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Remarquable adaptation encore une fois. Gou Tanabe fait une oeuvre remarquable avec ses adaptations de Lovecraft. J'ai lu Les Montagnes Hallucinées avant celui-ci : les deux se complètent dans la mise en place des mythes de Lovecraft avec ces créatures cauchemardesques venues de l'espace qui ont dominé la Terre bien avant l'apparition de notre espèce. La science et la connaissance se révèlent impuissantes face au fanatisme ... rien de nouveau, malheureusement.
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Je suis actuellement en pleine découverte des oeuvres de Lovecraft et suite à cela, on m'a recommander ce livre qui permet de découvrir autrement l'univers.

En premiers, j'ai adoré la couverture ainsi que ca texture. Un peu souple et douce. Et une magnifique représentation de Cthulhu. Un premier bon point.

Concernant l'oeuvre, nous avons une fidèle représentation de la nouvelle. Aucune divagation, fidèle à l'oeuvre! Les images sont belles avec de très belles doubles pages, en particuliers sur la fin. le trait me fait un peu penser à "l'attaque des Titans".

Ayant lu la version "classique" il y a peu de temps, j'ai parfois eu l'impression qu'il manquait une case ou deux afin de fluidifier le passage d'un acte/ une action à une autre. Cependant ça n'altère en rien la compréhension et l'immersion. Nous avons chacun notre façon d'imaginer l'oeuvre et ses dieux, monstres et autres anciens et il est interessant de voir en image comment d'autres les imagines.

Au final, c'est une très belle découverte. Je pense me procurer les autres mangas lorsque j'aurai terminé les livres car je préfére découvrir d'abord les originaux et ensuite les adaptations.
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Le gros point positif de cette adaptation, c'est qu'on échappe aux longueurs dues à la plume très descriptive et parfois un peu grandiloquente de Lovecraft. Dans ce cas précis, les images sont plus parlantes que les mots.

L'histoire est assez classique de l'auteur: récit dans le récit, créatures effrayantes, cauchemars, cultes maudits, etc.

Le mangaka permet à un lectorat peu friand de classiques littéraires de se plonger dans une histoire culte qui a inspiré beaucoup d'autres auteurs et artistes. le trait est précis, il y a de la finesse dans les détails. On retrouve les aspects monstrueux qu'on s'attend à voir et en même temps ils parviennent à surprendre. Dans l'ensemble, j'ai été séduite par les dessins, même si je reproche à quelques planches d'être un peu trop sombres pour exprimer tout leur potentiel. Les premières pages en particulier, tout en couleurs, sont vraiment très réussies. On en regrette que le reste du manga soit en noir et blanc.

Un mot sur l'édition, qui est vraiment de belle qualité avec sa couverture imitant un cuir embossé et son papier lisse et doux au toucher.

Si vous hésitez à vous lancer dans la lecture de Lovecraft, ce manga offre une très bonne alternative, je vous le recommande chaudement.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Pour ma première (hé oui) expérience en manga j'ai choisi l'adaptation d'un auteur que je connais et aime ,Le maître de Providence et de l'horreur réunies :Lovecraft avec un de ses textes les plus célèbres « L'appel de Cthulhu » . Une fois passée la désorientation due au sens d'écriture , j'ai apprécié la rigueur et la fidélité de l'adaptation (même construction avec des récits emboîtés ) . le choix du noir et blanc et la raideur puritaine du dessin que viennent troubler les sinuosités monstrueuses du Dormeur des abysses et les architectures déréglées de R'lyeh . du très beau travail ,qui ne trahit en rien l'original tout en exprimant le talent personnel du dessinateur (oups! du mangaka) .
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L'appel de Cthulhu, l'immense nouvelle qui propulsa la mythologie de Cthulhu, parut en 1928 dans la revue Weird Tales. Moins d'un siècle plus tard, les éditions ki-oon éditent ce mois de septembre 2020 cette fameuse nouvelle à travers le nouveau manga adapté du génial Gou Tanabe. Il n'en fallait pas plus pour que la flamme de Cthulhu soit toujours aussi vivace. Gou Tanabe a déjà fait ses preuves avec les adaptations lovecraftiennes avec l'hallucinant dyptique Les Montagnes Hallucinées. Depuis, il a dessiné La couleur tombée du ciel ainsi que Dans l'abîme du temps. L'appel de Cthulhu est l'une des plus fameuses nouvelles de Lovecraft, peut-être la plus emblématique. Sans surprise, Gou Tanabe remporte le défi et signe un nouveau manga de qualité, à ranger sans hésiter dans votre bibliothèque.

Comme un signal d'alerte, les éditions Ki-oon ont choisi une couleur rouge-sang pour illustrer la couverture de cette nouvelle adaptation tout en gardant ce grand format en simili-cuir qui constitue le charme visuel de cette collection. le livre donne envie visuellement , il n'y a plus qu'à tourner les pages et à trembler au passage.

L'appel de Chtulhu est sans doute moins immersif et moins épique que Les Montagnes Hallucinées à titre de comparaison. Nous n'avons pas affaire au même cadre. Là ou la première adaptation se concentrait sur une expédition scientifique qui découvrait carrément une nouvelle civilisation, L'appel de Chtulhu est plutôt une sorte d'enquête sur plusieurs temps qui est d'abord orientée sur la noirceur et la folie du coeur humain à travers une mise en valeur des fameux cultistes vénérant la monstruosité cosmique. Cette adaptation adapte l'une des nouvelles davantage "policière" que scientifique de la mythologie. Epistolaire comme la nouvelle de base avec une alternance de points de vue par le biais de la lecture, Gou Tanabe garde intact cette structure narrative en plusieurs temps focalisée sur les différentes personnes qui se sont approchées de, voire confrontées à l'abominable vérité. Un personnage central Francis Thurston mène l'enquête sur la mort de son grand-oncle, un éminent scientifique , et par le biais de la lecture de lettres et de journaux intimes finit par s'approcher de la révélation. Une construction remarquablement épistolaire dont Ganabe a gardé les qualités dans sa version manga qui parvient à garder une bonne fluidité narrative sans rupture , même si forcément en tant que lecteur , nous avons hâte de découvrir le visage du monstre et, de ce fait, de se plonger dans le fameux chapitre consacré au naufrage sur l'île qui englobe une bonne partie du manga.

Mais les autres chapitres ne sont pas en reste bien évidemment et avant de découvrir Chtulhu, nous aurons un aperçu des fameux cultistes entre deux visions cauchemardesques issues de l'esprit malade d'un artiste. Un point sur les cultistes, le manga s'accapare à merveille leur image s'amusant justement avec ce degré qui avait fait un brin polémique dans les adaptations de l'oeuvre de Lovecraft. Gou Tanabe se montre respectueux tout en étant toujours loyal à Lovecraft. de ce fait, il garde intact l'image des cultistes totalement fous, sauvages tout en les affinant , les rendant particulièrement effrayant. Gou Tanabe ne les fait pas tomber dans la métamorphose monstrueuse mais il les déshumanise suffisamment pour nous faire peur. L'enquête de l'inspecteur Legrasse propose ainsi des planches orgiaques assez impressionnantes mais qui ne flirtent pas avec la grossièreté outrancière. J'aime particulièrement le visage dénué d'expression d'un cultiste en page 96 qui témoigne vraiment du talent de Gou Tanabe à jouer avec les expressions et les regards humains. Encore une fois, cet artiste fait preuve d'un réel travail d'orfèvre qui ne se limite pas à dessiner les monstres mais qui se matérialise aussi chez les monstres humains, beaucoup plus présent dans cette oeuvre.

On peut parler d'une enquête presque personnelle de la part du personnage principal mais étant donné la multiplication des points de vue au fil des lettres, L'appel de Chtulhu version manga est aussi une oeuvre plurielle , qui nous fait voyager. Encore une fois, même si cette adaptation est un peu moins épique que Les Montagnes Hallucinées qui peut être vu comme un récit à la Jules Verne, cet Appel de Chtulhu n'en reste pas moins spectaculaire . Entre les visions oniriques qui nous plonge dans des cités vertigineuses, les dédales inquiétants d'une enquête urbaine, les marais impitoyables en guise de repaire pour les "Chtulhistes" et bien évidemment, le vaste océan qui dissimule les pires secrets de l'angoisse , cette nouvelle adaptation est généreuse en terme d'environnement. Gou Tanabe a un dessin parfaitement aiguisé et soigné. Un véritable photographe et peintre du spleen ... Chtulhu est lui-même un paysage en soi.

Parlons de notre fameux Grand Ancien. Gou Tanabe illustre parfaitement Chtulhu, Il rend un hommage loyal ( peut-être un peu trop) à Cthulhu avec un dessin parfaitement représentatif de cette véritable entité. Tentaculaire, titanesque, le dragon-pieuvre fascine et impressionne. Ses apparitions dans les visions ne sont rien comparées à son terrible réveil sur l'île. Sans vous gâcher quoi que ce soit, Gou Tanabe a parfaitement su rendre l'apparition de Chtuhlhu de manière mémorable, tout en suspense et angoisse. Pour ce passage, il joue encore une fois sur la noirceur et l'encrage qui aspire la lumière, vaste abyme duquel surgit le plus monstrueux des monstrueux. C'est génial ! Mais, tout de même, je refroidis un peu ma lecture à chaud avec quelques petites points. Déjà, la figure de Chtulhu est très connue , on connaît l'image de Chtulhu par coeur suivant les différents supports visuels qui ont été fait de lui. Gou Tanabe reste dans une représentation connue de Chtulhu. C'est loin d'être un mal. Ce Chtulhu est génial mais Gou Tanabe reste dans l'imagerie iconique et assez familière. Chtulhu est impressionnant mais il n'est pas surprenant dans sa représentation. Toutefois, le mangaka parvient à lui insuffler de la force juste à travers le jeu d'un regard monstrueux et chaotique qu'il sublime à merveille. le second point qui m'a légèrement gêné, c'est que le dessinateur choisit de faire apparaître Chtulhu assez tôt. Même dès le début, rien qu'au niveau de la couverture de la part de Ki-oon. C'est un petit peu dommage car nous perdons le sel de la progression vers l'horreur et l'apparition marquante du Grand Ancien. Même si son apparition "finale" est marquante, elle l'aurait été davantage si justement Gou Tanabe avait joué sur la non-représentation, l'ambiguïté et le mystère. Après tout, l'horreur la plus flippante reste celle que nous ne voyons pas dans un premier temps.

Ces quelques points ne sont que quelques peccadilles dans cet Appel de Cthulhu qui vous entrainera dans de véritables abîmes et ce pour votre plus grand plaisir.

Je soupçonnerais presque Gou Tanabe d'être un fervent adepte du culte de Cthulhu tellement le manga adapte avec maestria et adoration l'une des plus emblématiques nouvelles de H.P Lovecraft. Adroit dans sa narration, parfaitement représentatif du monstre, cet Appel est un furieux cri d'hommage qui relance avec brio la flamme toujours vivace d'une nouvelle écrite en 1928.

CTHULHU FHTAGN !
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Alors que nous suivons l'enquête de Francis dans les quartiers d'Arkham en passant par la Louisiane avant de s'achever en Europe, nous plongeons peu à peu dans une angoisse prononcée. le mangaka traduit plus aisément ces sensations dans les planches consacrées à la ville et à la « Rencontre ». En effet, je ne suis toujours pas convaincue dès qu'il traite graphiquement les personnages qui se ressemblent étrangement d'un manga à l'autre. Certes, les acteurs de ces drames sont presque interchangeables dans les nouvelles. Toutefois, une personnalisation plus aboutie rendrait l'immersion plus vivante et l'indicible plus frappant.

critique plus complète sur mon blog
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Quelle histoire étrange! On m'avait prévenu mais c'était bien plus étrange que ce à quoi je m'attendais.
Je n'ai pas lu l'oeuvre originale, je ne peux donc pas comparer les deux versions mais je l'ai trouvé fidèle à ce qu'on m'a raconté. L'ambiance est dérangeante et malsaine. L'histoire est très étrange et ce veux réaliste, bien que ce soit une histoire fantastique.
Cependant, je n'ai pas eu du tout de coup de coeur pour cet oeuvre classique. Je n'ai pas su accrocher au mythe de Cthulhu, pourtant bien connu et utilisé de nombreuses fois par d'autres auteurs. J'ai trouvé ça un peu "too much". L'horreur n'est définitivement pas mon style.
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Voici enfin venue l'heure pour Ki-Oon de publier la pièce maîtresse de l'oeuvre de Lovecraft, à savoir l'Appel de Cthulhu, créature au centre de son univers fantastique déjà entrouvert dans Les montagnes hallucinées, Dans l'abime du temps et La couleur tombée du ciel. Mais ici, on s'attaque vraiment au titre culte du maître, celle que tout le monde croit connaitre sans forcément l'avoir lue. J'en entends parler depuis l'adolescence pour ma part mais surtout pour ses ambiances pas vraiment pour le contenu, c'est donc quasiment vierge que je me suis attaquée à cette lecture.

J'aurais peut-être dû relire ces précédents titres déjà adaptés (dans le désordre) chez nous, car je ne sais pas si c'est une juste ou fausse impression mais j'ai vraiment eu la sensation que tout était lié quand j'ai lu l'Appel de Cthulhu. J'ai eu l'impression de retrouver des sensations et des réflexions de chacune des précédents histoires que j'avais lues.

Mais de quoi ça parle exactement l'Appel de Cthulhu ? Parce qu'on en parle beaucoup mais souvent, on se sait pas bien quel en est vraiment le contenu. Tout commence quand Francis Thurston hérite de son grand-oncle archéologue, il se retrouve lié à la tragique destinée du vieil homme... D'après ses papiers, le défunt scientifique enquêtait sur une religion étrange : le culte de Cthulhu. Une mystérieuse gravure représentant son dieu dépeint un monstre cauchemardesque ! Selon le journal laissé par le professeur, cette tablette est l'oeuvre d'un artiste qui l'a créée en pleine nuit, alors qu'il était assailli de visions d'une cité fantastique habitée par une créature gigantesque. Or, ce phénomène a eu lieu le lendemain d'un séisme d'une intensité inégalée, qui a affecté des hommes dans plusieurs contrées... Qu'est-ce qui a bien pu perturber ainsi l'équilibre du monde ? Intrigué par ces écrits, Francis reprend le flambeau et se lance sur la piste du culte, au coeur des ténèbres... Des Etats-Unis à l'Europe en passant par les étendues glacées du Groenland, l'horreur se niche partout !

C'est une véritable plongée dans l'inconscient de nos cultures que nous propose ce titre. Nous suivons l'enquête d'un jeune homme tentant de remonter le fil des événements ayant conduit son oncle à sa fin. Il découvre ainsi une mystérieuse religion, ses origines et ses implications sur l'ensemble des destinées humaines à travers une créature issue de temps immémoriaux qui agirait sur nos rêves. C'est une vraie Odyssée cauchemardesque qui joue sur nos peurs ancestrales et nos mythes et légendes ancrées dans les temps les plus anciens. Lovecraft, tel un anthropologue, remonte le fil de tout cela et tricote une réponse terrifiante à nos origines.

Le rythme de la nouvelle est lent et pourtant trépidant. On sent une tension et un sentiment d'oppression monter petit à petit de plus en plus jusqu'à nous étouffer. Tous les phénomènes grotesques auxquels on assiste nous semblent incroyables et pourtant ils ont bien lieu. On est tétanisé et choqué par la folie de ce à quoi on assiste impuissant et on voit le monde petit à petit dériver sans rien pouvoir faire. Ce sentiment d'inéluctabilité est au coeur de l'oeuvre de Lovecraft et fait froid dans le dos.

On passe par tout un tas d'ambiances et de paysages, des salons policés londoniens ou américains (je ne sais plus), en passant par les chambres chamboulées par la folie, les bayous troublés par des sortes d'orgies sacrificielles géantes, les universités lieux de colloques ou encore les grandes étendues maritimes et les mystérieuses cités peuplés de créatures inimaginables. Tout est fait pour lentement mais sûrement faire perdre ses repères au lecteur et cela fonctionne à merveille.

Je sais que certains ont dit avoir été déçus de voir ici attribuer un "visage" à Cthulhu, pour ma part, c'est tout l'inverse. Je trouve le trait de Gou Tanabe volontiers un peu flou et fouillis parfois, ce qui fait que je n'ai pas toujours bien distingué la bête dans son ensemble, ce qui lui a octroyé une part supplémentaire de mystère et d'horreur. le peu que j'ai réussi à en saisir m'a vraiment glacé le sang et je salue le travail de l'artiste pour mettre en image les mots de l'auteur d'origine qui sont volontiers flous et succincts pour laisser la part belle à l'imagination. Imagination dont fait vraiment preuve Gou Tabane également dans la mise en scène de la ville-prison de la divinité. Ce labyrinthe quasiment issu d'une autre dimension, où justement nos 3 dimensions n'ont plus lieu d'être tient d'une vision cauchemardesque pour moi, littéralement, puisque cela correspond à l'un des plus vieux cauchemars enfantins dont je me souviens.

La collection proposée par Ki-Oon pour mettre en image les oeuvres de Lovecraft leur offre donc toujours un très bel écrin, même si la couverture rouge de celui-ci agresse un peu mes yeux. Gou Tanabe malgré son trait très fixe, pour ne pas dire figé, nous met vraiment dans l'ambiance pour une histoire qui est la pierre angulaire de tout. L'intrigue est terriblement bien menée. L'auteur nous balade, en suivant cet héritier qui peu à peu remonte le fil des pensées et des recherches de son oncle, ce qui l'amène et nous lecteurs avec lui, à peu à peu découvrir l'ampleur de ce qui nous est caché, sur le thème le monde recèle de terribles mystères. Mais c'est surtout un titre d'ambiance, où on a peur de l'influence secrète de cette créature, qui s'attaque à nos rêves et nous pousse à faire de ces choses ! La tension monte progressivement, elle est de plus en plus intense avant un final explosif dont on se demande comment on a bien pu se sortir. C'est encore une grande réussite. Vivement la prochaine adaptation.
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Niveau édition on a toujours droit à la couverture en similicuir qui cette fois – ci est rouge et c'est du plus bel effet. Ils auraient dû faire toute la collection en rouge. de plus l'illustration est superbe. J'adore !

Niveau scénario, l'adaptation est très fidèle. Manga oblige, certains des passages du texte original sont ici des dialogues. le travail d'adaptation est comme toujours dans cette collection une vraie réussite.

Pour ce qui est du graphisme on est toujours sur du très lourd. Les Lovecraft par Gou Tanabe sont vraiment des mangas hors normes en termes de qualité graphique et de finition. le trait est toujours dans le réalisme et les cases fourmillent de détails. Quelques défauts mineurs tout de même présents. D'abord un aspect figé, notamment au niveau des visages, déjà cité pour les tomes précédents. Mais après avoir branché mon cerveau, j'ai fini par identifier la cause de cet effet. Contrairement à la plupart des mangakas, Tanabe n'utilise pas de traits de mouvement pour imprimer les mouvements et expressions, c'est cela, qui combiné à son trait bien plus réaliste que dans la plupart des mangas, qui donne cette impression un peu figée par moment. Ensuite, le choix de représenter Francis Wayland Thurston sous les traits d'un jeune homme aux longs cheveux blonds et légèrement efféminés me parait coller assez peu au personnage (dont l'apparence n'est pas décrite dans le texte original) et l'époque. On a l'impression de faire face à certains stéréotypes un peu clichés que l'on retrouve dans certains mangas et animés. Enfin, la façon dont sont représentés les adorateurs du culte croisés en Louisiane et à bord de l'Alert est un peu trop proche du stéréotype imbibé de racisme utilisé par H.P Lovecraft. On a l'impression d'avoir affaire à des sauvages tout droit sorties de leur jungle. C'est certes fidèle à l'oeuvre originale et je ne tente pas de faire passer Tanabe pour un raciste, mais il aurait été bienvenu qu'il s'écarte un peu de l'oeuvre originale sur ce point pour quelque chose d'un peu plus réaliste. En dehors de ces menus défauts assez subjectifs, il y a aussi des qualités énormes que je gardais pour la fin : les représentations de Cthulhu. le grand ancien est assez difficile à représenter de manière juste et François Baranger avait placé la barre très haute avec son adaptation. Ici aussi c'est une réussite, au moins équivalente. Ces représentations qu'il s'agisse de tablette d'argile, de statue ou Cthulhu lui-même sont absolument grandioses ! Pour chipoter, je le trouve peut-être un peu trop petit. La cité engloutie de R'lyeh est elle aussi une grande réussite.
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Alors que le mangaka Gou Tanabe ouvrait le bal avec une adaptation en deux tomes des Montagnes Hallucinées frisant la perfection pour enchaîner ensuite sur deux grands écrits du fou de Providence, que sont Dans L'abîme du Temps et La Couleur Tombée du Ciel, tout deux de grands récits denses et complexes à adapter, on était alors en mesure d'imaginer une prochaine adaptation plus simple, pour pouvoir ensuite reprendre avec un nouveau récit clé dans l'édifice Lovecraftien.

Mais que nenni, nous lance à la figure Tanabe, puisqu'il empile avec sûrement l'un des plus grands récits du mythe de Cthultu, qui aura cimenté les bases de ce qu'allait devenir, bien des années plus tard, l'un des textes phares de l'auteur : L'appel de Cthultu.

À la base du texte de 40 pages, l'auteur développait sur 6 parties, avec différents points de vue, le réveil imminent d'un des Grands Anciens, dans sa demeure engloutie nommée Rlyeh. Au travers de journaux de bord et de témoignages, l'horreur prenait doucement forme, s'insinuant à travers tout le globe via des rites païens et violent, pour asseoir une domination future sur la race humaine, et la libérant ainsi des travers du Bien et du Mal.

Dans cette adaptation, le mangaka étale une nouvelle fois sa maîtrise des décors charbonneux, offrant une opacité et une moiteur à la cité de Rlyeh, et mettant un visage sur l'une des plus grandes entités innommables du panthéon des Grands Anciens. Avec une série de sublimes doubles pages où le chaos est légion, l'auteur témoigne d'un profond respect du matériau de base, tout en se permettant d'étoffer certains passages du récit original avec une liberté somme toute contrôlée.

Gou Tanabe offre une énième adaptation presque sans fautes, car l'on pourrait lui reprocher un certain manque de maîtrise dans le dessin des visages de ses protagonistes ainsi que dans certains panoramas urbains un brin brouillon. Mais tout cela ne sont que des chipotages en comparaison de la qualité globale du produit fini, véritable hommage au travail de Lovecraft et offrant toute confiance dans la suite de son travail d'adaptation.
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