Je suis toujours passé à côté des aventures de l'inspecteur Canardo et la lecture des trois premières enquêtes (Le chien debout, La marque de Raspoutine et La mort douce) rassemblées dans cette intégrale petit format de Casterman prouve que j'ai eu tort de tant tarder à m'y mettre.
La première aventure surprend car notre "héros" se fait tout d'abord virer comme un malpropre de chez Freddo, un troquet malfamé où l'on prendre plaisir à le retrouver par la suite, et décide ensuite de ne pas être le héros de cette histoire de meurtre, se contentant d'un second rôle fort discret pour un héros de série. Une discrétion qui ne rendra cependant que plus savoureuse chacune de ses apparitions et qui se fait au profit de personnages tout aussi truculents. Si c'est Fernand le chien, le véritable héros du premier récit, notre ami Canardo reprend vite les devants lors des deux histoires suivantes.
Force est de constater que l'on s'attache très vite à cet anti-héros qui se traîne la clope au bec dans un imper qui n'est pas sans rappeler celui de l'inspecteur Columbo. Bouteille à la main, ce détective mélancolique se retrouve à chaque fois embarqué dans des histoires de coeur glauques et parfois violentes. L'univers sombre et pessimiste mis en place par l'auteur sied d'ailleurs parfaitement au développement d'enquêtes policières lugubres. Les dialogues ciselés, la justesse des personnages et la beauté du graphisme contribuent également à faire de ce polar animalier une lecture indispensable, au même titre que "Blacksad".
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Un entretien avec Benoit Sokal