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sur 388 notes
une belle fresque de la vie en Angleterre dans les années 1850 autour de Karl Marx qui reste loin du rôle principal toutefois. J'ai bien aimé, je me suis attaché aux personnages, j'ai aimé être plongée dans l'actualité politique et économique de l'époque: la guerre de secession aux états-unis, la crise du coton, la lutte des classe...
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Ce second roman est encore une fois l'histoire romancée. Une fresque politico-historique qui met en lumière Freddy, le fils caché de Karl Marx, élevée par Charlotte, jeune irlandaise malmenée par la vie dont les rêves ont été brisés par une suite d'événements fâcheux. Mêlant fiction et réalité, ce roman prend au ventre. Pendant que Karl Marx théorise sur le monde capitaliste, Freddy prend les armes et affronte la vie et ses coups bas. Un roman bien documenté qui nous en apprend beaucoup sur une période difficile, sur des personnages connus, mis en lumière aux côtés de personnages fictifs savamment construits. de très beaux moments, des moments tristes, des personnages attachants... J'ai beaucoup aimé Charlotte, personnage fictif et pourtant central, jeune femme forte qui doit affronter la vie et enterrer ses rêves, prête à tout pour ce fils "adoptif". J'ai trouvé Karl Marx détestable, égoïste et hypocrite. Je n'ai pu m'empêcher de le voir en parasite sans aucune once d'humanité. Engels m'est apparu comme un homme faible et manipulable, naïf. Avec ce second roman, l'auteur parvient à nous plonger au coeur de l'histoire, en partant d'un fait réel, en y ajoutant un soupçon de fiction, il nous entraîne dans une lecture passionnante, instructive et captivante.
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Remarqué comme un des coups de coeur de cette rentrée littéraire de 2019, le roman de Sébastien Spitzer « le coeur battant du monde » nous invite à nous intéresser à une partie moins connue car bien gardée secrète de la vie de Karl Marx. La narration explore les réalités sociales de la ville de Londres de la moitié du 19e siècle et lève le voile sur l'existence de Freddy, l'enfant illégitime de Marx.

Une histoire dans l'Histoire autour de laquelle nous avons eu le plaisir d'interroger son auteur.
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J'avais entendu parler de Sébastien Spitzer à l'occasion de la sortie de son premier roman mais je n'avais pas pris le temps de le découvrir. Quelle erreur !! J'aurais dû me lancer plus tôt !

Dans ce roman, nous plongeons au coeur du 19ème siècle et au coeur du prolétariat en Angleterre. Nous faisons ainsi connaissance avec Charlotte, une immigrée irlandaise qui a bien du mal à joindre les deux bouts. le jour où elle perd son enfant, un docteur vient la voir et lui propose de prendre en charge un petit garçon qu'il va falloir cacher. En parallèle, on suit Engels, un patron d'une usine de textiles, d'origine allemande et ami avec le « Maure », Karl Marx. Ensemble, ils vont réfléchir et poser les bases de ce qu'on appellera, dans le futur, le marxisme.

Charlotte est une jeune femme qui a tout perdu : son enfant, son conjoint, son travail… elle est au plus mal quand on lui propose de s'occuper de Freddy. Elle va prendre cette tâche très à coeur et elle fera tout pour lui rendre la vie plus facile. Ce dernier est un enfant puis un jeune homme très dégourdi, enthousiaste, curieux et volontaire. Il aime profondément sa mère et se lance à coeur perdu dans tout ce qu'il entreprend.

De l'autre côté, on a Engels. Ami avec Karl Marx, il n'aura de cesse de défendre les valeurs de l'Internationale, notamment dans son usine et il croit à ce qu'il défend. Il parait beaucoup plus lucide et dans la réalité que son mentor qui lui n'a de cesse de vivre au-dessus de ses moyens et dans son « monde idéal ». J'ai été surprise par la compagne d'Engels, Lydia, d'origine irlandaise, qui n'est pas forcément celle que l'on croit.

J'ai passé un bon moment avec ce roman. J'ai beaucoup aimé les personnages, que j'ai trouvé très travaillés et intéressants. En revanche, le quatrième de couverture m'a un peu induit en erreur dans la mesure où on s'attend à suivre principalement Freddy, le fils caché de Marx, alors que ce roman est l'occasion de mettre en lumière de nombreux personnages avec des destins incroyables. J'ai cependant constaté que cette lecture était exigeante dans la mesure où le narrateur met en lumière, à tour de rôle, des protagonistes différents et fait également des sauts dans le temps. La plume de l'auteur est intéressante mais très pointue et précise ; en effet, ce livre demande de la concentration pour se plonger dedans. Néanmoins, le pari est réussi car il nous entraine au coeur du 19ème siècle en Angleterre, avec la naissance du prolétariat, les difficultés qu'ont connues les Irlandais et cela permet de mettre en lumière une période que l'on connaît un peu vaguement.

Pour conclure, ce roman est une belle découverte et Sébastien Spitzer fait, pour moi, parti des auteurs à suivre. Amoureux de romans historiques, n'hésitez pas à vous tourner vers cette histoire passionnante qui vous emportera de Londres à Manchester, en plein coeur du prolétariat et de la misère du 19ème siècle.
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Dans l'East End victorien, ce quartier londonien qui deviendra tristement célèbre quelques années plus tard pour avoir connu les crimes de Jack l'Evantreur, Sébastien Spitzer nous conte ici les vies de Charlotte et de Freddy entre les années 1851 et 1867.
Charlotte est une jeune femme pauvre. Enceinte au début du récit bien que non mariée, l'homme chez qui elle venait se faire embaucher se fait braquer par un malfrat. Charlotte est agressée, blessée et laissée pour morte. Un médecin la sauve in extremis et la recueille. Quand il s'aperçoit de son état, il la fait avorter, et continue de la soigner. A son réveil, il lui avoue qu'il a tué son enfant, un garçon, mais il lui propose un travail. C'est plutôt une mission : devenir la nourrice d'un enfant dont les parents ne veulent pas, un bâtard. Cet enfant, c'est Freddy, le fils naturel d'une bonne et du célèbre Karl Marx qui a vécu longtemps en Angleterre.
Dans ce récit il est très peu question du célèbre penseur. L'histoire est entièrement tournée vers Charlotte et Freddy. Ce couple improbable formé d'une femme qu'on a empêché d'être mère et d'un garçon qu'on a rejeté, va pourtant vivre en harmonie parfaite pendant des années. Une complicité et une tendresse certaine lient ces deux être mamenés par la vie. Mais les bouleversements sociaux de l'Angleterre et la révélation de l'origine de Freddy vont chambouler leurs quotidiens.
Ce n'est pas tant l'histoire de Charlotte et de Freddy qui me marque dans ce récit, mais plutôt la retranscription de cette époque, le 19ème siècle ouvrier et besogneux, et surtout la pauvreté crasse. L'auteur a su recréer tout cet univers aujourd'hui disparu. Il a parfaitement pris le pouls d'un monde en plein changement. Quant au récit de la vie de l'enfant caché de Karl Marx, cette histoire est tristement vraie. Ce garçon a vécu la vie de misère que son père biologique n'a fait que théoriser.
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La vie romancée du fils caché de Karl Marx permet de vivre un moment au 19eme siècle en Angleterre lorsque les premières industries textiles fleurissent, que les premiers soulèvements d'ouvriers pour de meilleures conditions de travail s'organisent, que la crise du coton stoppe net les succès entrepreneuriaux. Ce roman passionnant de bout en bout m'a fait découvrir un Karl Marx peu sympathique, imbu de lui-même, peu empathique et surtout préoccupé par son confort et sa notoriété. Un livre à recommander aux amateurs d'Histoire.
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Un très beau livre qui débute en 1860 à l'époque de la révolution industrielle , à Londres. Histoire des opprimés, que ce soit les ouvriers exploités en Angleterre (des journées de travail de 16h !) ,des esclaves noirs d'Amérique avec la guerre de sécession, des Irlandais en lutte pour leur indépendance, le début des suffragettes. En même temps l'histoire terrible de Freddy, fils caché de Karl Marx, l'amitié non réciproque entre Marx et Engels. Découvrir la face cachée, la petite histoire derrière la grande de Karl Marx le décrédibilise grandement ! ce livre m'a captivité tant il est riche, documenté, émouvant.
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Nouveau livre découvert dans le cadre de ma participation au jury de lecteurs organisé par ma librairie, La Galerne, au Havre. C’est le cinquième que je lis, sur six, et le choix s’annonce compliqué : j’ai vraiment encore beaucoup aimé ce roman qui rassemble beaucoup de critères : une histoire familiale racontée sur un fond historique et social fort !
L’histoire familiale, c’est celle de Freddy, enfant caché de Karl Marx, recueilli par Charlotte : c’est la partie romancée du récit, car si cet enfant caché a bien existé, l’histoire de son « adoption » par Charlotte est fictive. Le contexte historique et social, c’est l’Angleterre des années 1860 avec la misère des ouvriers, les grèves durement réprimées, la précarité et le système D qui en découle pour survivre, face à une frange aisée de la population possédant à la fois le pouvoir et la richesse. C’est aussi la situation des Irlandais réfugiés en Angleterre pour fuir la famine et les révoltes et les actions violentes menées par les Fenians contre les Britanniques.

Né à Londres en 1851 d’une relation entre Karl Marx et une bonne, Freddy est confié à Charlotte par le Dr Malte. Charlotte, c’est une jeune femme irlandaise que le Dr Malte vient de soigner après une violente agression qui lui a fait perdre le bébé qu’elle attendait. Alors, quand Engels, ami industriel riche et puissant de Marx, est chargé par ce dernier de trouver une solution pour « éliminer » le problème que représente cet enfant illégitime, demande au Dr Malte de l’aider, c’est tout naturellement qu’il pense à confier ce nourrisson à Charlotte. Charlotte d’origine irlandaise, réfugiée dans les bas-fonds de Londres pour fuir la famine de son pays est seule après le départ de son fiancé parti tenté sa chance en Amérique. Pour survivre, élever et nourrir Freddy, elle se prostitue. Avec Freddy, ils vivent à quelques pâtés de maisons de la famille de Marx et sa famille : marié, il a 3 filles et travaille à son grand ouvrage anticapitaliste. Engels et Marx, surnommé Le Maure, mènent grand train, tout en méprisant le pouvoir de l’argent.
Freddy va grandir sans savoir qui il est mais son chemin va croiser plusieurs fois Marx ou ses proches et influencer plus ou moins directement son destin.

Ce qui est passionnant dans ce livre, c’est qu’en s’attachant à Freddy et Charlotte, on est plongé dans une époque et un pays et qu’à travers leur histoire, on redécouvre l’Histoire. J’ai beaucoup appris sur Karl Marx, sa famille et son mode de vie assez surprenant, son amitié intéressée avec Engels, sur la crise du coton et le monde ouvrier de la fin du XIX ème en Angleterre, sur les conditions de vie des ouvriers, des femmes et enfants à cette époque, sur les Irlandais réfugiés. Certains passages évoquent bien sûr Dickens ou Zola.

L’auteur réussit en fait à faire un grand roman historique derrière une belle histoire romanesque qui embarque et captive le lecteur ! Je ne connais pas son premier roman sur Magda Goebbels, Ces rêves qu’on piétine, mais je vais le mettre dans ma liste de futures lectures !

Lien : https://deslivresetmoi72.wix..
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Ce roman historique, fort bien documenté, retrace le destin du fils bâtard de Karl Marx, qu'il ne reconnaîtra jamais, qui sera un secret d'état bien gardé et qu'Engels, pris de remords, finira par adopter.
J'avais été conquise par "Ces rêves qu'on piétine", le premier roman de l'auteur, sur la glaçante Magda Goebbels; Sébastien Spitzer ancrait le roman dans un contexte historique, en présentant des aspects méconnus de personnages historiques tout en développant un souffle romanesque puissant.
On retrouve ici la même recette, toujours aussi bien réussie, mais à laquelle j'ai un tout petit peu moins adhéré, peut-être à cause de la figure de Karl Marx, assez méprisable lorsqu'on fait abstraction du personnage politique et de ses écrits qui ont marqué l'humanité et engendré un système qui a gouverné une grande partie du monde.
En effet, l'image de Marx et Engels est bien loin de l'image de révolutionnaires, purs et durs, à la foi politique chevillée au coeur que l'URSS a voulu diffuser. Marx est dépeint comme un dépravé, qui aime les jeux d'argent, l'argent (il a lorgné longtemps sur l'héritage de sa mère), les femmes, le boursicotage; il n'a jamais travaillé pour gagner sa pitance et celle de sa famille car il se laissait entretenir par Engels, qui payait le loyer, les dettes tout en ressentant une sorte de mépris pour lui.
Engels, quant à lui, était un très grand bourgeois, propriétaire d'usines où on tissait le coton; il rêvait du soulèvement du prolétariat tout en profitant d'une fortune considérable, en chassant le renard avec les nobles anglais; il fréquentait les bordels. Il est décrit comme un couard, un lâche qui couvre les turpitudes de Marx, sans se poser de questions morales, faisant disparaître Freddy, le fils bâtard que Marx a eu avec sa servante et en empêchant que le secret soit révélé.
Ces deux figures historiques sont présentées de façon ambivalente ce qui les rend plus humaines, puisque eux aussi ont des défauts.
Ce roman est aussi une fresque épique des débuts de la révolution industrielle en Angleterre vers 1860 (Londres et Manchester en particulier), de la vie londonienne dans les quartiers pauvres qui rappelle les descriptions de Dickens, la révolte des Irlandais contre la couronne britannique. C'est sur ce fond historique que l'auteur écrit un texte au souffle romanesque puissant, à la lecture très fluide et agréable, avec des personnages de fiction attachants, en particulier les femmes qui vont aimer et aider Freddy.
Un très agréable moment de lecture, malgré quelques longueurs, qui nous fait découvrir des faits historiques méconnus.
Ce roman avait été sélectionné pour le Goncourt et le Goncourt des lycéens 2019.
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Comme il est mignon le bâtard de Marx sur la photo de couverture où il a du cambouis sur la joue. Cette photo ne quitte pas Engels, c'est que sans lui l'enfant n'aurait peut-être pas vécu: ni Nim la bonne ni Marx dit "Le Maure" ne voulaient de lui. C'est Charlotte immigrée irlandaise qui va l'élever dans le secret...son futur enfant est mort à la suite d'une agression et elle accepte à la demande du docteur Malte de devenir nourrice: elle allaitera Freddy et d'autres petits pour subvenir à ses besoins (cela ne suffira pas, elle devra se prostituer).
C'est Engels, ami de Marx qui est intervenu pour que ce dernier soit tranquille et que la bonne garde sa place au service de la terrible Johanna, baronne et femme de caractère ( jenny la rouge), mère de quatre enfants. Elle surveille de près son mari et ce qu'il écrit, notamment le Capital.
Engels est patron d'une usine textile, il est plutôt paternaliste et recueille deux soeurs qui travaillent dans son usine: ils feront ménage à trois jusqu'à la mort de Mary, il ne reste que Lydia à qui Charlotte révélera le secret de la naissance de Freddy contre de l'argent (elle n'a plus un sou). Lydia va alors s'occuper de la vie de Freddy: Engels l'a quittée.
Description de la misère, de la crise du coton liée à la guerre de sécession, de la révolte des irlandais...Cet aspect historique est intéressant; en revanche Marx et Engels sont très différents de ce que j'imaginais;
à part Johanna, les personnages féminins sont sympathiques: Charlotte, Mary, Lydia, Tussy (qui va découvrir que Freddy est son demi-frère alors qu'une idylle s'esquissait).
Cela se lit bien mais me laisse un peu déçue, il y a une sorte de misérabilisme qui me gêne.
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