AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070731794
408 pages
Gallimard (03/05/1995)
3.25/5   4 notes
Résumé :
Deux siècles ont suffi pour bouleverser un mode millénaire d'existence, enraciné aux repères de la marche et du chemin, pour provoquer une mutation irréversible de notre condition de terrien. Comment comprendre ce passage d'un monde au pas de l'homme et du cheval à une civilisation de la richesse ?
Il faut suivre la foulée des marcheurs, pister les cavaliers sur les moindres sentiers, observer les routes de France depuis le coupé des diligences, traquer les c... >Voir plus
Que lire après L'invention de la vitesseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pendant des millénaires l'être humain s'est déplacé à la vitesse de son propre pas et à celui du cheval ; nous en sommes aujourd'hui, selon la formule de Paul Morand, à faire de tour du monde pour "quatre-vingts francs". Comment s'est faite cette transition ? Quelles en sont les conséquences ?

L'étude faite par l'auteur ressemble fort à une recherche documentaire préalable à l'établissement d'une thèse universitaire. Avec l'appui de quelque 1 300 références bibliographiques, ce livre nous fait transiter (c'est le cas de le dire) de la diligence au TGV et nous interroge sur les conséquences du rétrécissement du monde. de tout temps, l'homme sédentaire a vécu et agi dans un rayon d'une heure autour de son domicile ; le diamètre moyen d'une commune de France s'explique principalement par la pérennité autour de 5 km/h de la vitesse de déplacement. L'échelle d'un diocèse puis d'un département est donnée par la distance parcourue à cheval en une journée.

La recherche de vitesse s'explique par le développement de l'industrie, mais aussi par celui du commerce et, surtout, la fascination de l'homme pour la griserie qu'elle procure. Réciproquement, la vitesse stimule le commerce et l'industrie. D'autres considérations sont également à prendre en compte pour expliquer la croissance irrésistible de la vitesse ; ainsi, par exemple, la lutte contre la poussière et les cahots du chemin a-t-elle contribué à l'accélération des déplacements : en aplanissant les routes, en les rendant plus "roulantes", on a favorisé l'augmentation de la vitesse, allégé les malles-postes et autres berlingots, calèches et tilburys .

Les progrès ont d'abord été lents : l'aménagement des rues et des routes et l'amélioration des véhicules tirés par les chevaux buttaient contre une limite physique évidente. L'invention de la machine à vapeur et le développement des voies ferrées ont constitué une rupture décisive avec la traction animale et permis gain de vitesse considérable, mais ont aussi démocratisé les déplacements ; dans la diligence De Maupassant, il y avait un début de transport collectif (le notaire y côtoyait le commerçant et, parfois, des personnes de condition sociale plus modeste). En ville, l'omnibus (transport collectif utilisé à Nantes trois ans avant Paris) brasse les catégories sociales. Puis est apparue la bicyclette : premier moyen mécanique de déplacement individuel. L'automobile a suivi. Vous connaissez la suite de l'histoire...

Ce livre fourmille d'anecdotes tirées de la correspondance de voyageurs et d'écrivains. Cela en fait son charme. Il explique aussi fort bien l'adaptation progressive des villes à la voiture, la naissance (à Londres) des trottoirs, l'apparition des feux tricolores et mille et un autres détails qui nous sont familiers et dont l'origine est à rechercher dans la poursuite constante de l'accélération des déplacements.

Bien sûr, vous y trouverez aussi des citations d'auteurs nostalgiques de la lenteur et des considérations sur la destruction du voyage par la vitesse : on passe d'un lieu à un autre sans rien voir de l'entre-deux, c'est-à-dire finalement sans voyager…

---Par où êtes-vous passés ?
---Je ne sais pas, nous avons suivi les injonctions du GPS !...

Un regret : l'absence totale d'illustrations : cartes isochrones, graphiques et représentations de véhicules hippomobiles dont les noms ne nous évoquent rien de très précis auraient agréablement accompagné le voyage du lecteur.
Commenter  J’apprécie          00


autres livres classés : histoireVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (9) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3225 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}