie d'une bête et malheureuse péripétie dans ce roman, la véritable histoire d'amour, celle qui nous bouleverse, c'est celle d'un auteur envers son pays.

Santiago, Chili.

Trois hommes se retrouvent, des années après que leurs routes se sont séparées ; Salinas, Aranciaba et Garmendia ont rendez-vous dans un hangar pour exécuter leur dernier plan, leur dernière mission orchestrée par le Spécialiste. Trente-cinq ans après avoir fui leur pays après le coup d'Etat de Pinochet, les acolytes sont de retour, vieillis et amers, mélancoliques d'une époque particulière, celle de la révolte, celle du soulèvement contre une dictature qu'ils refusaient. Combien de combines ont-ils mis en place au service du peuple ? Ils ne les comptent plus. Mais toujours cette même question qui revenait pour braver leur courage « On tente le coup ? »

Alors, lorsque le Spécialiste les contacte pour un dernier coup, cela s'impose comme une évidence ; c'est oui ! Les quatre comparses doivent se retrouver dans ce fameux entrepôt ; chacun arrive, et chacun s'impatiente. Où est le Spécialiste ? Il tarde… Il se fait attendre … Mais il ne viendra jamais… Car sur sa route il a croisé le chemin d'un couple aussi improbable que fou, qui, après une dispute dans leur appartement, se défoule sur le balcon, y jetant tous les objets qui leur viennent sous la main, jusqu'au moment où le tourne-disque y passe et atterrit sur le crâne du Spécialiste…

Triste fin pour un combattant de l'ombre, dont la mort cocasse fait écho aux caractères bien trempés de nos héros en attente du dernier signal…

A travers son roman, Sepulveda dépeint un Chili en quête d'identité et en pleine reconstruction ; la mélancolie des anarchistes côtoie la détermination des pionniers de la révolte silencieuse, la lâcheté de ceux qui dépouillent les cadavres, la passion amoureuse d'un couple qui s'étiole, la droiture d'une policière qui fait ses armes et la tolérance d'un policier de l'ancienne époque, le tout sous une pluie battante, qui coule sur la ville comme elle coule sur ses habitants, prête à les embarquee dans des entreprises opportunistes ou hasardeuses…

Chili, terre de tous les possibles…
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