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2,87

sur 193 notes
Ionas et Caïn font front sur le front d'une guerre tirant sur la fin.
A l'un la douceur, la réserve et le romantisme d'un cœur pur. A l'autre la témérité et la jouissance de toute chose.
Promis à Hiéléna pour qui son cœur bat chaque mesure, Ionas aura la mauvaise idée de décéder mortellement, laissant ainsi cette dernière dans la plus profonde affliction. Un tourment bien vite atténué par la présence rassurante d'un Caïn biblique aux gestes et aux paroles réconfortants.
Après la vie, la mort. Le schéma semble ancestral. Sfar décide de donner un coups de canif dans le contrat en réincarnant un Ionas plus énamouré que jamais sous la forme d'un vampire chimérique voué aux tourments les plus profonds..

Dire que j'ai mordu dans l'Eternel à pleines dents serait faire offense au mythique Dracula de Christopher Lee parti croquer la pomme sous d'autres cieux.
Non, la morsure s'est affirmée insidieusement, transformant une moue dubitative durable en un contentement de fort belle facture ma foi, environ 7,60 € chez tous les bons disquaires.
Sfar casse les codes vampiriques et impose ici un personnage légendaire tourmenté, poétique et finalement attachant qui aura idéalisé l'amour toute sa vie durant, toute sa mort également...
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Joann Sfar aura réussi cette prouesse de me faire revenir sur la ferme détermination qui était la mienne de considérer comme inutile et surperflue toute bit-lit autre que le magnifique Dracula de Braham Stocker, qui me semblait avoir fait le tour de la question dès 1897. Eh bien je me fourvoyais et j'ai pris un grand plaisir, mitigé de frissons d'effroi à parcourir cette genèse d'un vampire, juif tendance Woody Allen, tourmenté s'il en fut, balloté entre libre-arbitre et instinct de survie, en quête permanente d'une justification de son existence.
Séparé de sa bien-aimée pour cause de guerre, au cours de laquelle les soldats de tous bords se laissent aller à leurs instincts les plus abjects, Ionas souffre de l'éloignement de sa bien aimée. Est-ce la raison qui l'empêche de trouver le repos dans la mort? toujours est-il, qu'il se réveille aux confins des deux mondes, et qu'il découvre empiriquement sa nouvelle nature. Ses circuits neuronaux de la récompense impliquent la consommation s-de sang frais, et comme toute addiction, l'assouvissement de ses désirs le laissent profondément déprimés. Mais quelle issue pour un immortel?...
La première partie du roman, tourne autour de cette construction de la personnalité de Ionas, en proie à de perturbants débats intérieurs avec lui-même.

Puis nous le retrouvons de nos jours, harcelant une jeune psychanalyste, veuve récente d'une star du showbiz. La jeune femme, pas plus étonnée que ça de côtoyer goules et créatures spectrales, participera à la quête de notre héros, persuadé qu'un événement fondateur traumatisant explique ses difficultés existentielles.


C'est très drôle, en partie grâce aux dialogues percutants et dont le style décalé par rapport à la période historique choisie, et à la solennité que devrait inspirer le drame que vivent les personnages. L'auto-dérision que sous-tend le débat autour des liens entre judéité et psychanalyse est réjouissant. La langue est riche et foisonnante.

Curieusement, le caractère très gore de certains passages relatant les exactions des hématophiles qui hantent les pages ne m'a pas traumatisée. Probablement parce que l'auteur flirte avec la parodie, et aussi parce que, en ce qui concerne Ionas, les assassinats sont justifiés par l'instinct de survie et non par une méchanceté fondamentale.


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Pour tout vous dire, j'étais assez intriguée par ce livre, non seulement par sa couverture, le fait que ce soit un premier roman et surtout en raison du thème qui y était abordé : celui des vampires...

Ayant lu des mauvaises critiques sur ce dernier sur des magazines, j'avais cependant un peu d'appréhension à me lancer dans cette lecture et ô combien, j'ai bien fait de ne pas me fier à ces dernières. Il faut dire que cet ouvrage est très déroutant et en en commençant le lecture, j'ai failli croire qu'ils avaient raison...mais non !
Il est découpé en deux grandes parties, la première débutant durant la Grande guerre, celle de 14-18. Ionas et son frère aîné Caïn, deux juifs partis au combat aux côtés des forces armés russes à Odessa, vont voir l'horreur de la guerre dans toute sa grandeur. Tandis que Caïn est avide de femmes et de sexe notamment avec la plantureuse Haydée qu'il a mise enceinte, Ionas, lui, se réserve pour sa fiancée Hiéléna qui l'attend à Odessa...A-t-il tord de se priver ainsi des plaisirs de la chair ? Ne sait-il pas s'il reviendra-t-il un jour vivant de cette guerre ?

Dans la seconde partie, le lecteur fait la rencontre de Rebecka Streisand, jeune veuve du chanteur pop Mendel Broke, et psychanalyste de métier. Autant vous dire que cette seconde partie de l'histoire se déroule cent ans plus tard et que l'on retrouve encore Ionas et Haydée. Comment, pourquoi ?
Ne seraient-ils pas revenus d'outre-tombe puisqu'une mission les retient sur terre pour une certaine durée, qui pourrait bien être l'éternité...

Une histoire très crue autant du point de vue de la violence (normal, cause à la guerre) que du point de vue du sexe (là, j'avoue que j'ai eu un peu plus de mal à m'y faire mais après tout, n'oublions pas que nous ne sommes pas dans un conte mais dans une histoire de vampires et où les hommes, autant que les femmes, alors, pourquoi pas ?).

Un livre très bien écrit, avec des chapitres relativement courts, une écriture fluide et qui donne à chaque page envie de tourner la suivante (en tous cas, pour moi !) tant on a envie de savoir le dénouement de l'histoire !

Armée fantôme, mandragore, loup-garou, chêne vivant, un auteur vieux de plus de cent ans également et que je suis sûre que vous connaissez tous et toutes (Lovecraft)...voilà quelques excentricités que s'autorise l'auteur et j'avoue que par moments, il en fait un peu trop (c'est pourquoi je n'ai pas accordé la note maximum à cette ouvrage) mais pour un premier roman, je trouve tout de même que c'est une bonne surprise ! A découvrir !
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On va dire que le début tient à peu près la route: truculence laborieuse et interrogations métaphysiques répétitives; c'est plutôt ennuyeux mais c'est cohérent. Mais dans la 2° partie, plus rien ne tient debout. Des qu'il a une idée de créature , hop, Sfar l'intègre dans son histoire. Que ce personnage ne serve à rien, qu'il parle exactement comme tous les autres personnages du roman, l'auteur s'en fout, genre, je suis inspiré, on ne va pas me demander en plus de bosser? Et quand Sfar n'est plus inspiré? Ben il arrête. Mais le lecteur s'en voudrait de lui faire remarquer que l'histoire reste en plan, qu'elle n'est pas finie et n'a aucun sens: parce que, au moins, on peut fermer le livre et passer à autre chose.
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Quand histoire de vampire et psychanalyse se mêlent cela donne ce premier roman atypique et ésotérique.
Le ton de l'auteur était par moments trop cru voire vulgaire pour moi mais d'une vulgarité toute masculine à la limite de la misogynie, le fameux Caïn m'a particulièrement dérangé et je peux le dire sans honte dégoûtée.
Quant à Ionas, il était froid et d'une cruauté sans profondeur, mou et sans cynisme, perdu dans cette nouvelle identité avec laquelle il n'arrive pas à composer.
J'ai découvert ce livre par la lecture à haute voix qu'en fait l'auteur. C'est assez soporifique et ennuyant à certains moments même si les passages mythologiques autour du personnage de Liane notamment m'ont bien plu ainsi que l'interview passionnante de l'auteur par l'éditeur en fin d'écoute. La voix de l'auteur était d'ailleurs beaucoup plus empreinte de conviction lors des questions / réponses sur le thème de son roman et son écriture que lors de sa lecture monocorde.
Bref, je sors mitigée de cette affaire de vampires mais j'avoue que j'ai aimé l'ambivalence de ce Ionas et préféré la seconde partie avec Rebecca (même si elle pour le coup m'a beaucoup exaspérée).
Je ne saurais le conseiller mais s'il vous en vient la curiosité, testez...
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La première fois que j'ai rencontré Joann Sfar, c'était en 2002. 2002. Onze ans d'histoire entre lui et moi, et je devrais dire que ce ne furent pas réellement onze ans d'amour fou. A l'époque déjà, il était désagréable et imbu de lui-même. A l'époque déjà, à l'époque où il ne publiait que le premier tome du Chat du rabbin, il avait passé la totalité de la séance de dédicaces à parler avec son attaché de presse sans daigner jeter un seul coup d'oeil aux lecteurs qui étions présents et aurions apprécié un échange avec lui, plutôt qu'un dessin vite réalisé. J'ai souvent expliqué ma vision des séances de dédicaces en public, je ne sais pas si je l'ai déjà fait ici : la signature sur le bouquin, le petit dessin sur la BD, je m'en fous. En fait, je vais régulièrement à des séances de dédicace sans bouquin. Ce qui m'intéresse, c'est l'échange. C'est de parler éventuellement avec l'auteur, avec les autres lecteurs. Alors le mec qui ne me regarde même pas, ça m'était resté en travers de la gorge. J'avais eu l'impression d'être un porte-monnaie ambulant.

Tout au long de ces onze ans, j'ai suivi la production de Sfar, bien obligée par mes divers métiers. Plus le temps passait, plus je la suivais de loin, craignant de tomber un jour sur ses gribouillages au téléphone en édition luxe. Et puis je me suis un peu éloignée de la BD, j'étais tranquille… et le voilà qui débarque en roman. Forcément, je le lis, parce que je suis masochiste et parce qu'une amie me le prête. Oui, hein, je suis masochiste mais pas au point d'aller acheter ce titre dont j'étais quasiment certaine qu'il ne me plairait pas. Bon, une fois de plus, mon instinct a fait mouche. Sauf que ce coup-ci, au lieu de le balancer à travers la pièce comme j'en ai eu envie vers la page 15 (le roman commence à la page 12, à la 15 ça vire déjà dans le grotesque et dans le porno-à-la-mode) je l'ai continué. Je me le suis infligé, juste pour pouvoir dire que je l'avais lu en entier et donc pouvoir en parler ici (oui, je sais, mon esprit de sacrifice me perdra).

Honnêtement ? Ça n'a non seulement aucun intérêt, mais en plus c'est écrit avec les pieds et ça montre un esprit d'invention proche du niveau de la mer. Depuis le temps, Joann, tu pourrais pas changer un peu de disque ? Ton vampire, ta mandragore, ta psy, ta goule… On les a vus dans toutes tes BDs, il fallait vraiment nous les asséner de nouveau ? Tu sais, même quand on est juif, on a le droit d'écrire sur des personnages qui ne le sont pas, hein ? J'ai envie de dire, même, quand on est auteur, on a le droit d'écrire sur le monde entier, pas toujours sur son nombril. Même si je ne doute pas que le tien doit être très joli, là n'est pas la question. C'est mignon, les nombrils. J'ai appris qu'il fallait les nettoyer avec un coton-tige et de l'alcool, tiens, d'ailleurs.

Bref.

Voilà, l'Éternel, c'est la même histoire que d'habitude, avec les mêmes personnages que d'habitude et au milieu de tout ça Lovecraft qui, je l'avoue, m'a fait rire. On part dans tous les sens, on n'explique rien, on ne creuse rien, mais y'a des vampires et des rabbins. Ne perdez pas votre temps, passez votre chemin.
Lien : http://www.readingintherain...
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Ça y est : j'ai rencontré mon premier vampire et j'ai aimé ça !!!
Bien sûr, ce n'est pas un vampire frankensteinien, mais genre Woody Allen. Quoi ? J'ai dit que W. H. nous vampirisait ? Oh, vous m'avez mal comprise !

J'ai eu un moment de recul en recevant le livre, mais quand je m'y suis plongée, j'ai adoré. Imaginez, l'histoire d'un vampire qui avait honte d'être un vampire. «très heureux de parvenir à ne pas tuer».

Mais, commençons par le début assez déroutant s'il n'y avait ce vocabulaire imagé, outré qui ne m'a ni gênée ni choquée pour parler de la violence, des viols, des exactions malheureusement propres (oh ! le terme parait bizarre ici) à toute guerre.
« Elle a besoin de dormir, Caïn. Les femmes enceintes dorment beaucoup.
- Tu veux voir ses loches, petit frère ? Elles étaient déjà conséquentes, mais là, ça devient….
- C'est pas ma fiancée, Caïn.
- Pas la mienne non plu, ça n'a rien à voir ! C'est juste une paysanne et je la baise.
- Oui, mais mon enfant, c'est le tien, murmura l'Ukrainienne sans ouvrir les yeux »

Avant que de devenir un vampire, Ionas sera tué à la guerre, dans une anse de la Volga, pendant la 1ère guerre mondiale, avec tout son régiment et les filles à soldats qui y vivaient. Des scènes terribles, atroces mais la façon d'écrire, le vocabulaire de Joann Sfar font que cela en devient épique et Oh, je vais oser : ce n'est qu'une « mise en bouche » (on ne me tape pas !!!).

Maintenant Ionas est mort et bien mort et « Malgré les querelles de générations, les thaumaturges de toutes obédiences s'accordent, aujourd'hui encore, sur ce point précis : Il n'est pas prudent de laisser un mort sans sépulture ». Pourtant c'est ce qui se passe souvent en temps de guerre.

Mais retrouvons Ionas « Au moment où leurs lèvres se rencontraient, loin d'Odessa, sous un monticule de neige et de corps, le cadavre d'un jeune soldat reprenait vie. Deux yeux anxieux et perdus s'ouvrirent au coeur du charnier ». Tout comme la mue de chrysalide en papillon est difficile, Ionas peine à se sortir de l'enchevêtrement de bras, de jambes, de corps qui sont au-dessus de lui. Ce fut douloureux, lent, laborieux mais le sang d'un cheval qu'il enfourcha lui remit « le pied à l'étrier » (OK, un autre de mauvais genre, mais il faut vous y faire, ce ne sera pas le dernier, enfin j'espère !). « Il remit sa bouche sur la plaie et Ionas absorba à petites lampées le sang de sa victime. Comme apaisé, il s'endormit. L'étalon avait l voie de chemin de fer. Il galopait maintenant comme hypnotisé. »

Un vampire amoureux va, forcément, retrouver sa belle qui se trouve mariée à Caïn, son cher frère aîné, une vague histoire de tradition juive -enfin vous lirez ( je ne vais pas me saigner aux quatre veines et vous mâcher le travail !)

Avouez que c'est ballot, lorsque l'on trouve dans la bouche de Caïn cette phrase : « Moi, j'ai le goût du sang. Je sais quand il faut mordre et quand il faut se planquer. Ionas agissait en fonction d'idées abstraites : l'honneur, le devoir. La guerre c'est plus lâche, plus bête, plus… » et qui c'est le vampire ? c'est Ionas ! Toujours à la poursuite de Hiéléna, sa fiancée, « L'idée d'un vampire père de famille ne le défrisait pas, puisque les arbres parlaient. Tout lui semblait possible »
Il s'inventa une sorte de code d'honneur :
« - Manger avant la faim, pour ne pas enrager,
- Ne pas tuer
- Dans la mesure du possible, ne s'en prendre qu'aux bêtes. »

Il s'aménagea un home confortable dans le cimetière chrétien, car il faut bien le dire, un cercueil c'est plus confortable que les tombes juives où les cadavres sont enterrés en pleine terre !!! « Avant le jour, une fois qu'il se fut retrouvé assis dans les huit mètres carrés de son refuge, chacun de ses cercueils débordant de sachet de lavande et de coussins, il s'installa jambes croisées dans on canapé, tripota ses journaux pas trop anciens posés en tas sur une console et alluma une pipe. Alors, jetant des regards vers un petit miroir à maquillage dans lequel il ne se reflétait plus, il vit le chien faire trois tours sur lui-même et s'endormir.
- Ne me manque que des pantoufles, grommela Ionas »
Comme quoi, un vampire aime son confort, enfin lui, le vampire juif version Woody Halen !!! il s'amuse beaucoup, le galopin, à faire claquer un volet, bouger un caillou… embêter le bourgeois quoi ! Il continu sa vie sa mort de petit bourgeois-vampire ou vampire-bourgeois, jusqu'à rencontrer l'amour : celle d'une vivante de notre siècle : Barbara Rebecka Streisand. Mais bon, c'est sa psy (juive, plantureuse, veuve depuis la veille), alors, nouveau dilemme. Il veut suivre une thérapie pour «réapprendre le meurtre». Une psy qui ne se formalise pas plus de côtoyer des fantômes, une mandragore, un loup-garou loup-dragou.
Mais j'arrête-là mes digressions. Une chose est importante : il FAUT lire ce livre déjanté (à ce que j'aime-ça !!!). Ionas et son mal de vivre, son mal-être qui se choisit d'une psy. Cela me fait également penser à Philippe Roth et son livre « Portnoy et son complexe ».
Beaucoup d'autodérision. On accepte même que Ionas suce le sang, faut bien vivre !!!

Joann Sfar vient de la BD et cela se sent car beaucoup de phrases percutantes, de parodies, un texte très imagé, foisonnant, riche. Humour et sensualité donnent le La à ce livre déjanté qui part dans tous les sens, mais un désordre organisé, comme le « home sweet home » de Ionas.


J'ai aimé ce roman disjoncté, « total foutraque », ordonné dans son désordre, où les prénoms n'ont sûrement pas été choisis par hasard : Ionas petit frère de Caïn et Rebecka
Que diantre, ça fait du bien une telle explosion ! Joann Sfar, vous m'avez réconciliée avec les vampires, enfin s'ils sont du même acabit que le vôtre, pour les autres, la cause n'est pas encore entendue. Quelques longueurs m'empêchent d'en faire un coup de coeur.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Le début avait l'air pas mal. Sans être transcendant, il avait le mérite d'apporter un peu d'originalité au thème vampirique. Mais très vite le personnage principal du vampire, Ionas, agace. Il se réveille monstre, et refuse sa nouvelle identité : il refuse de tuer ou tue et culpabilise, il souhaite retrouver sa vie d'avant, notamment la femme qu'il aime et qui est désormais celle de son frère. C'est un peu le personnage de Louis dans Entretien avec un vampire, en plus énervant. Toute la première partie raconte comment il tente de lutter contre sa nouvelle nature, en vain.
Quant à la deuxième partie, elle aurait pu relancer l'histoire, lui donner un deuxième souffle et finalement remporter l'adhésion du lecteur. Mais très vite elle s'essouffle. On retombe dans les mêmes travers que la première partie, les personnages qui y sont développés ne le sont pas assez, malgré des idées originales comme le loup-dragou, un homme qui se transforme en loup-garou chaque fois qu'il éprouve du désir pour une femme, ou bien encore l'introduction de H.P. Lovecraft, que l'auteur croque jusqu'à pousser le portrait à la caricature ridicule. Et d'ailleurs, trop ridicule, on n'y croit plus du tout pour finir et ces personnages ainsi introduits semblent gratuits. Ils n'apportent finalement pas grand chose à l'histoire à part cette originalité.
Ne parlons pas de la fin, qui finit en jus de boudin. L'auteur nous allèche en évoquant un mystère à dévoiler. Mais la fin arrive abrupte, et rien n'est dit !
On referme le livre en se demandant le pourquoi de l'histoire. On garde un goût de trop peu pour l'ensemble : trop peu développé pour les personnages et l'intrigue, trop peu de révélations et trop de mystères.
C'est dommage !
Lien : http://ylgana.blogspot.fr/20..
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Un premier roman de Joann Sfar ! J'avoue j'ai eu un peu peur d'être déçue, perdue sans le trait si caractéristique du bedeiste en appui du texte. En fait, je n'ai pas été dépaysée bien longtemps car j'ai vite retrouve dans ce livre tout ce qui fait l'originalité et la profondeur de l'oeuvre de Sfar avec ses thèmes de prédilection: philosophie et judaïsme, humour et truculence, sensualité. Cette histoire est prenante et se lit d'une traite, vivement l'adaptation ciné pour comparer la lecture...
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Si vous aimez les films un peu déjantés de Woody Allen (les premiers comme Bananas), voire ceux de Tim Burton ( Dark Shadows ou Sweeney Todd), vous serez sûrement conquis par le roman de Joann Sfar, L'éternel.
Ionas et Caïn sont deux frères juifs, officiers dans l'armée des cosaques. En 1917, sur le champ de bataille, Ionas, chaste amoureux de la belle Hiéléna, fait preuve de bravoure et risque sa vie en affrontant une armée allemande. Caïn, beaucoup plus libertin et lâche parvint à s'échapper.
C'est en vampire que Ionas retrouvera son frère marié à Hiéléna. Heureusement, il est un vampire bien mignon qui ne veut pas tuer pour survivre. Et même, craignant d'avoir fait le mal, Ionas voudra faire une psychanalyse auprès de Rebecka dans la seconde partie du livre.
Vous l'avez compris, le style est ironique avec un vampire gentil, une vampire rousse jalouse (ça me rappelle quelque chose), une mandragore et même un loup-garou. Un professeur Lovecraft plus que centenaire dans la seconde partie donnera encore un peu plus d'humour à la situation.
L'humour aurait pu me séduire si l'auteur ne tombait pas un peu trop facilement dans le vulgaire ou le sanguinolent (vous me direz c'est normal chez les vampires) ou dans l'humour scabreux.
En dehors d'une satire humoristique sur les vampires et la psychanalyse, je n'ai pas vraiment compris l'intérêt de ce énième récit sur ce thème, ni le lien entre la première et la seconde partie du roman ( première partie en Ukraine, seconde aux États-Unis cent ans plus tard, image d'une émigration historique). La fin restera pour moi assez énigmatique.
En extrapolant, je peux y trouver une apologie sur l'honneur ou une illustration de la quête de l'amour éternel vers celui ou celle auxquels on peut se confier mais je crois que c'est tout simplement l'expérience d'un auteur de bande dessinée d'évoquer son monde fantastique en roman.
Il me semble que c'est le genre de livre qui se bonifiera en version cinématographique où ce style d'humour passe mieux (enfin en ce qui me concerne). J'ai effectivement repensé aux films de Tim Burton (Dark Shadows) ou de Roman Polanski ( le bal des vampires) et bien évidemment à l'humour juif et l'obsession de la psychanalyse de Woody Allen que j'aime particulièrement.
Nul doute que ce roman aura ses fans. Même si personnellement, ce n'est ni mon univers, ni mon style de littérature..
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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