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EAN : 9782874950230
203 pages
André Versaille éditeur (22/01/2009)
4.5/5   4 notes
Résumé :

À l'heure où en Europe occidentale et en Amérique du Nord se multiplient les plaintes pour abus sexuels sur mineurs à l'encontre des religieux en exercice, Alessandro Stella nous invite à une remontée dans le temps.

Il nous emmène dans le Mexique colonial où l'Inquisition a instruit - entre 1540 et 1810 - près de deux mille procès contre des religieux accusés de délits liés à la sexualité.

Son étude, qui repose sur une riche ... >Voir plus
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
À l’amour entre un homme et une femme, qui ne naît pas de la pensée ou de la volonté mais qui s’impose en fait à l’être humain, la Grèce antique avait donné le nom de erôs. Or l’Ancien Testament grec utilise deux fois seulement le mot erôs, tandis que le Nouveau Testament ne l’utilise jamais : des trois mots grecs relatifs à l’amour – erôs, philia (amour d’amitié) et agapê les écrits néotestamentaires privilégient ce dernier, qui, dans la langue grecque, était d’usage plutôt marginal. Quant à l’amour d’amitié (philia), il est développé dans l’Évangile de Jean pour exprimer la relation entre Jésus et ses disciples. La mise de côté du mot erôs, accompagnée de la nouvelle vision de l’amour qui s’exprime par le mot agapê, dénote sans aucun doute quelque chose d’essentiel dans la nouveauté du christianisme, concernant précisément la compréhension de l’amour.
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Si nos sociétés sont parvenues à définir la pédophilie comme un crime, par le passé, ces considérations sur l’enfance n’avaient probablement pas cours. L’organisation de la société ne laissait qu’à une poignée de privilégiés (mâles et riches) le temps et le loisir de vivre l’adolescence, alors que la plus grande partie des enfants passait rapidement de l’état de dépendance des parents à celui d’adulte autonome. Pour les filles, ce saut brutal s’accompagnait souvent d’un mariage, voire d’une grossesse au sortir de la puberté. Rappelons que, dans les sociétés traditionnelles de l’Europe du Sud, l’âge moyen des femmes au mariage variait de seize à dix-huit ans, que, très souvent, le mari avait deux fois l’âge de son épouse et qu’il n’était pas rare qu’un homme de quarante ans prenne pour femme une jeune fille de quinze ans.
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Le viol, en effet, a toujours été sévèrement poursuivi par la justice d’Ancien Régime, car à la violence pouvait s’ajouter la perte de l’honneur de la fille et de sa famille, ce qui en faisait un enjeu social majeur. Mais à la sévérité affichée par la législation correspondait une certaine tolérance dans la poursuite et le châtiment des coupables, due à l’indigence de l’administration de la justice, d’une part, à la suspicion vis-à-vis des victimes, d’autre part, et finalement à une bienveillance non avouée à l’égard d’hommes qui n’auraient pas su contenir leurs pulsions. Au XIXe puis surtout au XXe siècle, c’est le regard sur les conséquences psychiques du viol qui change et fait appliquer le droit dans toute sa rigueur.
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Quant aux personnes mariées, leur sexualité devait se limiter à la simple copulation afin d’enfanter, ils ne devaient pas éprouver de jouissance, mais seulement « accomplir le devoir conjugal ». Leur liberté sexuelle était bien limitée, puisque le plaisir ne devait pas entrer en ligne de compte : donc pas de positions extravagantes, pas de contraception (donc rapports moins fréquents), pas de fellation ou autre « onanisme », et l’interdit de la sodomie s’appliquait évidemment aussi au mari qui l’aurait pratiquée avec sa femme.
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Tout un chacun pouvait avoir des péchés de chair à confesser. Les célibataires, compte tenu de l’interdit de pratiquer la sexualité hors mariage, pouvaient les commettre tous : de la masturbation à la fornication, jusqu’au simple désir fantasmé d’une femme aperçue dans la rue, car la pensée sexuelle elle-même lui était interdite. Les fiancés devaient se limiter aux caresses « honnêtes », puisque, selon certains théologiens, le baiser sur la bouche constituait déjà une pente voluptueuse menant au péché mortel.
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Vidéo de Alessandro Stella
Alessandro Stella, auteur de “Le prêtre et le sexe. Les révélations des procès de l'Inquisition”, revient sur la position de l'Église en matière de sexualité. L'institution a-t-elle beaucoup évolué sur ce sujet depuis l'Inquisition ?
À travers son ouvrage “Le prêtre et le sexe. Les révélations des procès de l'Inquisition”, Alessandro Stella nous emmène dans le Mexique colonial où l’Inquisition a instruit – entre 1540 et 1810 – près de deux mille procès contre des religieux accusés de délits liés à la sexualité. Comment l’Église condamnait-elle les délits sexuels (pédophilie, viol, harcèlement) commis par les religieux ? Quelles étaient les sentences prononcées comparées à celles rendues aujourd’hui ? Quel était le profil des prêtres déviants et de leurs victimes ? Plus d'informations sur le site de l'éditeur : http://www.andreversailleediteur.com/?livreid=721
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