Impression générale très mitigée sur cette lecture d'intérêt inégal -- même si elle est indéniablement bourrée d'humour, juif bien entendu, du début à la fin.
Le premier tiers, centré sur l'enfance de Igor / Gary, rejeton malingre d'une famille juive et soviétique, puis juive et immigrée à New York à ses 7 ans, concentre le meilleur du livre, c'est en tout cas la partie qui m' a le plus intéressée :
Famille nucléique et colérique entre culture russe et culture juive, atmosphère soviétique des années 70 avec pulls en acrylique, odeur de crème aigre et téléviseurs qui explosent, déracinement et perte de repères dans un quarter improbable du Queens, et au milieu de tout ça le petit Gary / Igor qui cherche ses marques : toute cette partie est passionnante et fonctionne très bien.
La suite, dans laquelle
Gary Shteyngart raconte ses années d'étudiant et sa progressive acculturation au pays de McDo s'enlise un peu dans les atermoiements adolescents, les affres de l'écrivain en devenir et les vapeurs de fumette, et là l'ami Gary m'a perdu en route, au point de survoler quelques pages avec ennui.
Joli rattrapage sur les deux derniers chapitres tout en finesse et nostalgie qui terminent ces mémoires sur un voyage à Leningrad de Gary avec ses vieux parents.
Je n'aurais jamais ouvert ces mémoires si je n'avais pas déjà connu et apprécié
Gary Shteyngart par son dernier roman "
Super triste histoire d'amour". J'en retiens une lecture intéressante sur le questionnement de l'identité de l'émigrant et le contexte particulier de l'émigrant juif russe aux Etats-Unis -- intéressante, mais sans plus.