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EAN : 9782251441764
345 pages
Les Belles Lettres (09/01/2001)
4.33/5   3 notes
Résumé :
De A à Z, sous forme d'abécédaire, voici des fragments d'une autobiographie, entamée depuis une quinzaine d'années.
De l'enfance à l'an 2000, des petits boulots aux articles pour une vingtaine de grands journaux, des sept années de refus d'éditeurs aux livres déroutants enfin publiés, en passant par le festival de Cannes tumultueux de mai 1968, tout cela sans souci d'un quelconque respect de la chronologie, les souvenirs s'enchevêtrent sous forme de textes co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai failli intituler cette chronique : "rendez-vous au paradis des auteurs mal aimés !"

C'est la belle et nostalgique formule finale de la lettre que Walter Lewino écrivit pour saluer son ami Jacques Sternberg, disparu le 11 octobre 2006 à 83 ans - voir le site dédié à l'écrivain : http://jacques.sternberg.free.fr

Ce jour-là, Sternberg avait effectivement rejoint Roland Topor qui l'attendait là-bas (ou là-haut) depuis un moment déjà, clope au bec et rigolard.
Le Noble Vieillard Facétieux, lui, les fait toujours poireauter, en bloguant tout seul dans son coin heureusement terrestre ! http://walterlewino.unblog.fr/

Cela faisait un moment qu'il m'intriguait ce Sternberg. Maintenant, il me fascine : drôle de bonhomme, drôle de vie, drôle de mort.

Des petites coupures comme des short-cuts, c'est la forme que prend cet étrange recueil de mémoires d'un septuagénaire. En vrac, dans le désordre, juste un repère de millésime quelque fois, souvent rien. Et un mot-titre par chapitre. Il y en a cinquante six, dans l'ordre alphabétique. Par exemple : Avanies, Condamné, Dégradations, Enlisement, Hantises, Panique, Tumultes, Vicissitudes...
On distingue bien à la lecture de la table des matières, où se situe le moteur littéraire et vital de Sternberg ! Pas dans le rose, l'enthousiasme, l'espoir, ni la légèreté. Il y a pourtant, à la page 109 : Émerveillements...

Des petits extraits du chapitre Carrière pour savourer le style et le ton de noire lucidité :

Février 1947
Je suis représentant de livres à Bruxelles pour une édition communiste et j'ai tant de mal à vendre cette camelote en pays réac que, pour survivre, je fais des faux bons de commande.

Mars 1952
Sur le pavé, sans ressources, à court de livres à vendre, je fais imprimer des tracts d'un syndicat d'entretien de Jacques Sternberg, mais je ne le lance pas sur le marché.

Novembre 1946
Représentant d'ouvrages d'art pour le compte d'un gros libraire, mes affaires ont été tellement mauvaises que je choisis la solution de revendre à un important bouquiniste tous mes échantillons.

Octobre 52
le dernier refus d'éditeur me coupe les jambes, cette fois, d'autant plus que mon travail sous-payé au Club du Livre du Mois me coupe les bras. Écoeuré, vidé, j'en suis à me passionner pour des collages photos qui fascineront beaucoup de professionnels, mais ne trouveront aucune utilisation pratique.

Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J'ai toujours compris la plupart des aphorismes de Cioran, le seul essayiste plus noir que la nuit qui m'a toujours paru lumineux, implacablement lisible. Aujourd'hui encore, je retrouve au milieu de notes perdues, une phrase de lui que j'avais oubliée et qui me laisse pantelant haletant: "Nous sommes tous dans l'erreur, les humoristes exceptés. Eux seuls ont percé, comme en jouant, l'inanité de tout ce qui est sérieux et même de tout ce qui est frivole" (p.50)
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J'affronte incrédule la pensée d'avoir vraiment cet âge, stupéfait même car si je connais par cœur ma carte d'identité, je garde malgré tout la conscience de ne jamais avoir réussi à devenir adulte. (p.30)
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Francine demeura le seul pivot de ma vie, elle seule me concerna vraiment; elle fut ma vraie femme d'intérieur pas seulement parce qu'elle partagea toujours un même domicile avec moi, mais parce qu'elle demeura toujours à l'intérieur de moi, si bien qu'elle fit, non seulement l'homme que je suis devenu, mais surtout l'écrivain qui est mon unique véritable identité. (p.37)
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Mai 53
Je créé chez Losfeld la revue BIZARRE qui sombrera dès le second numéro dans les remous des dissensions que connaissent tous les groupuscules intellectuels parisiens dès qu'ils réunissent plus de trois participants. (p.88)
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Video de Jacques Sternberg (6) Voir plusAjouter une vidéo

Cinéma
- Robert BENAYOUN, Jean Louis BORY, Georges CHARENSOL, Pierre MARCABRU, débatent des films suivants : - "Le Point de non retour", de John BOORMAN - "Le Cameraman", de Buster KEATON - "Je t'aime, je t'aime", d'Alain RESNAIS (le co-scénariste du film Jacques STERNBERG prend la parole et répond aux critiques) - "Le Rapace", de José GIOVANNI - "Phantasmes", de Stanley...
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