Annelyse Simao3/5
2 notes
Pas tes mains dans ma bouche
Résumé :
Sensible et provocant, ce livre évoque une rencontre qui relance l’écriture autant que le corps, leurs remous venant à précéder la vie. Jeux de miroirs et altérité, dialogue dans le désir, plusieurs thématiques se rejoignent ainsi en une même urgence : dans le partage, celle du don de soi. Ici vécue comme une ampleur la féminité, âpre et tendre, souvent impudique, devient ce territoire où le poème prend langue, où l’on ne met « pas les mains mais la bouche ».
tu palpes mes habits…
tu palpes mes habits comme on éclate un fruit
des étoffes froissées dans le poing tu les portes
à ton nez pour en boire l’odeur du secret
tant rare des humains dont l’allure est alerte
tous avons quelque chose de gauche à travers
corps qui s’éjacule avec les ans nous heurte
adolescents signent défauts sur omoplate
moitié miroir et moitié masque nos fripes
révèlent en cachant cette part de mystère
qu’on appelait une âme jadis et si l’âme
n’existe demeure un obscur que l’humain vise
à circonscrire en s’habillant conforme et contre
des poètes d’antan…
des poètes d’antan sommes-nous différents
quand une absence un silence imprévus
suscitent douleurs corporelles pincements
du cœur mieux vaut se taire et vider ridicule
aujourd’hui dans le bus le regard d’un vieillard
s’est penché aussi loin que la vitre permet
poursuivre la silhouette blanche élégante
d’une femme étonnante il a fui de la tête
quand il s’est vu regardé pour ce vif attrait
involontaire on a beau dire que ça fout l’camp
il est plaisir des yeux qui attache aussi fort
que plaisir de la bouche et de jambes mais halte
aux plaintes des humains caducs ils apitoient
nous refoulerons liaison servile