Voici un essai passionnant qui explore les liens unissant notre santé à la biodiversité et au changement climatique. Certes, et ce n’est pas nouveau, quelques auteurs, de Dominique Belpomme à Fabrice Nicolino, ont déjà démontré que l’augmentation ou l’apparition de maladies pouvaient être expliquées avec l’ère industrielle et l’émergence de nouveaux produits chimiques dont on découvre, bien des années après leur mise sur le marché, qu’ils ont des effets néfastes sur la nature et notre propre santé.
L’originalité du propos de l’auteur, qui peut semble parfois un peu compliqué pour le non scientifique, c’est de relier ces phénomènes à la perte ou à la destruction de la biodiversité. Il ne s’agit pas seulement de constater que la dégradation des écosystèmes fragilise aussi notre santé, par des systèmes simples à comprendre (l’ingestion de produits chimiques par l’eau ou l’air impacte évidemment la santé humaine, les déchets qui polluent les océans, la déforestation qui permet à certains insectes de propager plus rapidement des maladies…) mais de prendre également en compte tous les facteurs, comme le changement climatique (notre métabolisme s’adapte mal aux variations climatiques qui surviennent trop rapidement) ou l’importance du monde microbien. L’auteur décrit certains faits connus comme la résistance antibiotiques, et leurs effets secondaires, la multiplication des allergies, mais aussi des phénomènes dont le simple lecteur, comme moi, peut être totalement ignorant. Songez que que les infections dentaires sont un facteur de risques de l’infarctus du myocarde ! De même, il existe « une relation indirecte entre le microbiote intestinal et l’hypertension artérielle ». En 60 ans, 300 maladies infectieuses nouvelles sont apparues chez l’homme.
S’il ne fallait retenir que deux informations de cet excellent ouvrage, je choisirai celles-ci : notre corps n’a pas la possibilité de s’adapter à tous ces changements qui nous affectent, touchant notamment le climat et l’augmentation non contrôlée de composants chimiques dans notre environnement. « L’évolution de la biodiversité bactérienne sous l’influence de l’activité humaine » est encore mal connue mais des changements sont d’ores et déjà répertoriés. Ainsi, nous sommes tous liés, des microbes qui peuplent nos corps à ceux du sol, de sorte que chaque atteinte à la biodiversité se répercute sur notre santé. Pas réjouissant, on est d'accord, mais on peut bien essayer de changer la donne, non ?
Commenter  J’apprécie         110
Ce livre débute sur les changements climatiques dont on a conscience de part leur médiatisation. Puis il aborde les effets biologiques de ces modifications climatiques avec les conséquences sur les écosystèmes avec notamment le CO², la montée des eaux des océans, etc.
Mais un domaine moins connu est abordé dans ce livre, celui de la biodiversité avec le macroscopique animal et végétal et surtout le microscopique. Ce dernier gouverne notre santé et les changements enregistrés ont des réels répercutions sur notre système immunitaire qui ne fait pas face à la nouvelle diversité des molécules étrangères.
Si ce livre est assez pointu dans son vocabulaire très technique, il a le mérite de dresser un constat alarmant qui constitue une véritable problème de santé publique.
Au final, l'auteur dresse une approche écologique de notre santé.
Commenter  J’apprécie         80
nous coexistons, depuis toujours, avec ce monde bactérien qui est notre environnement biologique le plus proche et le catalyseur de notre immunité. Ce difficile équilibre biologique est manifestement rompu par l'activité désordonnée de l'homme.
l'homme est bien malade de lui-même et il ne doit s'en prendre qu'à lui seul. Cela étant dit, chaque individu aura toujours tendance à dire "pas moi mais l'autre, les autres...."