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EAN : 9782365353557
112 pages
Vraoum ! (06/10/2023)
3.64/5   11 notes
Résumé :


Parti pour documenter le monde de la première mondialisation et aider ainsi à la construction d'une paix universelle par la tolérance et la connaissance sensible, il replie ses affaires et plonge dans le drame de la guerre, par amour, par devoir ou par inconscience ?

Mathurin Soldat se veut un ouvrage particulier, autant évocation de la vie réelle d'un artiste combattant, avec ses souvenirs, ses joies et peines vécues -car Mathurin a ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Maadiar a ajouté deux pages introductives à l'édition originale de cette Bande Dessinée parue en 2016 durant la célébration du centenaire de la guerre 1914-1918.
Ces deux planches lui permettent de présenter ce projet : “Et j'ai choisi de rendre compte de son parcours romancé, parcequ'il me semble emblématique de ces hommes qui ont accepté de faire leur devoir jusqu'au sacrifice ultime, et pour Mathurin en le dessinant.”

Dès la première case, il est question d'une sauterelle survivante sur le front qui me rappelle celle du livre : “Mathurin Méheut, 1914-1918, Des ennemis si proches” catalogue documentant une exposition au Musée qui lui est dédié à Lamballe.

Nous allons parcourir la guerre de “Mathurin soldat” qui était insouciant à Osaka à l'été 1914.
Il décide alors de rentrer dans la tourmente.
Il passera deux années sur les champs de batailles, puis repéré pour ses dessins-témoignages, il sera affecté au service topographique pour dessiner des panoramas du front et renseigner l'artillerie : “Résultat, en 1916, je devenais un planqué, mon P.08 remplacé par une belle boîte de gouache.”
Ne comparez pas les deux illustrateurs car Maadiar oppose au réalisme de Méheut un dessin un peu naïf au trait épais comme tracé au pinceau.
Ce style bonhomme fait parfois voir discrètement un détail comme ce rat qui sort du crâne d'un cadavre de soldat, ne dit-on pas que le diable se cache dans les détails !
Une sauterelle et un crâne offrent une idée du contraste que présentent les deux dessinateurs opposant les horreurs de la guerre à la légèreté de l'insecte.

Mathurin Méheut était breton; il est plus connu pour son univers coloré marin et ses scènes de genre.
“J'avais vu les tempêtes soulever la mer au devant Roscoff, je n'avais jamais vu danser des arbres.”
Son oeuvre de guerre apporte un remarquable témoignage direct de la vie sur le front Ouest. Maadar s'en est emparé pour le scénariser et le perpétuer.
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Graphisme au trait épais, un peu brut, avec quelques illustrations qui restent en simple crayonné, comme les notes du peintre dont il est question dans cette bande dessinée, il s'agit en effet de Mathurin Méheut, peintre originaire de Lamballe, qui enseigna à l'Ecole Boulle à Paris avant et après la Grande Guerre. le nom du peintre n'est jamais cité dans la bande dessinée, sans doute que les auteurs veulent se laisser une part de liberté dans leur récit, dans les réflexions du personnage, pourtant il colle vraiment bien à l'histoire de sa vie. de la même manière, le graphisme de la bande dessinée est plus brut, moins précis, mais il y a des liens évidents avec la réalité de son trait. Cette biographie ne relate que la période de la guerre, c'est plus un récit de guerre agrémenté de réflexions, graphiques ou autres, qu'un récit sur la peinture. Un énième récit sur la guerre des tranchées, certes, mais sans parti pris, on sent que Mathurin est attaché à son devoir de soldat, il souligne bien que ce rôle devient un métier pendant quatre ans de sa vie, il n'y a pas de rébellion de sa part, c'est un récit assez froid, sans passion ni dégoût, mais avec sensibilité. Les petites anecdotes qui y sont reportées donnent le ton, créent une ambiance bien particulière. Sans doute que ce récit s'apparente plus à “La main coupée” de Blaise Cendrars qu'à “Putain de Guerre” de Jacques Tardi qui est un récit beaucoup plus militant. J'ai été touché par cette bande dessinée, qui raconte la guerre sans emphase, de manière juste et prégnante.
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Le centenaire de la déclaration de la guerre de 14-18 a donné lieu à une rafale d'albums de BD sur ce thème, dont les éditeurs de sont emparé. Certains diront que ça valait quand même mieux qu'une nouvelle guerre mondiale pour fêter l'événement.

Au milieu des célébrations, quelques couacs, dont le refus de J. Tardi de collaborer avec la mission du centenaire : «J'entendais déjà se prononcer des discours officiels bon teint qui allaient sublimer le magnifique sacrifice des soldats alors qu'on les a pris pour du bétail à l'époque. Je ne me voyais pas participer à cette mascarade.»

Ce n'est pas facile d'être républicain et pacifiste en même temps ; ce n'est pas facile non plus, quand on évoque la « Grande guerre » comme Maadiar dans « Mathurin soldat », de passer derrière L.-F. Céline et son « Voyage ». Comment parler du crime de sang légal quand on n'a pas soi-même fréquenté ces ténèbres, dont il est difficile de revenir ? Désormais, dans le langage froid de la médecine moderne, on parle de « stress post-traumatique » ; et les frappes sont « chirurgicales » - autrement dit la science a pour vocation de dissimuler la bestialité.

Quelques planches diffusées sur son blog-BD m'ont donné envie de lire la suite des aventures très vraisemblables, très pitoyables et donc très humaines du soldat Mathurin et ses potes de tranchée. Heureusement, car je n'avais même pas compris que Maadiar fait revivre Mathurin Méheut, artiste-peintre breton monté au front. Si j'avais eu la bobine de Méheut en tête, je l'aurais reconnu car Maadiar l'a bien caricaturé. Dès le début de l'album, on le comprend, car la déclaration de guerre surprit Méheut au Japon, où il avait accompagné un savant naturaliste pour illustrer ses travaux.

C'est astucieux de la part de Maadiar, lui-même artiste, de passer par le truchement du regard d'un peintre pour raconter la guerre. Il y a une quinzaine d'années, une exposition fut organisée à Rennes des croquis effectués par M. Méheut sur le front. Méheut était particulièrement doué pour le dessin sur le vif, et ses meilleurs croquis font penser à Van Gogh, quoi que la notoriété du Breton soit loin d'être aussi grande (à peu près inconnu en dehors de la Bretagne, il a un petit musée dans la ville de Lamballe). Dans la BD de Maadiar, on voit la femme de Méheut distribuer ses lettres illustrées autour d'elle, jusqu'à attirer l'attention de l'édile local, en mal de distractions patriotiques pour ses électeurs. Maadiar met cette phrase (apocryphe ?) dans la bouche de Méheut : « Une femme qui reçoit cinq lettres par semaine ne peut pas quitter son mari. »

Nul effort pour tenter de rendre la guerre esthétique dans cet album, comme c'est le cas dans 99% des cas au cinéma. du moins ce n'est pas une esthétique guerrière que celle de Maadiar, qui a plutôt essayé de restituer celle de Méheut. La BD est fidèle aux témoignages qui soulignent l'absence d'héroïsme de la guerre moderne, dans laquelle le simple soldat est le jouet du hasard (Félix Vallotton insiste sur l'aspect « mathématique » de la guerre de 14-18 - guerre de polytechniciens irresponsables mais pas coupables) et le trouffion n'a pas plus de prise sur les événements qu'un politicien n'a de prise aujourd'hui sur la concurrence économique et ses conséquences.

Aux jeunes engagés en quête d'aventure (le jeune Céline), la guerre moderne offre donc le contraire de ce que les sergents-recruteurs promettent – passivité, attente, contrainte accrue ; elle exige plus de masochisme que de sadisme. Comme elle s'étire en longueur, la guerre devient un turbin presque ordinaire, une routine, et les conversations entre soudards ressemblent à des conversations entre collègues de travail sur un chantier (où le casque et les masques sont de rigueur aussi). Les guerres romantiques appartiennent au passé, et la poésie est désormais au niveau de l'algèbre. Cela, Maadiar l'a bien rendu dans sa BD, en le soulignant par quelques cases ironiques ici ou là.
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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Une BD qui n'est vraiment pas facile d'accès: un trait brut et épais, de petites vignettes serrées dans des pages format poche, il faut faire un effort pour y entrer et y rester. le graphisme est supposé s'inspirer de celui du peintre Mathurin Maheut, soldat et illustrateur de la Grande Guerre, je ne suis pas convaincu. Et Il me semble qu'on est passé à côté de l'hommage revendiqué à la fois au peintre et à ses compagnons d'infortune en Argonne. Cependant des moments saisis justes, des dialogues pertinents. Ouvrage des Editions Warum? reçu dans la cadre de la Masse Critique
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Cette bd est inspirée par la vie de maturité peintre pendant la grande guerre. Au point de vue du scénario il me semble que l histoire aurait put être plus travaillé, on est au coeur de la vie du soldat dans les tranchées avec des passages presque hallucinatoire qui n apportent pas grand chose au récit.
Le dessin est lui très simple avec des aplats de couleurs sans nuance. le thème de la sexualité est omniprésent avec le manque de sa femme pour l auteur, on y parle aussi de zoophilie et d homosexualité . Il est vrai que ce sujet était présent pour les soldats mais on a presque l impression que la bd ne tourne qu autour de ça.
Au final je fus un peu déçu par l angle utilisé pour raconter la grande guerre.
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