Le souvenir des êtres perdus
Thomas Lavachery, auteur et illustrateur d'origine bruxelloise, crée des romans d'héroic fantasy ainsi que des albums jeunesse. Il est notamment connu pour sa saga des aventures de « Bjorn le Mophir ». L'écrivain propose cette fois-ci un album de jeunesse tiré des histoires de «
Jojo de la jungle » : «
Padouk s'en va », publié par l'école des loisirs en 2011.
Dans cet album jeunesse de
Thomas Lavachery nous retrouvons les personnages de «
Jojo de la jungle », mais cette fois-ci l'histoire est centrée sur son ami Padouk. le diagnostic du docteur tombe, Padouk est trop malade. Les amis de Padouk prennent la nouvelle de plein fouet, et devant le corps quasi inerte de leur ami ils décident de tout faire pour ne pas le laisser s'endormir. Des chants, des cris, de la trompette, ses amis donnent tout pour garder Padouk avec eux. Mais Padouk leur demande d'arrêter, et souhaite partir tranquillement. le décès de leur ami ne tardera pas et laissera toute la bande dans un chagrin immense. le temps passe et la vie reprends son cours. Tandis que les amis de Padouk continuent leur vie, la soeur de Jojo s'affole et se rend compte qu'elle ne souvient plus du visage de Padouk. Et la douleur est terrible, personne ne se souvient exactement du visage de leur meilleur ami. Jojo et ses amis chercheront un moyen, ensemble, de se souvenir de Padouk.
Cet ouvrage est autant destiné aux très jeunes comme aux grands, et traite du deuil. Mais ce que j'ai apprécié c'est que
Thomas Lavachery nous dévoile une deuxième facette du deuil bien moins connue : l'oubli de l'être perdu. Nous vivons dans une époque où nous disposons de la technologie pour nous photographier, nous filmer. Il est donc aisé de se souvenir à l'aide de photos ou de vidéos de nos chers êtres disparus. Mais il est important de se rappeler qu'il n'y a pas si longtemps que l'on possède cette technologie et que encore aujourd'hui certains pays ne la possèdent toujours pas. Dans ces cas-ci, le deuil est vécu dans une souffrance double. L'écrivain a conçu l'histoire de Padouk à partir d'une expérience personnelle, et on peut sentir que c'est avec une certaine authenticité qu'il aborde ce sujet. Je pense que peu d'albums jeunesse abordent ou ne traitent aussi bien ce sujet.
Par une narration simple, des phrases peu complexes et courtes, le texte n'est là que pour accompagner le lecteur en laissant toute la place aux illustrations et aux émotions de l'histoire. Un point positif important à souligner selon moi sont les illustrations de «
Padouk s'en va », elles m'ont permis d'être transportée avec une plus grande facilité dans l'histoire. Les illustrations sont riches mais le message y est clair. La mise en couleur par
Denis Roussel est également une réussite. Les couleurs donnent une certaine dynamique à l'histoire, et traduisent bien les différentes ambiances et émotions qui traversent l'album.
C'est sans hésitation que je conseille cet album, encore une fois peu importe le public car je pense qu'il peut apporter une réflexion à tout à chacun. Un album jeunesse qui se lira bien trop vite et qui vous laissera une larme à l'oeil.