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Dominique Vitalyos (Traducteur)
EAN : 9782226221407
506 pages
Albin Michel (01/06/2011)
3.86/5   40 notes
Résumé :
Alice n’a jamais oublié le sable blanc de Brixton Beach, à Ceylan, où elle a passé son enfance dans l’ombre de Bee, son grand-père adoré, peintre talentueux et taciturne. C’était avant que la guerre civile éclate et ravage le futur Sri Lanka. Depuis, Alice, de mère cingalaise et de père tamoul, a fui son « paradis marin » avec une partie de sa famille pour la Grande-Bretagne. Dans un paysage froid et hostile, la jeune fille sensible et rêveuse tente de se reconstrui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Alice a 9 ans en cette belle journée de 1973. Dans l'innocence de l'enfance, elle ne comprend pas grand chose au conflit latent qui menace son pays baigné de soleil. Elle n'imagine pas que les tensions entre sa mère, cinghalaise, et son père, tamoul, sont le reflet de ce qui se passe à l'échelle nationale. Ceylan vit ses dernières heures sans que la petite fille ne sache encore qu'elle va bientôt devoir le quitter et traverser les mers vers une Angleterre lointaine. Pour le moment, ce sont les vacances chez ses grands-parents, Bee et Kamala, en compagnie de son ami Janake, à l'abri de Sea House.

Retour à Brixton Beach est le roman de la nostalgie de ce qui n'est plus et ne reviendra jamais. L'autrice pose son récit dans un contexte historique que l'on connait peu, les prémisses de la guerre civile qui fera basculer Ceylan vers le Sri Lanka. Roma Tearne a choisi de prendre l'angle d'une famille, dont les parents forment un couple mixte à travers les deux communautés qui s'opposent et qui finiront par s'entre-tuer dix ans plus tard. La majeure partie du roman se consacre donc à la vie cinghalaise, dans cette période trouble qui précède la catastrophe, à travers le prisme de la vie d'une petite fille de 9 ans.

Si la première moitié du roman se déroule durant quelques courtes années durant les années 70, le reste fera défiler la vie d'Alice, exilée en Angleterre, durant plus de 20 ans. Je dirais donc que Retour à Brixton Beach est plus un roman sur le communautarisme que sur l'exil malgré ce qu'aurait pu laisser penser la 4e de couverture.
Si la plume de l'autrice est agréable, parfois poétique, fluide et colorée, le roman m'a laissé un goût de trop peu. Parce que finalement, on n'en saura pas assez sur le contexte historique pour en comprendre les subtilités et ce contexte ne parviendra pas à épaissir les personnages. Il en va de même pour toute la période en Angleterre qui n'apportera pas plus de consistance à Alice et sa famille. D'ailleurs, certains personnages que je jugeais clé (comme le père de famille par exemple) disparaissent à un moment du tableau sans jamais refaire surface. Et enfin, le rythme temporel fait parfois de telles ellipses qu'on à l'impression de perdre des bribes de contexte. Cela s'est pour ma part surtout ressenti sur la fin où j'ai eu l'impression que l'autrice voulait "en finir", me laissant le sentiment que les cent dernières pages étaient bâclées.
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Ayant lu les 130 premières pages en une douzaine de jours, j'ai finalement abandonné cette lecture qui m'avait pourtant apparu comme pouvant être passionnante, traitant par le regard d'une famille du conflit entre tamouls et cingalais au Sri Lanka.
Mauvaise pioche pour moi donc malheureusement.
Cela arrive et malgré tout le respect que j'ai pour les écrivains, la lecture est un plaisir, or si celui-ci n'est pas là je préfère passer mon chemin.
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Ce roman sri-lankais ne laissera pas un souvenir impérissable mais il est plaisant et permet de découvrir l'île de Ceylan, avant et pendant les affrontements qui opposerent tamouls et cinghalais. le conflit ethnique est évoqué dans l'intimité d'un couple mixte, les parents de la jeune Alice, qui furent obligés de s'exiler en Grande Bretagne pour fuir les persécutions.
La première partie du roman décline le thème de l'enfance heureuse, dans un Eden enchanteur avec le personnage du grand père artiste qui insuffle à sa petite fille l'amour de l'art. On devine que tout sera nostalgie lorsque la violence communautaire impose séparation et exil.
Alice grandit à Londres et cherche à se construire une identité qui ne cesse de lui échapper. Confrontée au racisme et à la pauvreté, elle est incapable de faire le deuil de son île et garde en elle le traumatisme du déracinement. Après un mariage raté et l'échec de ses relations avec son entourage, elle se tourne à nouveau vers l'art pour renouer le lien avec son passé.

Ce roman aurait sans doute gagné en densité s'il n'avait pas été aussi dilué dans le sentimentalisme. La part autobiographique joue probablement un rôle dans l'expansivite de l'auteure qui s'est peut-être noyée dans la nostalgie.
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C'est un beau roman, c'est une belle histoire... Qui ne se déflore pas, illustré de mille et une couleurs par Roma Tearne, artiste devenue romancière, dans ce magnifique Retour à Brixton Beach. Un livre qui met un peu de temps à vous emporter, comme une vague qui se forme, et qui grossit sans cesse, avant de vous rejeter brutalement sur la plage. Sur plus de trente ans, la romancière décrit le destin d'Alice, petite fille insouciante de Ceylan, bercée par le ressac et l'amour d'un grand-père qui lui lègue l'amour de la peinture. Trois décennies vont passer, marquées par des drames : celui d'un pays, d'abord, devenu Sri Lanka, en pleine guerre civile, entre cinghalais et tamouls. La violence, la peur et l'exil pour Alice, vers la Grande-Bretagne. L'un des talents de Roma Tearne est de savoir jouer avec le temps, l'étirer dans ses moments pleins, le raccourcir quand la routine et la grisaille s'installent. Et toujours avec cette sensualité de plume, ce don de rendre palpables les nuances de bleu sur la mer, de décrire les teintes mouillées de Londres. Les portraits de personnages, nombreux, de Retour à Brixton Beach, sont inoubliables, la romancière use de toute sa palette pour sonder leur âme, restituer les images qui se sont incrustées dans leur mémoire, parfumer leur nostalgie de façon à la fois précise et bouleversante. C'est un beau roman, d'une tristesse infinie avec quelques éclats de bonheur qui passent, éphémères. Un livre qui sublime l'amour de l'art, et l'amour tout court, et les opposent à la violence du monde. Tout meurt en fin de compte, hormis la beauté. Et Dieu sait si ce roman en est rempli, au milieu de toutes les tragédies qu'il raconte.
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Alice est née à Ceylan, qui deviendra plus tard le Sri Lanka, où elle a passé son enfance dans l'ombre de son grand-père Bee, un artiste talentueux. Mais ça c'était avant la guerre civile, avec qu'elle ne ravage l'île. Alice a dû fuir se pays en guerre pour rejoindre la Grande-Bretagne, le contraste est dur, le paysage luxuriant est remplacé par le froid et l'hostilité, Alice va tenter de se reconstruire, sensible et rêveuse, elle fera de l'art le support de ses passions. Jusqu'à sa rencontre avec Simon, tout se passe plutôt bien, elle reprend goût à la vie et s'adapte très bien à son nouveau pays mais Simon, va ramener la violence dans sa vie.
J'ai aimé ma lecture car le roman parle d'exil, et ça sent le vécu, l'auteure est aussi du Sri Lanka et a refait sa vie au Royaume-Uni, son écriture est belle et on se laisse porter par l'espoir d'un avenir meilleur, pleine de poésie aussi on se laisse facilement prendre dans le récit. En revanche j'ai été assez déçu par la fin qui je trouve bâclée, tout va trop vite comme si le roman était déjà trop long pour l'auteure et qu'elle voulait le finir le plus vite possible, peut-être poussée par l'éditeur. En tout cas, j'en garde quand même une bonne impression.
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critiques presse (1)
Telerama
22 juin 2011
Tout ensemble peintre et conteuse, la jeune Roma Tearne sait les couleurs et les sons, les odeurs et les gestes pour nous faire entrer dans une société en feu, où demeure quand même une lumineuse tendresse.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Que devenait un pays qui expédiait ses ressortissants aux quatre coins du monde, indifférent à leur sort, insoucieux de l'histoire qu'ils emportaient avec eux ? Que resterait-il de ce paradis, une fois massacré tout ce qui était bon et courageux, une fois brisés et expulsés tous ceux qui se sentaient concernés par son sort ? La chose dépassait son entendement. (p.275)
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Seuls les enfants en sont capables.Dans leur ignorance du temps qui passe, ils sont les seuls à pouvoir faire preuve d'une telle confiance.C'est leur chanceà eux,de vivre sans seposer des questions, en accumulant des souvenirs pour le jour lointain ou l'age mur leur permettra de revenir sur le passé.
Le temps bien sur, fera oeuvre de changement.Il les façonnera, il les déformera; il leur mentira,et les embrouillera à force d'incohérences.
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"Quitter son pays, c'est terrible, Alice. Ton pays, c'est une partie de toi-même. Il vit sous ta peau, dans tes yeux, tes cheveux, partout. Tu es Ceylan, tu comprends. Et chaque fois que quelqu'un s'en va d'ici, c'est un peu de Ceylan qui s'en va avec lui et qui est perdu à jamais. Si un trop grand nombre de gens partent, Ceylan deviendra un endroit complètement différent." (Albin Michel - p.169-170)
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Nous flottons dans cet océan de temps comme du petit plancton et notre regard perce rarement la surface de l'eau pour entrevoir l'immensité de ce qui nous entoure.
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La nuit qui précéda le neuviéme anniversaire d 'Alice, son pére Stanley rapporta à la maison deux pommes rouges et luisantes. Il travaillait dans une usine qui importait d 'Europe les fruits destinés à la consommation des riches Cingalais de Cinnamon Gardens, qui avaient les moyens de vivre à l'anglaise,
"La pomme est un produit de luxe, lui dit Stanley. Mais c'est ton neuviéme anniversaire,et il est temps que tu te fassses une idée du gout que peut avoir le luxe!"
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