Le tsar fou, tome 3 : Vox populi, vox dei

Ce troisième opus est plus axé sur la politique intérieure de la Russie, on y trouvera quelques références à la révolution russe, mais l'histoire reste fictive, comme dans le principe d'une uchronie avec un Tsar fait de brics et de brocs de personnages romanesques et de véritables personnages historiques. Ici, le Tsar décide d'organiser des élections démocratique au grand malheur de son Ministre des Provinces qui fera tout pour l'en empêcher. le récit est assez peu fantastique, contrairement au tome 2, mais on ne s'ennuie pas une seconde, c'est rythmé, intense, le graphisme et la colorisation s'accordent avec cette vivacité. J'ai pris ce Tsar en sympathie, je regrette que la série s'arrête là. C'était peut-être plus sage, on voit tant de série dont la fin n'est pas programmé s'éterniser et se déliter, mais les trois volumes de cette série finie valent le coup d'oeil. Je l'ai trouvé drôle, subtile et maline, un bon plaisir de lecture.

Après avoir affronté la corruption de ses ministres, le soulèvement des terres du sud où règnent les Cosaques, voilà le tsar aux prises avec le mécontentement global. Il a l'idée du siècle... des élections démocratiques, ou presque. Les populations vont élire leurs représentants qui iront siéger à la Douma. Et il part sillonner la Russie en train pour faire campagne pour ses candidats.

Bien sûr, il y a un traître parmi ses proches qui s'arrange pour annuler le speech du tsar et le remplacer par celui d'un candidat du parti des paysans. Mais le tsar a plus d'un tour dans son sac. Au passage, il rencontre un petit Raspoutine et un petit Beria... clins d'oeil des auteurs à la Russie moderne. Sinon, on tourne un peu en rond, les scènes se suivent et se ressemblent à chaque fois que le tsar arrive dans une nouvelle ville.

Le tome se termine sur le chaos à la Douma, dans un grand happening cynique et dérisoire orchestré par le tsar. Voici qui clôture les aventures du tsar fou. Dommage de terminer sur une note moins satisfaisante. On n'a plus le cadre du conte comme dans les deux premiers tomes. On est davantage dans un ancrage réaliste. Elections truquées, électoralisme... Ce tome m'a moins donné l'envie de rire. Mais c'est toujours aussi bien vu.

Dommage aussi que les aventures du tsar fou s'arrêtent.