Deux traits sont propres à l’art italien et tous deux répugnent à l’imagination flamande. — D’un côté, cet art a pour centre le corps humain naturel, sain, actif, vigoureux, doué de toutes les aptitudes athlétiques, c’est-à-dire nu ou demi-drapé, franchement païen, jouissant en plein soleil, librement et noblement, de ses membres, de ses instincts, de toutes ses facultés animales, comme faisait un Grec ancien dans sa cité et dans sa palestre, ou comme le fait en ce moment un Cellini dans les rues et sur les grands chemins. Or, un Flamand n’entre pas aisément dans cette conception. 11 est d’un pays froid et humide ; on y grelotte quand on est nu. Le corps humain n’y a point les belles proportions, les attitudes aisées que réclame l’art classique; il est souvent courtaud ou surnourri ; la chair blanche, molle, flasque, aisément rougie, a besoin d’être habillée. Quand le peintre revient de Rome et veut continuer l’art italien, ses alentours sont contraires à son éducation; il ne renouvelle plus son sentiment au contact de la nature vivante, il est réduit à ses souvenirs.
Deux traits sont propres à l’art italien et tous deux répugnent à l’imagination flamande. — D’un côté, cet art a pour centre le corps humain naturel, sain, actif, vigoureux, doué de toutes les aptitudes athlétiques, c’est-à-dire nu ou demi-drapé, franchement païen, jouissant en plein soleil, librement et noblement, de ses membres, de ses instincts, de toutes ses facultés animales, comme faisait un Grec ancien dans sa cité et dans sa palestre, ou comme le fait en ce moment un Cellini dans les rues et sur les grands chemins. Or, un Flamand n’entre pas aisément dans cette conception. Il est d’un pays froid et humide ; on y grelotte quand on est nu. Le corps humain n’y a point les belles proportions, les attitudes aisées que réclame l’art classique; il est souvent courtaud ou surnourri ; la chair blanche, molle, flasque, aisément rougie, a besoin d’être habillée.
Lorsqu’un grand changement s’opère dans la condition humaine, il amène par degrés un changement correspondant dans les conceptions humaines. Après la découverte des Indes et de l’Amérique, après l’invention de l’imprimerie et la multiplication des livres, après la restauration de l’antiquité classique et la réforme de Luther, l’idée que l’on se faisait du monde ne pouvait plus demeurer monacale et mystique. Le rêve mélancolique, délicat, de lame qui soupire après la patrie céleste et livre humblement sa conduite à l’autorité d’une Église qu’elle ne discute pas faisait place au libre examen de l’esprit nourri de tant d’idées nouvelles, et s’effaçait devant le spectacle admirable de ce monde réel que l’homme commençait à comprendre et à conquérir.
On trouve dans la peinture des Pays-Bas quatre périodes distinctes, et, par une rencontre remarquable, chacune d’elles correspond à une période historique distincte. Ici, comme partout, l’art traduit la vie; le talent et le goût du peintre changent en même temps et dans le même sens que les mœurs et les sentiments du public. De même que chaque révolution géologique profonde apporte avec elle sa faune et sa flore, de même chaque grande transformation de la société et de l’esprit apporte avec elle ses figures idéales.
INTRODUCTION :
Pour toute préface au “Voyage aux Pyrénées” — dont est tiré “Vie et opinions philosophiques d'un chat” —, Hippolyte Taine (1828-1893) écrit :
« Voici un voyage aux Pyrénées, mon cher Marcelin [de son vrai nom Émile Planat (1829-1887), illustrateur et caricaturiste] ; j'y suis allé ; c'est un mérite : bien des gens en ont écrit, et de plus longs, de leur cabinet.
Mais j'ai des torts graves, et qui me rabaissent fort. Je n'ai gravi le premier aucune montagne inaccessible ; je ne me suis cassé ni jambes ni bras ; je n'ai point été mangé par les ours ; je n'ai sauvé aucune jeune Anglaise emporté par le Gave ; je n'en ai épousé aucune ; je n'ai assisté à aucun duel ; je n'ai vu aucune tragédie de brigands ou de contrebandiers. Je me suis promené beaucoup ; j'ai causé un peu ; je raconte les plaisirs de mes oreilles et de mes yeux. Qu'est-ce qu'un homme qui revient de voyage avec tous ses membres, et qui l'avoue ? J'ai parlé dans ce livre comme avec toi. Il y a un Marcelin, connu du public, fin critique, perçant moqueur, amateur et peintre de toutes les élégances mondaines ; il y a un autre Marcelin, connu de trois ou quatre personnes, érudit et penseur. S'il y a ici quelques bonnes idées, la moitié lui en appartient, je les lui rends.
Mars 1858. »
CHAPITRES :
0:00 — Introduction ;
0:25 —I ;
1:18 — II ;
2:56 — III ;
4:28 — IV ;
5:15 — V ;
7:18 — VI ;
9:46 — VII ;
11:17 — VIII ;
15:05 — Générique.
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE :
Hippolyte Taine, Voyage aux Pyrénées, illustré par Gustave Doré, 7e éd., Paris, Hachette, 1873, p. 466-483.
IMAGES D'ILLUSTRATION :
Hippolyte Taine, Voyage aux Pyrénées, illustré par Gustave Doré, 7e éd., Paris, Hachette, 1873, p. 466-483.
BANDE SONORE ORIGINALE :
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CE MONDE SIMIEN :
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VOYAGE À PLOUTOPIE :
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