La veuve du Christ

Lena Rochart a huit ans lorsqu'elle est kidnappée par Victor, paisible pharmacien de village. Celui-ci, pétri de foi mystique se prend pour le Christ, se fait construire une croix à sa taille dans son salon et fait participer Lena à sa crucifixion. Quand Lena grandit, leurs rapports se transforment, ils deviennent amants. Lena se rend compte qu'elle est enceinte au moment ou Victor se suicide. Délivrée, elle ne peut renouer avec sa famille et s'enferme au couvent. Un roman qui décrit parfaitement bien les rapports entre kidnappeur et victime, mais à la longue, l'histoire devient vraiment glauque.

C'est avec réalisme que l'auteure s'est attachée à traiter d'un épisode qui fait l'objet de la "Une" des quotidiens. Avec une absolue justesse des mots, elle amène les personnages dans une histoire qu'il est finalement bien difficile de ne pas qualifier d'amour. On ressort de cette lecture obsédante et oppressante dans un état d'hébétude totale.
Un ouvrage à ne pas rater.

L'auteure s'est inspirée des faits réels de l'enfermement de Natascha Kampusch pendant une dizaine d'années. Ici la prisonnière, petite fille d'abord, grandit et tombera amoureuse de son ravisseur. Une liaison se formera entre ces deux êtres, cachés, isolés du monde qui ne savait rien de ces faits.

Tout petit roman dérangeant, par le thème abordé bien sûr, mais surtout par le parti pris de la romancière de faire de ce rapt une histoire d'amour. Elle pousse à fond le fameux "syndrome de Stockholm" rendant Lena amoureuse et vraiment dépendante de son ravisseur. Qui au final, pendant ces dix années a profité de l'autre ?

Certes, Victor en se rendant coupable d'un enlèvement et de l'enfermement d'une fillette devenue femme a débuté les hostilités. En l'empêchant de sortir, il en a fait "sa chose" qui, au lieu de lui en vouloir, l'adule. Mais Lena contraint Victor à une histoire d'amour physique, lui qui recherche la pureté des corps et donc l'absence de relation charnelle.

Librement inspiré de la célèbre histoire de Natascha Kampusch, le roman de Anne-Sylvie Sprenger explore les troubles de l'attachement et notre fascination pour les faits divers.
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La fascination qu'exerce le syndrome de Stockholm revisitée dans toute sa puissance romanesque : tel est l'objectif que se fixe l'auteure suisse, en écrivant une « Kampuscherie » en plein coeur de la vallée de Joux
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