La série n'est pas un coup de coeur, pour ma part, mais elle est clairement intéressante.
L'égarement de la petite Mina en Inde donne évidement l'opportunité aux lecteurs d'appréhender les lieux et la culture.
Oui, je sais, les circonstances ne sont plus au tourisme et les pauves parents se démènent avec les autorités locales pour retrouver leur petite Mina.
C'est pas la fête.
Oublier par mégarde ses petits anges dans une station service lors d'un ravitaillement ou les perdre de vue dans le labyrinthe d'un magasin est un épisode respectivement éprouvant pour toutes les parties, on en rira plusieurs années plus tard, réaffirmant sur la fatigue du moment et la prudence, promettant tous les grands dieux qu'on ne s'y laissera pas prendre comme nos pauvres parents.
Se perdre dans un pays inconnu tel que l'Inde, quel cauchemar (ah mais non, ce ne sont plus des vacances, voyons!)...
Plutôt que d'en faire un drame (la cible a besoin de s'amuser tout de même),
Eddy Simon transforme l'aventure en quête de retour vers papa et maman, sur la piste de Ganesh.
Tout par de lui d'ailleurs, de l'éléphant.
Sans doute ne faut-il pas non plus grand chose à Mina aussi pour être détournée de son attention et pour ne pas rester coller à ses parents, la sensation d'une vieille odeur de moisi, un petit vieux tout rabougri au sourire édenté, des enfants chauves qui prient...
Bienvenue en terre inconnue.
Tout semble agiter sa curiosité (sans doute serions-nous pareil), les sens sont très en alerte à sa petite hauteur, avec une langue inconnue criée à tout va, avec les masses denses d'habitant l'emportant comme une vague.
Mais bon, on va pas se le cacher, Mina a tout de même une nature à se perdre, l'auteur ne dément pas par deux expériences de mésaventures et hélas, la deuxième sera la bonne.
N'ayant guère besoin de guide spirituel, Mina sera pourtant rassuré de croiser le chemin de Sadhu (et celui accessoirement, d'une souris qui ne la quittera plus. On se sent moins seul, c'est sûr).
Sadhu parle le français et se trouve être un guide très salutaire, c'est un apprenti de son âge qui va l'aider à retrouver son chemin.
Nous alternons donc entre Mina et ses parents dans cette mésaventure (dont on voit tout de même en parallèle qu'ils s'arrachent les cheveux à la retrouver).
Namasté, Sadhu!
( Namasté*: signe de gratitude et de respect marqué du geste des mains jointes, le namaskar).
Des apparitions fantasmées du dieu éléphant Ganesh rendent le récit fantasmagoriques.
Il est le dieu de la sagesse, de l'intelligence, de l'éducation et... de la prudence.
Et là, nous avons bien évidement envie de rire.
Elle s'y reprendra à deux fois de suivre un éléphant en pleine nuit, notre Mina, au lieu d'un classique lapin blanc en retard.