AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782910867393
64 pages
Tartamudo (13/10/2011)
3.59/5   16 notes
Résumé :
Basé sur les parcours de l’arrière grand-père de Kamel Mouellef et de son arrière grand-oncle, Turcos nous raconte tout d’abord une histoire d’hommes, des poilus qui ont combattu dans les tranchées, loin de chez eux, pour une Mère Patrie que la plupart ne connaissaient pas avant d’arriver sur le sol de France.
À travers ces deux soldats, sont évoqués le rôle et la place des combattants indigènes dans l’armée française avec l’idée de montrer et surtout de raco... >Voir plus
Que lire après Turcos, le jasmin et la boue Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Avant tout, je souhaite dire un grand merci à Babelio et aux éditions Tartamudo pour ce cadeau.



« Turcos » comme son nom l'indique ne sont pas des turcs mais bel et bien le surnom donné aux tirailleurs algériens. Ce surnom est hérité d'un de leurs faits d'arme contre l'armée russe lors de la guerre de Crimée. Les russes, les ayants confondus avec leurs alliés Turcs, ont été mis en déroute et s'enfuirent en criant Turcos !!!



Cette BD fait un excellent devoir de mémoires de ces combattants étrangers (pas seulement les tirailleurs algériens) ayant aidé la France en temps de guerre, et par la même occasion, met en avant le peu de reconnaissance de la France envers eux (exemple : les algériens font leur service militaire mais ne sont pas reconnus en tant que citoyens français…). Cette semi-fiction (récit fiction inspiré de faits et d'un personnage réels : Alouache Ahmed Saïd Ben Hadj) relate donc l'histoire funeste du soldat Alouache au travers des paroles de son ami Slimane, étant lui rescapé de la guerre 14-18. Nous allons donc suivre les terribles batailles et l'importance de ces combattants en regard du peu de considération apportée par la nation française.

Le dessin (de Batist Payen) pouvant paraitre « grossier » (les détails peuvent laisser à désirer pour les amateurs de costumes par exemple) d'un premier abord, est finalement très recherché, allant ainsi tout simplement à l'essentiel en ne s'encombrant pas de superflu... le trait fait à la fois preuve d'une extrême violence mais aussi d'une certaine « poésie ». Les types des personnages sont très bien dessinés devinant ainsi au premier coup d'oeil le type caucasien ou magrébin etc… un beau travail laissant aussi une belle place au scénario et à la couleur.

La couleur est sur des tons pastels, certainement pour donner l'effet « mémoire / souvenir ». Elles contribuent fortement à l'ambiance relatée (couleur chaude pour mettre en avant la camaraderie ou le pays Algérien, couleur froide pour dépeindre des situations difficiles, couleur à dominante vives comme le rouge, le vert ou jaune, pour accentuer les violences, couleur ternes pour accentuer les souvenirs dans un récit de déjà de mémoire etc…). le jeu d'ombre et de lumière est lui aussi très bien réalisé. Un beau travail.

Le scénario peut paraître banal pour ce type de BD, mais la force réside dans cet aspect convaincant de camaraderie et de solidarité entouré d'une profonde tristesse. Il met bien en avant l'importance que ces tirailleurs ont eu pour la France.

La préface de Yasmina Khadra rajoute un certains charme à cette oeuvre, surtout pour les fans de cet écrivain.

Le bonus documentaire final sur les « Turcos » est lui aussi fort agréable.

Ceci dit, malgré tous les points positifs énumérés ci-dessus, il existe ce phénomène qui, après implication, emboitements, etc.., de travaux remarquables, une oeuvre finale peut ne pas s'avérer si exceptionnelle… et nous sommes hélas dans ce cas-là.

Tout est brillant mais l'ensemble ne brille pas autant que l'on aurai souhaité, et ce à regret car le thème exploité en vaut la peine et le travail et l'énergie dépensée ne doit plus se compter.

Cette BD m'a tout de même convaincu pour explorer un peu plus les ouvrages des éditions Tartamudo.
Commenter  J’apprécie          50
J'ai bien aimé le texte écrit sur la préface par un littéraire algérien assez célèbre et que je ne connaissais point à savoir Yasmina Khadra. L'idée véhiculée est somme toute assez simple : l'humanité ne retient guère les leçons du passé et les actes de guerre se poursuivent à travers le monde véhiculant leur cortège d'horreur. A quoi servent dans ce contexte les diverses commémorations ? le débat est lancé et chacun a droit d'avoir son opinion.

Cette bd va traiter sur un aspect plutôt méconnu mais qui a été remis au goût du jour via un film en 2006 intitulé « Indigènes ». La France a puisé dans ses colonies pour envoyer au front en première ligne des combattants de couleur. Tout irait bien si ce n'est que le postulat était de se battre et de mourir pour la patrie. Oui mais ces habitants n'avaient pas le titre de ressortissant pleinement français. C'est un peu comme si on n'avait que des devoirs et non pas de droits. Et pourtant, des milliers de ces combattants de couleur se sont fait massacrés dans un conflit qui les dépassait. Bref, on voit également poindre un débat sur l'identité nationale.

C'est donc une bd qui met à l'honneur ces gens déracinés de leur pays respectif pendant la Première Guerre Mondiale à travers le 11ème régiment des tirailleurs de Constantine et le soldat Mourad. On connait tous l'horreur de cette guerre de tranchée où la valeur humaine était déconsidérée par des militaires haut gradés comme le maréchal Joffre. Au nom de la victoire et de terrain gagné sur l'ennemi, on n'hésitait pas à massacrer des milliers, non des millions de soldats. Aux 1.5 millions de mort côté français, s'ajoutent bien évidemment 6 millions d'handicapés et d'atrocement mutilés et 4 millions d'orphelins. On ne pourra pas croire au « plus jamais ça » car 20 ans après rebelote !

Cette bd ne sera pas très agréable au regard de la dureté du sujet. Elle a le mérite de nous éclairer un peu sur les conditions de ces soldats provenant des colonies notamment au travers de la partie documentaire à la fin. Après cela, on ne pourra que se dire qu'ils sont morts pour notre liberté et qu'ils méritent bien plus que notre respect. Cependant, la gratitude n'est pas l'apanage de notre société.
Commenter  J’apprécie          50
Cette Bd nous fait partagée une vue peu connue de la guerre 14-18 : celle des engagés de nos colonies.
En effet, il n'y a pas que nos poilus issus de nos villes et campagnes françaises qui ont participés à cette Grande guerre, on oublie trop souvent que nos colonies Africaines, Asiatiques... ont envoyés des contingents de soldats pour sauvegarder nos frontières.

Cette oeuvre est superbe, humaine et raconte aussi la souffrance qu'ils ont vécus. Et qu'il est parfois difficile, de la part de ceux qui sont revenu, de parler des tranchées, des camarades tués et du peu de reconnaissance que le gouvernement français de l'époque leur ont témoigné.
Commenter  J’apprécie          90
Un tirailleur algérien dans la Grande Guerre.


Pendant la Première Guerre mondiale, plus de 125 000 indigènes musulmans d'Algérie sont envoyés en métropole ; c'est ainsi que le 11e Régiment des Tirailleurs Algériens participe à toutes les grandes offensives, de la Marne en septembre 1914 à celles de 1918.
L'histoire de ces hommes a commencé à être connue en France grâce au film « Indigènes » de Rachid Bouchareb.

Cette bande dessinée a pour narrateur Mourad Ben Slimane, un rescapé, qui est de retour dans son village, près de Constantine. Il boite légèrement et porte encore un pansement au bras. Dans sa poche, il garde un mouchoir renfermant du jasmin séché que lui avait offert son ami Alouache pour lui porter chance lorsqu'ils sont arrivés en France.
Il raconte, par bribes et sans ordre chronologique, des épisodes de cette guerre aux différentes personnes qu'il rencontre. Il aborde surtout les détails de la vie de tous les jours sur le front : l'amitié, la souffrance, la peur,…

Basé sur le parcours de l'arrière-grand-père et de l'arrière-grand-oncle de Kamel Mouellef, le scénario de Tarek est très bien documenté et atteint son but pédagogique d'autant plus qu'il est complété par un dossier documentaire et une importante iconographie, qui en permettent l'accès aux plus jeunes, en fin d'ouvrage.

Batist Payen, le dessinateur, accompagne ce texte avec sobriété et pudeur : le décor aux couleurs pastel rapproche le lecteur des deux personnages et de ceux qu'ils rencontrent au fil du temps et des batailles, sans pathos ni sentimentalisme.

Malgré ses imperfections –en effet, elle a les limites de ses ambitions : très pédagogique et accessible, elle manque parfois de souffle et d'envergure-, une bande dessinée à lire absolument pour découvrir ces troupes engagées dans le charnier de la Première Guerre mondiale encore mal connues du grand public. Une oeuvre de mémoire introduite fort justement sur un questionnement de cette notion de mémoire par Yasmina Khadra.
Commenter  J’apprécie          10
Je prends enfin le temps de lire cette bande dessinée que j'ai au CDI depuis plusieurs années et qui aborde la Grande Guerre du point de vue des tirailleurs algériens, les "Turcos". Comme l'indique la partie documentaire en fin d'album, riche en photographies d'époque, ces soldats doivent leur surnom aux Russes qui, lors de la campagne de Crimée (1854-1856) les ont confondus avec des Turcs à cause de leur uniforme oriental.

Dès le départ, on a le sentiment que ces tirailleurs venus d'Algérie pour renforcer les régiments constituent de la chair à canon. On ne leur donne que des missions dangereuses: "On a pris position pour contenir l'avancée allemande et permettre au reste de l'armée de se replier", "Notre sacrifice permettra de lui donner du temps", "On doit prendre d'assaut la mitrailleuse qui se trouve derrière le grand arbre", etc. le récit contraste entre les ordres officiels venus du général Joffre ("Une troupe devra, coûte que coûte, garder le terrain conquis et se faire tuer plutôt que de reculer") et la réalité du terrain où "nous étions en enfer" et où les pertes humaines sont nombreuses ("On a perdu des copains, beaucoup").

Si les Algériens sont parfois victimes de racisme ("Hé, l'Arabe!"), tout soldat comprend rapidement qu'au milieu de cette boucherie, il faut être solidaire pour espérer survivre. Les scènes de combat sont très réussies, à la fois réalistes et touchantes ("Un nouveau carnage") et il y a un vrai travail sur les couleurs qui varient en fonction des épisodes. L'histoire (vraie) est basée sur la vie de Alouache Ahmed Saïd Ben Hadj, incorporé au 11e Régiment de Tirailleurs de Constantine, mais elle est racontée du point de vue de son camarade Ben Slimane (j'ai eu du mal à identifier les différents protagonistes). le récit n'est pas forcément dans l'ordre chronologique, ce qui le rend parfois confus. Mais il donne un bon aperçu de cette guerre meurtrière dont le bilan humain, comme l'indique la dernière planche, fut terrible pour tous, quelle que soit son origine.
Lien : https://www.takalirsa.fr/tur..
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (1)
BDSphere
22 février 2013
(...) Cette fois-ci, en s’appuyant sur les parcours de l’arrière grand-père et de l’arrière grand-oncle de Kamel Mouellef, aidé au scénario par Tarek (le scénariste de Arthur Benton), les auteurs retracent dans une fiction le rôle joué par les tirailleurs algériens dans cette boucherie. La narration pédagogique alterne entre l’énoncé de faits historiques et l’histoire personnelle et imaginaire des deux soldats. (...)
Lire la critique sur le site : BDSphere
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La mort d'un seul combattant ne suffit pas à arrêter le combat.
Commenter  J’apprécie          50
Tour à tour artisan de son malheur et de sa rédemption,il continuera de se méfier de tout ce qui ne le fait pas souffrir.
Commenter  J’apprécie          10
Les commémorations nous stigmatisent, ravivent nos fantômes et nos blessures sans pour autant nous armer contre les dérives similaires qui gravitent tels des vautours autour de nos hypothétiques quiétudes.
Commenter  J’apprécie          00
Qu'Allah nous protège de la folie des hommes !
Commenter  J’apprécie          30
Les hommes n'ont jamais su s'élever à hauteur des Sacrifices consentis, incapables de résister à l'appel des tentations les plus dégradantes.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Tarek (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Tarek
Mémorial de Caen Télématin 11-03-2008
autres livres classés : première guerre mondialeVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (32) Voir plus



Quiz Voir plus

C'est la guerre !

Complétez le titre de cette pièce de Jean Giraudoux : La Guerre ... n'aura pas lieu

de Corée
de Troie
des sexes
des mondes

8 questions
1125 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , batailles , armeeCréer un quiz sur ce livre

{* *}