Toujours dans sa superbe lancée depuis quelques temps,
Rumiko Takahashi continue à rendre son histoire de plus en plus savoureuse et pleine d'allant, en centrant son récit sur deux thèmes ici : l'arrivée d'un nouveau pensionnaire et Yusaku qui cherche son premier vrai emploi.
J'ai beaucoup aimé la première partie totalement loufoque et barrée avec le jeune Nozomu. Celui-ci est aussi foufou que les autres résidents de la pension. Son duel avec le voisin de Yusaku est poilant. L'autrice a l'art et la manière pour le mettre en scène sur plusieurs chapitres et causer pas mal de soucis à notre héros. C'est un comique de répétition qui fonctionne à merveille sur moi. J'adore la lenteur d'esprit de Nozomu et les quiproquos qu'il provoque, notamment entre Yusaku et Kyoko, relançant ainsi de plus belle la jalousie de celle-ci. On sent vraiment qu'il y a bien plus d'allant dans ces chapitres que dans ceux du début de l'histoire. Cela s'enchaîne bien plus facilement et rapidement car l'autrice a trouvé le bon équilibre entre humour et avancée de l'histoire.
D'ailleurs celle-ci avance aussi pour Yusaku. Ses études étant sur le point de se terminer, il lui faut désormais partir à la recherche d'un CDI et c'est rude pour lui qui est si nonchalant. J'aime le réalisme qui se dessine sous l'humour des situations que l'autrice met en scène. Elle se moque gentiment de Yusaku mais en même temps elle traite d'un fait réel : la difficulté des étudiants à basculer ensuite dans le monde du travail faute de vraie préparation et d'aide. Elle montre bien que c'est le piston qui fait tout.
Cependant tout n'est pas sombre, nous assistons aussi au premier stage de Yusaku, en tant que prof dans l'ancien lycée de Kyoko, surprise ! L'occasion de mélanger l'intrigue sur la recherche de boulot du héros et sa romance de plus en plus concrète avec Kyoko. J'ai beaucoup aimé ce retour dans le passé pour la jeune femme et sa confrontation avec une jeune fille qui lui ressemblait. C'était amusant de faire le parallèle et de voir Kyoko passer de nostalgique à jalouse quand elle a été consciente de jusqu'où la petite était capable d'aller. L'air de rien, on voit la jeune femme penser de plus en plus concrètement à sa relation avec Yusaku et c'est jouissif.
L'autrice a l'art et la manière de conduire doucement, tranquillement son récit vers le rapprochement des deux héros. Kyoko s'interroge sur les relations de Yusaku avec les autres femmes, mais aussi sur son caractère et la stabilité qu'il pourrait lui apporter ou non s'ils étaient en couple. Ce sont des questions tout à fait censées et qui sortent à point nommées ici, l'air de rien. Tout est fait avec subtilité, naturellement et pourtant avec une pointe de surprise.
Ainsi, le ton un peu mélancolique des débuts, qui avait laissé place à de la pure comédie, tourne de plus en plus à la tendresse, sans renier ce qu'il était avant. L'autrice apporte de plus en plus de nuances à sa série au fur et à mesure qu'elle fait avancer ses personnages. C'est très beau et émouvant.
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