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André Soleau (Autre)
EAN : 9782367901220
240 pages
Nord Avril (04/09/2020)
4/5   2 notes
Résumé :
Quelle place occupera l'être humain au sein d'une société régie par l'intelligence artificielle ?
André Soleau aborde cette question angoissante et en soulève d'autres, plus actuelles. Entre la désertification des campagnes, l'urbanisation à outrance, l'omniprésence des nouvelles technologies et les manipulations génétiques, les rapports sociaux s'annoncent chaotiques. Comment, en effet, faire cohabiter les réfractaires au progrès, les hommes augmentés et le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
André Soleau nous présente un roman qui est à la fois une fable, une dystopie, une pseudo fiction qui se déroule en 2034 !
Etienne Wattremez habite un village de 500 habitants : Ecquedecques dans les Hauts de France , il était prothésiste dentaire puis, il était s'installer pendant 15 ans à Lille avec sa femme Sophie et sa fille Christelle . Mais, il n'avait pas voulu s'adapter aux nouvelles technologies et il avait été obligé d'abandonner son métier, puis revenir dans son village natal, ce qui a rajouté à son caractère bougon et à ses pensées rebelles. Il vit seul, aigri depuis le décès de son épouse et néglige la maison, le jardin ! Son gendre , chef d'une entreprise de domotique et sa fille vont lui offrir un cadeau insolite pour prendre soin de lui en toute quiétude : à savoir Emma qui est un "cobot " ( ou robot ), elle va lui démontrer que les humanoïdes sont supérieurs aux humains, qu'ils ont pris le pouvoir dans tous les domaines, et que dans l'avenir, ce sont eux qui vont tout contrôler ! Surpris, écoeuré, apeuré : il va fuir se réfugier chez Roland : son ami d'enfance qui est curé ! Après de nombreuses discussions sur la situation en 2034, Roland le décide à faire le pèlerinage vers Saint Jacques de Compostelle. Ils partent du Puy en Velay et vont traverser la France rurale, profonde, rencontrer des pèlerins de toutes sorte, des gîtes, des petites auberges et embarquer Jean-Robert, un homme habitué aux entourloupes, aux magouilles qui a perdu son élection municipale, sa femme par la même occasion mais qui vient d'en rencontrer une autre sur internet qu'il veut rejoindre à Figeac !
Ce roman est l'occasion pour André Soleau de valoriser et décrire sa Région, ses habitudes socio-culturelles avant de se lancer dans la phase fictionnelle de sa rencontre avec Emma et les dégâts dus à l'IA.
C'est l'occasion de parler de la désertification rurale, de l'urbanisation galopante et incontrôlée, des nouvelles technologies, des manipulations génétiques, des saccages de l'environnement, du pillage des ressources, de la perte des valeurs sociales, familiales, de la mécanisation et de la robotisation qui obéit à la notion de rentabilité mais qui déshumanise la société .
"Quelle place occupera l'homme dans une société régie par l'intelligence artificielle ? " Telle est la question que se pose l'auteur très nostalgique d'une époque révolue !
L.C thématique de Novembre 2021 : vider la PAL 2.
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J'aime ce texte. D'emblée, il me replonge dans le pays de mon enfance, celui de ma mère de Cambrai (Boussières-en-Cambrésis, pour être précis), au sud du village d'Ecquedecque, village du protagoniste de ce roman. Pour le dire autrement, c'est « ach nord », comme nous le décrit l'auteur : d'immenses plaines légèrement vallonnées recouvertes de blé ou de feuilles de betterave en été et en hiver des étendues désertes dont la terre labourée se cristallise en mottes givrées, où le vent frais vous emplit d'une ambiance minérale, propice, finalement, à gagner en spiritualité. Alors que la ville de mon coeur reste Bruxelles, revenir en terre flamande-française me fait gagner en vigilance quant à la nature de ce que l'auteur nous dit

Etienne, homme s'approchant des soixante-dix ans, est un vieux râleur qui ne veut plus aucune aide, et qui n'en a cure de la démission de sa fille qui ne veut plus le soutenir et le laisse, justement, à se laisser aller. Il ne veut plus s'intégrer dans la post-modernité du vingt et unième siècle, assume pleinement d'être fracturé numériquement, n'en revient pas d'avoir perdu son job de technicien en dentisterie, l'impression trois d des prothèses dentaires ayant supplanté à faible coût sa production de sculpteur de précision, il n'en revient pas non plus d'avoir perdu sa femme, et ne veut rien entendre des générations qui lui succèdent. Mais sa fille lui offre un cadeau, de guerre lasse, plutôt que de polémiquer avec le père, elle lui laisse une « femme de compagnie » un peu étrange…

Nous sommes dans une dystopie, frôlant l'uchronie car nous ne sommes pas loin de partir du monde contemporain : en fait, nous sommes en 2034, où l'intelligence artificielle a fait un bond colossal, mais le monde que l'on décrit est encore reconnaissable. Ce qui autorise l'auteur à mettre son protagoniste qui nous ressemble dans une modernité devenue folle, où le robot se nourrit en continu de toute la mémoire googlisée de l'être humain. Et Etienne nous ressemble, oui, traînant son doute et sa dépression, fragile et en colère, dans un monde dont il a totalement perdu la mesure ou la grille d'interprétation. La machine remplace tout, outre le fait d'avoir voler notre mémoire par ses big data, supplée à tous nos besoins par une présence de plus en plus envahissante. Après n'avoir été qu'une prolongation de notre bras ou notre main, la machine est devenue un auxiliaire, encourageant notre oisiveté pour la laisser penser et finalement décider à notre place. La machine est plus rapide, plus rationnelle et de par sa perfection met en accusation l'errance de l'homme, son gaspillage, sa folie meurtrière, l'épuisement qu'il a fait de ses ressources et l'angoisse de sa mort qui le pousse à détruire ce qui l'entoure.

Là, cela devient abyssal. La machine ne serait que la projection infinie de notre finitude frustrée ? le meilleur de l'homme, plutôt que d'être figuré dans ce que l'on dit de Dieu, est-il mis en technologie dans un cyborg qui a visage humain ?

Redoutable texte qui pose des questions presque insoutenables dans un décors qui ne paie pas de mine, celui des corons, des vieilles églises restaurées, modernisées mais vides, dans un paysage froid, du Nord.

A lire, de toute urgence
Lien : https://www.jean-noel-auteur..
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