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Sika Fakambi (Traducteur)
EAN : 9782383612100
156 pages
Globe (04/05/2023)
4.33/5   6 notes
Résumé :
Poète de l’exil, Warsan Shire signe avec son premier recueil de poésie le récit d’une odyssée intime, celui d’une petite fille qui a grandi entre deux continents, à la recherche d’une place et d’un destin dignes. Cette enfant, trimballée de valises en refuges, questionne l’histoire de sa famille et de son peuple et révèle leur héroïsme et leurs failles. Cette poète nourrie de sourates interpelle Dieu, et dénonce le chaos du monde, tout autant qu’elle bénit ses beaut... >Voir plus
Que lire après Bénie soit cette enfant qu'une voix dans sa tête a fait grandirVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La voix soulève les déserts brûlants. Les paroles comme du sable, sablier qui se risque à l'écho. Ici, tout est acuité. L'intensité Babel, intranquille et poignante.
Écoutez amis, les entrelacs qui vont élargir notre monde. Les déambulations tristes, fragiles, qui font vaciller.
Poèmes-litanies, « Ce qui ne te tue pas », « Ceci n'est pas une chanson d'amour », « Dieu es-tu là ? », "Testament ».
L'intimité d'une langue, le halo de la vie qui épuise ses enfants.
Des fragments comme des étoiles, perpétuelles douleurs, mais que c'est beau, tenace et sensible.
Le macrocosme verbal, l'épiphanie de la grandeur. Warsan Shire est une poétesse de renom. Britannique, née au Kenya en 1988, de parents somaliens. Petite fille qui émigre au Royaume-Uni à l'âge d'un an. Membre de la Royal Society of Literature et la première Young Poet Laureate de Londres. Voyez comme cet écrin est précieux. Une chance éditoriale fabuleuse.
Ici, vous allez pleurer, soutenir, étreindre, vivre mille vies. Livre perpétuel, dont les destinées sont des bouquets d'altruisme. Une caresse sur un front pâle. Les miscellanées comme des voiles blancs empreints de vent. La voix est mélancolique, murmure, bruit sourd, implacable et souveraine.
Le choc des migrations, les paraboles comme des prières, « Assimilation » : « Le coeur de la réfugiée abrite six cavités. Dans la première valise, la valise de la mère jamais défaite. Dans la deuxième ton père pleure la tête dans ses mains…. La sixième s'ouvre avec les bons papiers ». « Je n'arrive pas à extirper la réfugiée de mon corps... ».
« Home » : « Nul ne part de chez soi à moins que chez soi ne soit la gueule d'un requin ». « Je suis le pêché du souvenir et l'absence du souvenir ».
« Bénie soit ta fille laide », est un arc-en-ciel que la pluie veut anéantir. Une merveille d'écriture et une larme glacée qui coule sur la joue. Sillon d'une réfugiée, que ce poème est beau et douloureux. « Ta fille a pour visage une petite émeute. Ses mains sont une guerre civile, elle a un camp de réfugiés derrière chaque oreille, son corps est jonché de choses laides. Mais Dieu, vois-tu comme elle porte bien le monde ».
La parole exutoire. le devoir de prononciation, les existences fauchées en plein vol, les traversées anonymes et sanglantes. L'enfant au front pâle, bercé par une mère éreintée de souffrances intestines. « Ton enfance, fillette, c'est de la folie en incubation ».
« Bénie soit cette enfant qu'une voix dans sa tête a fait grandir », plus qu'un titre, la marée-basse des sanglots, une reconnaissance pour l'enfant résistante et symbolique. Ce livre est un hommage pour ceux et celles, égarés dans la nuit noire. La parole qui rassemble l'épars des sanglots avant qu'ils ne meurent seuls et abandonnés. La pierre angulaire, un livre à relire tant de fois. Ici, rayonne le miracle des ténacités, des persévérances. Une voix comme une plume qui vole sur notre mappemonde désespérée et « nous déposons nos fardeaux à tes pieds ».
Magistral. Une urgence de lecture. Fondamental, un mémorial, un ressac poétique, superbement traduit par Sika Fakambi « qui a grandi à Ouidah et Cotonou, au milieu de plein de voix et plusieurs langues ». Voyez le crucial de cette publication par les Éditions Globe. « Nul ne choisit de ramper sous les barbelés…. Nul ne choisit de faire d'un camp de réfugiés son chez soi ».
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Cette voix, c'est celle de Warsan Shire. Sa voix de petite fille qui transporte son histoire, et puis celle de sa mère, et puis la mienne, et la vôtre aussi.
Cette voix, c'est celle de Warsan Shire. Sa voix de petite fille qui porte l'histoire de toutes les femmes.

Je peux dire la beauté de cette odyssée intime et poétique. Vous raconter le parcours d'une gamine à une femme, ce corps méprisé, ce corps non consenti, non consentant, vous en délivrer le cri.

Je peux dire la part de Dieu dans cette voix, la part béante, celle qui garde les plaies comme on garde l'encre. Là où elle puise, Warsan. Là où elle trempe la plume.

Je peux dire tout ça, et même alors ce ne serait pas assez. Certaines voix sont puissantes, c'est le cas de celle de Warsan Shire. Il faut la lire, encore et encore.
Refermer le livre et se lever.
Crier.
Est-ce que je l'ai fait, je ne sais plus...

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Elle est la poétesse dont les mots ont tapé dans l'oeil de Beyoncé. Mais Warsan Shire n'a pas attendu Queen B pour se faire un nom. La Britannique, née au Kenya de parents somaliens, est la plus jeune membre de la Royal Society of Literature et fût la première Young Poet Laureate de Londres. Elle est l'autrice de plusieurs recueils dont « Où j'apprends à ma mère à donner naissance » et celui dont je vous parle aujourd'hui, « Bénie soit cette enfant qu'une voix a fait grandir dans sa tête ».

Acclamée par de grandes autrices comme Bernardine Evaristo et Roxane Gay, cette anthologie rassemble des bénédictions pour les laissé•e•es-pour-compte. Les enfants, les mères, les immigrant•e•s, les réfugié•e•s, et aussi celles dont la mort n'a fait l'objet que d'un article dans la rubrique faits divers, comme cette femme somalienne assassinée dont le corps a été identifié pendant dix ans comme celui d'une femme de type caucasien.

Ce livre est un devoir de mémoire. Celle de la poétesse, mais aussi de toutes les minorités qu'on n'écoute pas. Warsan Shire mêle dans cet ouvrage son expérience personnelle, des chansons pop et des articles de presse, ainsi que la culture britannique et la culture somalienne, incorporant dans ses textes des termes en somali.

Un style unique et poignant, des poèmes bruts et précieux.
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critiques presse (2)
LeMonde
19 juin 2023
Chaque poème de Bénie soit cette enfant qu’une voix dans sa tête a fait grandir contient un coup de griffe et un baume pour l’apaiser. Tous ses personnages sont sauvés par l’écriture ; ou plutôt « bénis », selon son expression. A l’instar de Kadija, qui se jette dans le vide, vêtue d’une longue robe blanche, et se sent pousser des ailes.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Liberation
13 juin 2023
Tout est trace, métaphorique ou réelle, d’un passage d’un monde à l’autre qui n’a pas pu se faire entièrement, d’une transition partielle : à travers ses imbrications et cette porosité, Warsan Shire raconte le deuil impossible de son exil.
Lire la critique sur le site : Liberation

Video de Warsan Shire (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Warsan Shire
Extrait de « Bénie soit cette enfant qu'une voix dans sa tête a fait grandir » de Warsan Shire. Traduit par Sika Fakambi.
Warsan Shire est de celles qui ouvrent la voix, et sa voix est une fulgurance. Elle dit la poésie d'une enfant qui, les yeux grands ouverts dans le chaos du monde et des voix qui l'habitent, va, vit, et devient. Une odyssée intime au coeur de la féminité, signée Warsan Shire, la poétesse qui inspire Beyoncé.
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